Présenté au 78e Festival de Cannes, Homebound est le nouveau film du réalisateur indien Neeraj Ghaywan, qui revient après dix ans d’absence. Il avait déjà reçu un prix à Cannes dans la même catégorie où le film concourt aujourd’hui.
Homebound raconte l’histoire de deux amis indiens prêts à tout pour devenir policiers, dans l’espoir d’échapper aux discriminations qu’ils subissent du fait de leur caste et de leur religion. En parallèle, le film aborde aussi la vague de Covid-19 qui s’abat sur le pays, rendant leur quotidien encore plus difficile.Un long-métrage fort, qui doit beaucoup à Martin Scorsese, réalisateur légendaire intervenu dans la dernière ligne droite du projet. Une thématique brûlante, rarement abordée avec autant de justesse et d’humanité.
En lisant le synopsis, j’ai tout de suite été intriguée. Mais un doute persistait : peu d’avis sur le film, une disponibilité de billets étonnamment large, et une salle de cinéma à moitié vide le jour de la projection. De quoi rendre sceptique. Et pourtant. Dès les premières scènes, j’ai été captivée par la sincérité du récit et l’authenticité des personnages. Homebound ne cherche pas à en mettre plein les yeux : il raconte une histoire vraie, touchante, sans artifice. Le film prend son temps, installe les choses doucement, et nous plonge dans une réalité dure, mais pleine d’humanité.
Face à ce film, des émotions sont ressorties : de la colère face à l’injustice et de la tristesse pour ces deux amis pris dans un système implacable. On suit leur parcours avec beaucoup d’empathie. C’est un film à la fois personnel et engagé, qui parle de l’Inde, mais qui fait aussi écho à des réalités qu’on peut retrouver partout, de manière plus ou moins forte et plus ou moins discrète.
S’il fallait vraiment lui trouver un défaut, je dirais qu’il y a peut-être quelques longueurs, mais cela n’enlève rien à la beauté du film.
Pour moi, Homebound a été un vrai coup de cœur. Je pense qu’en France, trop peu de personnes ont conscience de l’histoire et des difficultés de certaines communautés indiennes. Ce film leur donne enfin une voix, avec force et sensibilité. Là où certains films très médiatisés finissent par décevoir, Homebound, lui, passe presque inaperçu alors qu’il mérite clairement l’inverse. C’est un film puissant, qui touche en plein cœur, et qu’on oublie difficilement. C’est vraiment dommage qu’il soit si peu mis en avant. Il mérite bien plus de visibilité, de soutien… et surtout, d’être vu. Si vous hésitez, foncez. Vous ne le regretterez pas.
Fanny Béouche
