Interview avec un habitué du Festival de Cannes

Deux d’entre nous ont eu la chance de rencontrer un habitué du Festival de Cannes, et un professionnel du cinéma. En exclusivité pour Clap 8, la retranscription de son interview, pour vous donner un aperçu de ce qu’est le marché du film, ainsi que les bouleversements que subit l’univers cinématographique et pour finir, son activité professionnelle.

Pouvez-vous nous parler du Marché du film du Festival de Cannes ?

Les gens connaissent principalement du Festival de Cannes, les projections, le côté glamour, les stars, les réalisateurs, les compétitions officielles et parallèles. Cependant, si le Festival est un grand succès c’est aussi parce qu’il comporte une importante partie business derrière ce qu’on appelle le marché du film, c’est à dire des acheteurs et vendeurs du monde entier, qui se retrouvent pour vendre ou acheter des films.

Ce « business » explique la présence de nombreux professionnels. Un badge « noir » (le nôtre pour Clap 8 était jaune) donne accès à toutes les projections du marché du film qui ont lieu dans 7 ou 8 salles du Festival, ainsi que dans les cinémas de Cannes. Le principe : les acheteurs regardent généralement les 10 premières minutes d’un film et estiment si cela peut intéresser le public, et, en fonction du succès que le film pourrait avoir, le prix de vente varie. C’est un des plus gros marché du film au monde mais, malgré cela, Cannes est surtout connu du grand public pour la Palme et les montées des marches.

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Les distributeurs achètent un film en fonction du succès qu’il peut avoir auprès du public ?

Oui, s’ils peuvent faire de l’argent dessus, ils sont prêts à investir ! Tout est une question monétaire. Avec l’arrivée du piratage, les films sont beaucoup moins distribués sur des supports physiques. Cela engendre des revenus plus faibles. Il n’y a jamais eu autant d’images, et pourtant la profession ne s’est jamais aussi mal portée… Comme l’industrie du disque qui a été laminée par le téléchargement.

Pensez-vous que seules les plus grosses boites de production peuvent continuer leur activité ?

Pas que les plus grosses, mais on observe une tendance au regroupement. Tout ce qui est cinéma indépendant, c’est vrai que c’est fini… Les majors peuvent encore produire des films indépendants mais les indépendants n’ont plus de moyens, parce qu’il n’y a plus de revenu. Je ne peux pas prédire ce qui va se passer plus tard, ça a tellement changé en à peine quelques années, il y a eu énormément de bouleversements. C’est un milieu qui est en évolution permanente, qui subit les mêmes difficultés que le milieu de la musique.

Vous venez chaque année au Festival de Cannes, mais en quoi consiste votre métier ?

Avant, je travaillais dans un laboratoire ( les techniques d’un laboratoire cinématographique sont les nombreuses étapes permettant d’aboutir à l’élaboration d’un film ) dans lequel j’étais en charge à partir des éléments venant des rushs du film de faire le montage, de m’occuper de la gestion colorimétrique, du mixage son, ainsi que tous les éléments qui vont être déclinés pour un support DVD, blue ray …

Tout ceci nécessite du travail, nous sommes les hommes de l’hombre. Cela représente toute une logistique. Aujourd’hui c’est une profession qui est très concurrencée, car des gens chez eux peuvent à peu prés faire les mêmes fichiers que les laboratoires. Nous faisons face à une concurrence de l’étranger que l’on avait pas avant.

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Et aujourd’hui que faites-vous ?

J’ai dû évoluer vers autre chose, car il y a eu des licenciements et beaucoup de sociétés n’existent plus à présent. Je suis en train de me reconvertir dans tout ce qui est prises de vue aérienne. Je passe de la postproduction à la production. Ce sont des vues aériennes par drones. J’ai eu l’opportunité avec des amis de prendre en charge ce projet.

Les prises de vues par drone sont extrêmement réglementées ; la direction générale de la maison civile, a donné des agréments à 2400 sociétés en France, et cela représente énormément de monde. C’est un secteur déjà très concurrentiel.

Je travaille aussi bien sur la prise de vue pour le cinéma et la télévision que pour des événements sportifs par exemple. On a quand même couvert, le rallye Dakar, en argentine deux fois, donc c’est pas une mince affaire ! On peut aussi travailler pour des structures privées afin de contrôler par exemple des éoliennes, ce qui constitue une partie un peu plus industrielle. Ou encore pour le compte d’une mairie, nous pouvons filmer des bâtiments ou un chantier. C’est une activité très variée.

Que faites vous au Festival de Cannes ? Vous êtes ici pour votre activité, ou pour en profiter ?

Ici, je garde contact avec mes anciens collègues, clients ou fournisseurs. Je cherche aussi et surtout des prospects sur la partie drone. Mais Cannes s’est aussi la fête du cinéma et j’héberge une armée d’amis à la maison, et j’essaye d’en profiter un petit peu !

Camille Petit Gas & Lucile Morel

Fai Bei Sogni, le sublime dernier film de Marco Bellochio

Fai bei sogni (Fais de beaux rêves) est le dernier film du réalisateur italien Marco Bellocchio. Après notamment Buongiorno, notte (2003) ou encore Vincere (2009) centrés sur des personnages et des événements historiques italiens, Marco Bellocchio nous livre un film sublime sur la difficile reconstruction après le deuil. Un film, plus intimiste que d’autres, tout en subtilité.

Fai bei sogni

Ce film est l’adaptation du roman éponyme autobiographique de Massimo Gramellini publié en 2012. Il a fait l’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs 2016.

Fai bei sogni

L’action se passe principalement dans une ambiance assez noirâtre, grisâtre au sein de l’appartement parental, ambiance en lien avec le thème principal du film : le deuil ou comment se reconstruire après la mort d’un être cher. Massimo perd brutalement sa mère durant une nuit à l’âge de 9 ans. On suit son enfance, sa carrière, sa vie de journaliste écrivain italien.

Le film nous montre avec beaucoup de justesse comment ce jeune homme tente de se reconstruire après une telle perte. Avec la gouvernante, avec son ami imaginaire, Belphégor, héros d’une série à succès des années 1960 qu’il regardait avec sa mère dont plusieurs extraits sont intégrés au film. Mais aussi comment aussi cette perte va l’affecter jusqu’à l’âge adulte malgré une certaine résilience.

Le film est agrémenté de flash-back, de morceaux de vie du jeune, ou moins jeune, Massimo. Son enfance à Turin, sa vie de journaliste de Rome à Sarajevo et enfin la rencontre avec une femme qui l’apaisera, lui permettra d’enfin « laisser partir sa mère »…

A découvrir absolument, ce film nous tient en haleine pendant plus de deux heures pour enfin nous livrer la vérité sur la mort de cette mère tant chérie. Porté par de grands acteurs (Valerio Mastandrea, Bérénice Bejo, Barbara Ronchi, Guido Caprino, Emmanuelle Devos), ce film est grandiose et émouvant.

Il film sortira en France en décembre 2016, mais les parisiens pourront le découvrir très bientôt en avant-première au Forum des Images.

 

Ludivynn Munoz.

Au programme à Cannes pour ces derniers jours de Festival

Jusqu’à samedi, tous les jours seront projetés les films en compétition pour cette 69ème édition du Festival. Une programmation haute en couleur qui nous amène des Philippines à la Roumanie en passant par le Libéria, la Belgique, la France, l’Iran et Los Angeles… En voici, une petite présentation !!!

Mercredi 18 mai 2016

Au programme de ce mercredi 18 mai, c’est le dernier film des frères Dardenne qui sera présenté. La fille inconnue qui sortira en octobre prochain. C’est l’histoire d’une jeune médecin généraliste qui entend sonner à son cabinet un soir après la fermeture. Elle préfère ne pas ouvrir mais le lendemain elle apprend qu’on a retrouvé une jeune fille morte non loin de là…

Le film du réalisateur philippin Brillante Mendoza sera aussi projeté, Ma’Rosa.

Jeudi 19 mai 2016

Baccalauréat, du réalisateur roumain Cristian Mungiu, sera projeté toute la journée de jeudi. Une histoire de baccalauréat, ou pas, où Roméo un médecin de Transylvanie voit sa vie bouleversée suite à l’agression de sa fille qui s’apprêtait à passer son baccalauréat pour partir ensuite étudier en Angleterre.

Juste la fin du monde, de Xavier Dolan sera projeté à deux reprises ce jeudi. Ce film est adapté de la pièce de théâtre (1990) éponyme de Jean-Luc Lagarce. Il raconte le retour d’un jeune auteur, après 12 ans d’absence, dans son village natal et auprès de sa famille pour annoncer sa mort prochaine…

Vendredi 20 mai 2016

C’est The Last Face de Sean Penn qui sera présenté ce vendredi. Avec un casting impressionnant, Charlize Theron, Javier Bardem, Adèle Exarchopoulos et Jean Reno notamment, ce film nous plonge dans une histoire d’amour entre un médecin humanitaire et une directrice d’ONG, au cœur du Libéria.

The Neon Demon de Nicolas Winding Refn, sera également dévoilé. Il conte l’histoire d’une jeune fille qui débarque à Los Angeles pour devenir mannequin et dont l’ascension fulgurante va susciter jalousie et convoitise.

Samedi 21 mai 2016

Après la Palme d’Or de 2012 avec Amour, Paul Verhoeven présente à Cannes Elle avec Isabelle Huppert et Charles Berling. C’est l’histoire d’un jeu étrange qui se joue entre une femme agressée chez elle, Michèle, et son mystérieux agresseur. L’histoire d’une traque…

Enfin, le dernier film en compétition projeté sera Le Client (The Salesman) de Asghar Farhadi. Un film sur l’histoire d’un jeune couple qui emménage dans un nouveau logement mais dont la vie est bouleversée à cause d’un incident en rapport avec l’ancienne locataire…

Dimanche 22 mai 2016, la clôture

Dimanche annonce la fin du Festival avec la cérémonie du Palmarès de cette 69ème édition ! C’est donc une seule et unique projection pour ce jour, celle de la Palme d’Or 2016 prévue pour 20h15.

Ludivynn Munoz.

La Palme d’Or : I, Daniel Blake de Ken Loach

Le réalisateur britannique Ken Loach, connu pour son cinéma social, reçoit sa deuxième Palme d’Or, après Le Vent se lève en 2006. 10 ans après, c’est pour I, Daniel Blake qu’il est récompensé. Un film bouleversant, un cri de rage.

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Le film raconte le parcours de Daniel Blake, un menuisier qui souffre de problèmes cardiaques. Alors que son médecin lui interdit de travailler, les aides sociales refusent de lui délivrer des indemnités d’arrêt de travail et il se retrouve contraint de trouver un emploi, sous peine de sanction. S’ensuit alors un long combat pour cet ouvrier, contre un système dont l’absurdité des protocoles administratifs face à la détresse sociale soulève une vague de révolte dans la salle. Une révolte d’autant plus puissante qu’elle est sans cesse confrontée à l’impuissance face à l’inhumanité d’un système administratif austère.

Par ailleurs, dans une seconde partie du film, Daniel Blake rencontre Rachel, mère célibataire de deux enfants qui est forcée d’accepter un logement loin de sa ville natale où elle ne pouvait vivre qu’en foyer d’accueil. Les deux protagonistes vont subir les injustices d’une réalité trop bien connue des classes populaires européennes et c’est cette réalité que ce film dénonce. Et c’est avec une sincère empathie que nous suivons le parcours des deux protagonistes. La justesse de la mise en scène et du jeu d’acteurs nous font vivre leur colère et leur rage, leur désespoir mais aussi parfois leur espoir.

 

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Car derrière sa colère, I, Daniel Blake est aussi un film sur, l’entraide sociale, la générosité et l’espoir d’un monde meilleur. C’est d’ailleurs sur cette note que Ken Loach finit son discours lors de la remise de ce prix amplement mérité : « C’est formidable de faire du cinéma, et comme on le voit ce soir c’est très important. Le cinéma fait vivre notre imagination, apporte au monde le rêve mais nous présente le vrai monde dans lequel nous vivons. Mais ce monde se trouve dans une situation dangereuse. [...] Le cinéma est porteur de nombreuses traditions, l’une d’entre elles est de présenter un cinéma de protestation, un cinéma qui met en avant le peuple contre les puissants, j’espère que cette tradition va se maintiendra. […] Donc nous devons dire qu’autre chose est possible. Un autre monde est possible et nécessaire ».

Sophie Dajean

 

Ma’ Rosa et Juste la fin du monde vu par Elise

Ma’ Rosa

MaRosa

 

Avis mitigé mais je vous invite à le  voir. L’histoire est construite en 2 parties, les parents au commissariat et les enfants qui cherchent chacun à leur manière l’argent pour la libération. Un univers avec de la drogue, certes mais aussi de l’entraide familiale et surtout d’une maman touchante. Des dialogues parfois vulgaires mais on passe un bon moment.

Juste la fin du monde

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Dolan nous embarque, cette année, dans un autre registre. Le  »chouchou des cannois » adapte une pièce de théâtre. Ce huit clos nous montre une famille loufoque et un héros secret. Burlesque et attachant, on assiste à une très belle adaptation. Des plans très travaillés et un jeu d’acteur qu’on ne peut qu’apprécier. Il faut vraiment que Vincent Cassel arrête de faire des rôles qui font peur. En bref, à voir dès sa sortie !

Elise Kalala

LA TORTUE ROUGE, de Michael Dudok de Wit 

Animation, 1H20, néerlandais

Peu visible au Festival de Cannes, le cinéma d’animation se fait pourtant remarquer cette année, et pour cause, la sélection Un certain regard présentait mercredi 18 mai La Tortue rouge, de Michaël Dudok de Wit : une merveille de l’animation.

L’histoire commence par le naufrage d’un homme qui va se retrouver face à lui-même sur une île déserte où il va devoir réapprendre à survivre et à vivre. Il ne s’agit en effet pas seulement d’être capable de se nourrir ou de savoir se construire un abri, mais de pouvoir retracer seul les grandes étapes de la vie humaine. La beauté et l’importance de ces étapes sont ce que le film nous raconte. Tout en délicatesse et subtilités, Michaël Dudok de Wit nous plonge dans la psyché de cet homme, qui à travers fantasmes et hallucinations, va vivre , aimer, trouver du courage face à ce qui l’effraie et dépasser ses peurs, puis mourir accompagné par celle qu’il a inventé. C’est en lui-même qu’il puise sa propre force, à travers une réalité altérée nécessaire à sa vie.

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De plus, la poésie de ce scénario est portée par une beauté visuelle et musicale à couper le souffle. Animation hybride, ce film mêle crayons numériques, animation par ordinateur et dessins faits à la main. Ainsi, si Michaël Dudok de Wit a repensé son style pour son premier long métrage, on lui retrouve malgré tout la simplicité du trait, les décors épurés et le mutisme de ces courts-métrages (Father and Daughter, Le Moine et le poisson).  Pour ceux-là, son trait s’inspirait largement des arts asiatiques d’où jaillit le perpétuel mouvement et la vie. Cela peut expliquer pourquoi Isao Takahata (Le Tombeau des lucioles, Le Conte de la Princesse Kaguya), co-fondateur du célèbre studio japonais Ghibli avec Hayao Miyazaki (Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro), tombé sous le charme de son travail a tant insisté auprès du réalisateur néerlandais pour coproduire un long métrage.

La bienveillance et la tolérance que Michaël Dudok de Wit semble éprouver pour l’Homme dans son état de nature nous rend foi en l’humanité. Cette ode à la nature, à la famille, aux émotions et à l’amour est un enchantement cinématographique à voir de toute urgence.

 

Sophie Dajean

Notre arrivée à Cannes

Notre arrivée à Cannes n’a pas été de tout repos. Apres nous être installés, nous avons pris l’apéro sur un bateau (rien que ça), nous avons également fait un rapide tour des lieux, sans avoir malheureusement pu accéder aux séances, nos badges n’étant actif que depuis ce matin (jeudi 19 mai).

Arrivée

Néanmoins, nos profs ayant plus d’un tour dans leur sac, nous avons eu la chance inouïe (en trichant un peu) d’accéder à la séance de 22h dans la salle de la Critique pour assister à la projection du film The Yellow Bird.

The Yellow Bird, ou comment s’endormir huit fois durant la même séance. Alors oui, après cette journée mouvementée, nous étions tous fatigués, mais le film a beaucoup joué sur cette performance incroyable, inédite jusque là. Il s’agit d’un film de K. Raja Gopal, réalisateur Singapourien.

Le somnifère a commencé à agir au bout de la 5ème minute : les yeux qui piquent, les paupières lourdes… C’était parti pour une bonne sieste de 20 minutes, qui s’est interrompue à cause des cris en mandarin d’un personnage hystérique. Un réveil tout en douceur donc, qui s’est répété à peu près trois fois durant le film.

Un personnage principal qui ne s’exprime pratiquement pas, et lorsqu’il le fait, c’est pour hurler sur une femme. Une sorte de montagne russe auditive, qu’on ne peut évidemment qu’apprécier, ou pas.

Mais le festival de Cannes c’est aussi ça, des films étonnants, qu’on aurait pas idée d’aller voir si l’on était pas dans le contexte. Nous avons d’ailleurs décidé de se lancer à la recherche de tous ces films absolument effroyables et condamnés à l’oubli que nous n’oublierons malheureusement pas. Nous serons les témoins malheureux de ces navets cannois, nous qui n’avons aucune invitation, ni de sugar daddy dans le milieu (ou aucun attribut masculin pour séduire Xavier Dolan 😉).

Ps : Article écrit depuis le cinéma de la plage, puisque la Plage Majestic n’a pas voulu de nous, comme de tous les autres piques assiettes de la Croisette.

Amelle, Sophie et Naomie.

Yellow Bird

Notre première soirée a été riche en émotion. Yellow Bird (L’oiseau d’or), film de la semaine de la critique est notre premier film vu à Cannes. Voici notre critique.

Ce film narre l’histoire d’un récidiviste, Siva. Il va essayé comme il peut de reprendre une vie normale. Tous au long, cet homme va essayer de retrouver sa femme et sa fille.

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A première vue, l’histoire semble intéressante. EH BIEN NON.  À l’unanime, notre impression a été plutôt négative. Le scénario était très pauvre en dialogue. On arrivait difficilement à être plongé dans l’histoire. 60% du film était composé de plan séquence ou fixe, sans parole, et extrêmement long. Parfois, des scènes semblaient incompréhensible et  même inutile. De plus, aucune musique n’était diffusée pendant tout le film, ce qui suscitait plus l’endormissement qu’un épanouissement du film. En ce qui concerne l’intrigue principale, qui est la recherche de sa femme et sa fille, l’idée était bonne de créer un certaine attente ou une curiosité au spectateur. En autre part, je l’ai vite oubliée et l’ai remplacée avec l’intrigue secondaire qui concerne une histoire entre le héros et une prostituée chinoise.

 

En bref, ce film ne retient pas mon esprit. Une forme et un fond dur à comprendre. Vous devez être extrêmement concentré. Il m’a fallut lire quand même le synopsis du film pour comprendre concrètement ce qu’il en était. Je vous le déconseille fortement !

À très vite !

Elise KALALA

Deux films asiatiques dans la sélection officielle au Festival de Cannes

«MADEMOISELLE AGASSI » de Chan-wook Park ( Sud-coréen )

 

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Crédit Photo : cinematraque.com

Sept ans après «Thirst, ceci est mon sang »,Chan-wook Park, réalisateur coréen, revient au Festival de Cannes avec son film «MADEMOISELLE AGASSI ».

Chan-wook Park est surtout connu pour sa « trilogie de la vengeance »,une oeuvre bouclé avec « Lady vengeance » « Sympathy for Mr. Vengeance » et « Old boy ». Violente empreinte d’un humour noir incisif qui révèle tout son talent et style. En tant que réalisateur coréen, il est très souvent présent au Festival de Cannes. En 2004, « Old Boy » a gagné le Grand prix du Festival de Cannes puis 5 ans plus tard «Thirst » a eu le Prix du jury ex-æquo. En générale, ses oeuvres proposent des réflexions portées sur l’éthique et des questions sur lhumanité. Les histoires abordent le plus souvent des sujets pour le moins ‘tabous(un exemple fort de lamour inceste entre un père et sa fille dans « Old Boy »)

Quand au «MADEMOISELLE AGASSI »,il s’agit d’une adaptation d’un roman intitulé « Du bout des doigts » (Fingersmith) de Sarah Waters, publié en 2002. Il retrace une histoire damour entre une jeune orpheline et un jeune riche à lÉpoque Victorienne. Chan-wook Park a donc adapté cette histoire en Corée pendant la période de colonisation nippone (les années 30).Les personnages principaux deviennent alors une jeune coréenne issue d’une famille pauvre et une riche japonaise. Entre complot, trahison, enlèvement d’enfants et amour homosexuel, nous plongeons dans une histoire à la fois passionnante et intrigante.

Après 12 ans, Chan-wook Park sera-t-il le prochain pour la Palme d’Or ?

« MA’ ROSA » de Brillante MENDOZA ( Philippine )

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Lannée dernière, Brillante MENDOZA a présenté son film « TAKLUB » dans la catégorie « Un Certain Regard Réalisation ».En tant que chef de file du cinéma indépendant Philippin, Brillante MENDOZA a déjà remporté le Léopard d’or de la vidéo au Festival international du film de Locarno en 2005. Il a ensuite réalisé beaucoup de films attitrés tel que « John John » (présenté à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2007) qui traite de l’adoption d’enfants abandonnés, et « Serbis » (présenté en sélection officielle au Festival de Cannes en 2008) qui décrit la vie dans un cinéma porno. En 2009, « Kinatay » est distingué par le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes.

Brillante MENDOZA a lhabitude de dressé un portrait sans concession de lhorreur du quotidien, à grand renfort de séquences chocs mais pertinentes. Cette année,« Ma Rosa » est son troisième long métrage à concourir au festival. Le cinéaste mise une nouvelle fois sur le drame social.

Dans ce film,Rosa,une mère de trois enfants vit dans les bidonvilles de Manille avec son mari et ses enfants. Ils tient une petite épicerie comme couverture pour un trafic de drogue dans les bas- quartiers de Manille. Une nuit, la police vient arrêter Rosa et son mari..

Après avoir reçu le Prix de la mise en scène en 2009, va-t-il être discerné par le palme dor philippin?

UN RETOUR RICHE EN EMOTION POUR L’OUVERTURE DU FESTIVAL DE CANNES

 

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Crédit photo : Magazine Au Féminim

Le tapis rouge est déroulé, le festival s’illumine et la salle est remplie. Nous sommes le 11 mai 2016, il est 19h15. Le Festival de Cannes nous ouvre à nouveau ses portes.

Le programme commence avec un petit entretien en avant-première avec Woody Allen. Son dernier film, Café society, hors compétition, ouvre le Festival avec Kristen Stewart qui a rôle principal.  Des petits extraits nous sont diffusés et nous plongent dans un univers euphorique, digne des années 30 ! “Je ne crois pas en la compétition artistique”. Habitué du Festival, c’est avec une sérénité qu’il parle pendant l’interview de l’esprit de compétition et de rivalité.

 

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Crédit photo : RTL

Après une petite attente, nous sommes projetés devant la scène. Laurent Lafitte est le maître de cérémonie. Provocateur et constamment dans l’autodérision, il nous emmène dans son univers, avec différents gags. “Tout est possible au Festival de Cannes !” C’est sur qu’elle prend tout son sens quand Catherine Deneuve vient l’embrasser en plein direct. La classe…Ça c’est l’humour français !

 

French actor and Master of Ceremony Laurent Lafitte (L) kisses French actress Catherine Deneuve on May 11, 2016 during the opening ceremony for the 69th Cannes Film Festival, southern France. / AFP PHOTO / Valery HACHE
Crédit photo : AFP PHOTO / Valery HACHE

Place aux vraies choses. Vous l’avez sûrement lu dans nos autres articles, si non, je vous conseille d’y aller. Attention JE SPOILE ! Je parle, bien sûr, du jury divers et international avec comme président Georges Miller.  L’entrée du réalisateur de Mad Max est introduite par un court métrage composé d’une compilation d’extraits de ses différentes oeuvres : Happy Feet, Les sorcières d’Eastwick et Babe 2. Un hommage beaucoup moins joyeux se poursuit avec une minute de musique pour se remémorer les attentats en France.

Comment ne pas faire cette cérémonie d’ouverture sans montrer les vrais stars du Festival ? N’oublions pas que les films sont à l’honneur ! Après avoir vu un extrait de chaque film nominé, la sélection semble bien diverse avec des thèmes très différents les uns des autres. Vincent Lindon et Jessica Chastain devient un couple “mythique” pour un soir et déclare, ensemble,  l’ouverture officiel du Festival. Enfin, le chanteur M clôture en rendant hommage à Prince en reprenant Purple Rain. Comment ? On se quitte déjà ?!

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Crédit photo : ALBERTO PIZZOLI / AFP

Pour ma part, la sélection est très dense et hétérogène. Rien que d’y penser, je suis toute excitée ! N’oublions pas le discours de Vincent Lindon qui explique son émotion pour cette nouvelle édition du festival et notre amour pour pour le 7ème art.

Bon Festival à tous !

Miss Elise KALALA