Mardi 20 mai, Gare de Lyon – Paris se réveille et un groupe d’étudiants de Paris 8 s’agite sur le quai. Valise à la main, ils partent direction le sud et son événement mythique : le Festival de Cannes. Certains sont amis de longue date, d’autres à peine croisés dans les couloirs de l’université, parfois même totalement inconnus. Mais tous partagent une même passion : le cinéma.
Sur place, chacun a vécu son Festival. Il y avait les « boulimiques de films », capables d’enchaîner quatre à six projections par jour, courant d’une salle à l’autre sans quitter des yeux la billetterie. D’autres préféraient les nuits cannoises : séances de minuit, discussions sur la plage sous les étoiles, rires étouffés à la sortie des salles. Pas de règle, chacun a trouvé son rythme.
Au-delà des films, il y a la vie à Cannes. Se croiser au petit-déj’ à moitié endormi, tomber sur un camarade par hasard au fond d’une salle, passer une journée entière avec quelqu’un qu’on connaissait à peine. Il y a eu des journées calmes, d’autres totalement improvisées. Le Festival, c’est un peu ça : un enchaînement d’imprévus, de rencontres et de détours. Une expérience physique autant que cinéphile. Il faut de l’endurance et de la passion pour tenir le rythme : arriver deux heures en avance pour une séance « last minute », zapper un repas parce que les films s’enchaînent trop vite, courir pour attraper le bus entre le Cineum et le Palais. Et pourtant, personne ne s’est vraiment plaint. Parce que tout, dans cette effervescence, a le goût de l’unique.
Il y a aussi eu des moments franchement cool. Se balader sur la Croisette, tomber sur une équipe de film, discuter avec d’autres passionnés, débattre longtemps après une projection, ou encore monter les marches du Palais. Tout le monde n’a pas vu les mêmes films, ni vécu le même festival, mais l’énergie collective était bien là.
Alors, si cette expérience devait être résumée, ce ne serait pas seulement un tapis rouge et des stars en costumes. C’est avant tout un regroupement d’humains venus pour la même chose : voir du cinéma, ressentir des émotions, vivre quelque chose de fort. C’est une passion commune qui devient le prétexte à tout le reste : les rires, les silences, les débats, les échanges. Le cinéma est au centre et autour, de tout le reste.
Manon Koltalo
