De passage au Festival de Cannes (série argentique)

La magie de la photographie argentique me permet de partager aujourd’hui les clichés que j’ai pu réaliser au Festival de Cannes il y a quelques semaines. Quelle joie de se remémorer ces merveilleux moments, intenses certes, mais inoubliables. 

Cette 75e édition fut riche en émotions, découvertes et rencontres qui seront à jamais gravées sur cette pellicule. Voici nos petits moments de vie cannoise.

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Javier BARDEM : témoignage d’une icône mondiale du cinéma

Les applaudissements retentissent, la lumière éclate, les cinéphiles se lèvent : Javier Bardem s’assoit sur la scène. Naturel, décomplexé, parfois grossier, l’acteur espagnol revient sur son parcours, sur la situation actuelle du cinéma et ses expériences au cours d’une master-class de deux heures durant cette 75ème édition du Festival de Cannes.

Icône du cinéma d’auteur avec Macho ou Mother ou encore et acteurs pour des blockbuster comme Dune, James Bond et Pirates des Caraïbes. Javier BARDEM a réussi à s’imposer comme un symbole de réussite dans le monde du cinéma. L’acteur de No country for old men, habitué à la croisette cannoise, est loin de l’idée que l’on se fait d’une « star ».

Le début de la master-class se construit autour de sa carrière et du métier d’acteur en lui-même. D’après lui, « le rêve de chaque acteur est de s’effacer entièrement pour prendre la place de son personnage ». Il continue en expliquant que le tournage de certains films est beaucoup plus compliqué à vivre car « ils ramènent le pire de nous-même à la surface ». Il continue cette master-class en parlant de son rôle mythique dans le film No country for old men qui lui aura valu un oscar en 2008. Pour Javier BARDEM, le personnage qu’il incarne avec succès est très difficile à cerner car il n’y a aucune information sur son passé et ses origines. Il s’est simplement dit « je dois représenter la violence ». 

La suite de l’entretien fait référence à l’ambivalence de l’acteur pour ses rôles dans le cinéma d’auteur et pour celui dans les films à grands budgets. D’après Javier BARDEM, tourner dans des blockbusters est un exercice beaucoup plus compliqué. En effet, d’après l’acteur, il y a beaucoup plus d’attente entre les prises et il faut jouer avec beaucoup de maquillage et parfois des prothèses : “c’est beaucoup plus physique”. L’acteur confie qu’il y a quand même de super avantages comme « passer la journée avec Zendaya » ou encore « combattre sur bateau à taille réel ». 

Il continue par aborder un aspect beaucoup plus personnel de son travail à savoir travailler avec sa femme : Peneloppe Cruze. D’après l’acteur, c’est sur le plateau du film Jambon, jambon qu’ils se rencontrent pour la première fois. C’est le cinéma qui les a unis mais parfois travailler dans cette industrie avec sa moitié est beaucoup plus compliqué que ce que l’on pense. En effet, Javier BARDEM explique que parfois voir sa femme jouer lui fait perdre ses lignes de  dialogue car « l’émotion est trop forte » ou qui lui est déjà arrivé que selon le film « on se retrouve dans des situations noirs où on n’arrive même plus à se regarder ». D’après l’acteur, il faut savoir faire la part des choses entre cette ligne très fine entre professionnelle et personnelle.

Sur la question des discriminations et du sexisme dans le cinéma, Javier BARDEM répond que pour lui la masculinité « ce sont les hommes qui accepte d’avoir un coeur de femme à l’intérieur ». Le machisme est quelque chose pour lui de dangereux et qui n’a pas sa place dans l’industrie. D’après lui, la mise en place de quotas n’est pas une solution viable, il faudrait avant tout que les mentalités changent. 

Concernant le procédé de choisir un film et un réalisateur, Javier BARDEM « recherche du respect et de l’empathie auprès des réalisateurs ». D’après lui, il ne faut pas oublier que ce n’est pas bien d’engager un acteur selon sa popularité et son nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux, même si beaucoup procèdent de cette manière. 

Cette masterclass s’achèvera autour des moments difficiles de la carrière de l’acteur. Il explique que devoir jouer un personnage très heureux alors qu’il était en plein deuil suite au décès de sa mère l’a « complètement détruit » . Il continue en expliquant qu’il y a toujours quelque chose de positif à apprendre. Même s’Il est très compliqué pour un acteur de faire l’opposé de ce qu’il ressent, cela lui a permis de dépasser ses limites. 

 

Jeanne METZINGER

 

Rencontre avec Mads Mikkelsen #2 : Les secrets de tournage

Le 26 mai 2022, le Festival de Cannes a invité le comédien danois Mads Mikkelsen pour une rencontre avec le public. La parole a été laissée à l’audience pour une séance de questions/réponses. De nombreuses questions très variées ont été posées à l’acteur. Finalement, a-t-on réellement besoin de rappeler qui est Mads Mikkelsen ? Il nous le dit lui-même dans cette interview. 

Après nous avoir parlé de son métier de comédien dans l’article #1, Mads Mikkelsen, revient sur plusieurs tournages sur lesquels il a eu la chance de travailler. Hannibal, Les animaux fantastiques, Drunk, ou encore le prochain Indiana Jones… voici de nombreuses anecdotes pour ravir les fans !

Pour CLAP8, j’ai sélectionné quelques questions, que j’ai retranscrites et traduites (de l’anglais vers le français) ci-dessous.

 

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Films à ne pas manquer !

Clap 8 vous donne sa sélection des films cannois à voir absolument dès leur sortie en salles. Découvrez le top 3 de chaque membre de l’équipe, des films vus pendant la 75e édition du Festival de Cannes du 24 au 28 mai 2022.

Jeanne Metzinger

  1. Close de Lukas Dhont : Touchant, la réalisation épouse bien les émotions des personnages, très belle colorimétrie.
  2. EO de Jerzy Skolimowski : Lumière très travaillée, de superbes partis pris de réalisation et une très bonne BO.
  3. Triangle of Sadness de Ruben Östlund : Très bon acteur, un montage très dynamique, drôle et colorimétrie de l’image très travaillée.

 Ilyes Derkaoui

  1. Rebel de Adil El Arbi et Bilall Fallah : Percutant. 
  2. Nostalgia de Mario Martone : Envoûtant. 
  3. Leila’s brothers de Saeed Roustaee : Un drame familial si bien mis en scène.

Abel Barriquault

  1. Rebel de Adil El Arbi et Bilall Fallah : J’ai été surpris par les performances des acteurs, mais aussi par la réalisation. Un réalisme qui frappe et qui vous laisse sans voix. À regarder uniquement au cinéma.
  2. Next Sohee de Jung Ju-ri : Un film qui m’a particulièrement touché en tant qu’étudiant de par ses personnages auxquels je me suis attaché très rapidement. Mais aussi un film que j’ai apprécié pour son aspect dénonciateur, pointant du doigt une société rongée par une transformation des services publics en entreprises devant générer du profit.
  3. Nostalgia de Mario Martone : Touchant par les émotions qu’il dégage. Porte parfaitement son nom puisque l’on partage très rapidement cette nostalgie avec le personnage principal.

Imen Abdelmoula

  1. Le Bleu du Caftan de Maryam Touzani : Une histoire d’amour touchante mais surtout un film qui procure énormément d’émotions, pleurs, rires, joies…
  2. Rebel de Adil El Arbi et Bilall Fallah : Une réalisation et mise en scène parfaite ! musique, rap, danse… Parfait.
  3. Ashkal de Youssef Chebbi : Film tunisien qui m’a directement parlé. Une intrigue intéressante.

Lisa Sada

  1. Rebel de Adil El Arbi et Bilall Fallah : Excellente réalisation, film original avec les séquences de rap et de chansons.
  2. Close de Lukas Dhont : Très bon jeu d’acteur, histoire touchante et beaux visuels.
  3. Les Cinq Diables de Léa Mysius : Histoire originale, suspens présent tout au long du film.

Sara Nadjem

  1. Salam de Melanie Diam’s, Houda Benyamina et Anne Cissé : Une histoire de vie déchirante racontée d’une bonté inouïe. Retrouver Mélanie Diam’s 10 ans après qui nous livre son récit intime plus que bouleversant, raconté d’une manière calme et apaisée, laisse le spectateur sans voix.
  2. Leila’s brothers de Saeed Roustaee : Une famille unie et à la fois décomposée. Un scénario moderne au cœur de l’Iran, nous plonge dans le quotidien d’une sœur qui a dédié toute sa vie à ses parents et ses quatre frères. Un film déchirant et émouvant du début à la fin.
  3. Rebel de Adil El Arbi et Bilal Fallah : Un film original où l’on retrouve danse, chant et action le tout mélangé à une problématique sensible et actuelle. Renouveau qui fait du bien au cinéma et aux spectateurs.

Oksana Monteiro Peixoto

  1. Triangle of Sadness de Ruben Östlund : Satire de notre société qui aura fait rire la salle à gorge déployée. L’esthétique du film est très travaillée. Tant sur le fond que sur la forme, je suis ressortie de la salle comblée.
  2. EO de Jerzy Skolimowski : Le traitement du sujet m’a particulièrement touché. Ce film expose directement l’impact des hommes sur les animaux. Pour sa prise de risque et son originalité, en choisissant de raconter l’histoire du point de vue d’un âne. Pour les 3 fois où je me suis retenue de lâcher une larme.
  3. La nuit du 12 de Dominik Moll : Traite de la réalité des féminicides de manière glaçante. Clara, 21 ans, est assassinée de manière ultra brutale en rentrant de chez sa meilleure amie. Un homme lui jette de l’essence dessus et l’allume avec un briquet… Une des premières scènes du film… Je suis encore traumatisée. Beaucoup de films m’ont marqué à Cannes, mais je pense que celui-ci mérite d’être mis en avant, car son sujet est malheureusement bien trop réel.

Cassiopée Boyaval

  1. Rebel de Adil El Arbi et Bilal Fallah : Bouleversant, engage sur la cruauté d’une guerre actuelle à de nombreux niveaux
  2. Broker de Hirokazu Kore-eda : Touchant avec un sujet nouveau.
  3. Leila’s brothers de Saeed Roustaee : La fratrie attachante et les parents détestables. Drame familial.

Chloé Laubertin

  1. Rebel de Adil El Arbi et Bilal Fallah : Époustouflant, que ce soit au niveau visuel, sonore, du scénario avec la touche chorégraphie qui fait tout le charme du film.
  2. L’Innocent de Louis Garrel : Touchant et en même temps très sympa à regarder, on se laisse vite prendre dedans et la mise en scène est très bien faite.
  3. Mediterranean fever de Maha Haj : beau scénario, belle images… Film touchant.

Romain Leon

  1. Close de Lukas Dhont : Film très émouvant qui nous éblouit tant par sa mise en scène que la photo, mais aussi par les dialogues trouvés à la perfection, nous transmettant l’esprit des deux jeunes.
  2. L’Innocent de Louis Garrel : Un film qui pourrait être banal voir un téléfilm pourtant sublimé par l’acting de Louis Garrel et de la surprenante Noémie Merlant qui donnent vie à ce film. L’humour est fin et marche à tous les coups. Pareil pour les scènes plus émouvantes. Le film est juste.
  3. Rebel de Adil El Arbi et Bilal Fallah : Film superbe avec des plans séquences époustouflants et un très bon scénario.

Jean-Christian Lejay

  1. Rebel de Adil El Arbi et Bilal Fallah : Film dont le scénario glaçant tend à ne pas laisser indifférent le spectateur en le rendant impuissant aux drames et tragédies qui s’accumulent sous ses yeux. Les dialogues et les mises en scène mettent à la lumière du jour, les longs et divers processus de manipulation que le Djihad implique, sujet d’actualité et polémique. Les effets visuels et la direction de la photographie nous immergent en croisade audiovisuelle et en guerre sainte de par l’intersection de différents genres qui rendent le film hors du commun et original, notamment avec la danse, le rap et la scénographie théâtrale.
  2. Close de Lukas Dhont : Film qui parle de sensibilité, de fragilité et de redéfinition du masculin. La bande originale nous fait voyager et passer un bon moment. L’homosexualité et l’amour dès l’enfance sont des sujets qui semblent être rarement traités, ce qui rend le film très intéressant et poignant dans son scénario. Enfin, la photographie s’appuie fortement sur des références picturales d’émancipations homosexuelles qui restituent une atmosphère liée à l’innocence et l’interdit ou encore au naturel et l’ambiguïté. La colorimétrie est magnifique.
  3. Stars at noon de Clair Denis :  Deux êtres charnels, isolés dans une zone géopolitique tendue tentent de vivre et de survivre. Leur existence a directement un impact dans les plus hautes sphères commerciales du Nicaragua, les rendant protégés ou attaqués en fonction de la guerre d’information. C’est un film avec un double scénario, un hors-cadre avec l’action militaire et politique et un dans le cadre, avec la déambulation sexuelle et amoureuse du couple. Le tout enveloppé, dans une bande originale et une direction de la photographie tout simplement hors pair.

Faites confiance à la team Clap 8, allez y sans hésiter !

Rencontre avec Mads Mikkelsen #1 : Les ficelles du métier de comédien

Nous entrons dans la salle de cinéma. Nous nous apprêtons à assister à un événement singulier. Ce sera peut-être une occasion unique dans notre vie. La salle est remplie. Il y a un brouhaha ambiant, et l’excitation se fait ressentir. Son nom est écrit en énorme sur l’écran. Il arrive bientôt… 

Le 26 mai 2022, le Festival de Cannes a invité le comédien danois Mads Mikkelsen pour une rencontre avec le public. Animée par Didier Allouch, il prit tout d’abord les devants pour introduire le rendez-vous et chauffer la salle. Puis, la parole a été laissée au public pour une séance de questions/réponses. De nombreuses questions très variées ont été posées à l’acteur.

Pour CLAP8, j’ai sélectionné quelques questions, que j’ai retranscrites et traduites (de l’anglais vers le français) ci-dessous. 

Finalement, a-t-on réellement besoin de rappeler qui est Mads Mikkelsen ? Il va vous le dire lui-même dans cette interview. Un tonnerre d’applaudissements pour Mads Mikkelsen ! 

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Focus sur la cérémonie de clôture « un certain regard »

Inaugurée lors de la 31e édition du Festival de Cannes, la section Un Certain Regard, met en avant des films originaux et les futurs Talents du cinéma français et international. Depuis 1998, les films de la section sont mis en compétition et évalués par un jury de 5 professionnels du cinéma. Cette année, l’actrice, productrice et réalisatrice italienne Valeria Golino était la présidente du jury. À ses côtés, l’actrice polonaise Joanna Kulig, la réalisatrice américaine Debra Granik, l’auteur-compositeur et interprète Benjamin Biolay et l’acteur et producteur vénézuélien Édgar Ramírez. 

Avec l’équipe Clap8, nous avons pu assister à la cérémonie de clôture suivie de la projection du film ayant reçu le prix Un Certain Regard. 

 

« Notre section Un Certain Regard avait une exceptionnelle sélection cette année, ce qui a rendu le travail du jury très intéressant, mais très difficile. Nous ne pouvons pas décerner un prix à tous les films, néanmoins, ils ont tous eu un impact signifiant sur nous. Ces 20 films étaient un tour de force de talents, de puissantes performances, et d’inspirantes cinématographies. L’écriture, le courage, et la bravoure montrés en s’intéressant à la survie et à l’existence, dans notre présent et notre passé, ne peuvent être ignorés : BRAVO » – Valeria Golino

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Ashkal, une histoire en feu

Depuis le printemps arabe, la Tunisie a vécu un bouleversement social, politique et économique. Un pays et des citoyens qui sont tourmentés entre l’ancienne politique d’avant la révolution et l’envie de modernité. 

Au sein de ce film réalisé par Youssef Chebbi, les questions politique, sociale et religieuse sont mises en avant à travers une histoire qui mêle fiction et réalité. Dans un quartier nouveau où les constructions modernes se juxtaposent aux chantiers abandonnés, le corps d’un gardien est retrouvé brûlé au milieu de ce chantier. C’est alors que Batal et Fatma, deux policiers mènent l’enquête qui s’avère beaucoup plus compliqué qu’un simple meurtre …

Durant la session de questions-réponses, Youssef Chebbi nous explique l’importance de l’immolation au sein de ce film, qui fait tout de suite écho à l’histoire de Mohammed Bouazizi, le vendeur qui s’est donné la mort par le feu en 2010. Un événement malheureux qui a réveillé le peuple tunisien et a laissé place à une volonté de renverser le gouvernement de l’ancien président, Ben Ali.

Comme l’indique le nom du film, Ashkal (forme en arabe), celui-ci représente parfaitement l’idée et le message du film. Youssef Chebbi nous l’explique, ce film est une quête pour les protagonistes Batal et Fatma, et pour nous spectateurs car nous sommes à la recherche d’une réponse claire et figée alors que celle ci est clairement plus subjective et irréelle.

Les acteurs sont eux aussi le symbole de ce changement politique et social, Batal qui est encore tourmenté par l’ancienne Tunisie et qui suit ses codes, et Fatma, cette policière au caractère présent qui représente la nouvelle Tunisie.

Humour, émotions, suspense et questionnement, Ashkal remplit les cases d’un bon film à la Quinzaine des Réalisateurs.

 

Les métiers de l’ombre du 7ème art

Par Lisa Sada

Pendant le Festival de Cannes, acteur.rices, réalisateur.rices et scénaristes sont mis à l’honneur, tandis que d’autres professionnels du cinéma restent très souvent en arrière-plan. Son, lumière, décors, costumes, maquillage et montage, chacun de ces éléments sont tout aussi importants les uns que les autres pour faire d’une œuvre cinématographique une œuvre complète et unique.

Son & Lumière, les piliers d’un film

Le son
Titanic, E.T, Le Roi Lion… En lisant ces titres, vous avez peut-être une mélodie qui vous vient en tête. Et c’est normal, car des milliers de films doivent une partie de leur reconnaissance à leur bande son, et beaucoup sont aujourd’hui cultes grâce à leur musique. Si des récompenses sont remises aux musiciens lors de grandes cérémonies telles les Oscar aux États-Unis et les César en France, les professionnels du domaine ne sont pas pour autant toujours reconnus pour le travail qu’ils fournissent.
Si le nom de Charles L. Campbell ne vous dira probablement rien, il est pourtant celui qui est derrière la musique d’énormément de films cultes : La trilogie de Retour vers le futur, Qui veut la peau de Roger Rabbit, Hook ou encore Arrête-moi si tu peux. Ces films aussi cultes les uns que les autres le sont d’autant plus que leur bande son l’est aussi, et n’auraient pas eu le même écho sans elles.
Leur travail est assez délicat et compliqué, puisqu’il faut trouver l’accord parfait pour transmettre le plus d’émotions possible au spectateur. Suspens, action, chaque musique donne un rythme différent au film. Comme Charles L. Campbell, ce sont des millions de musiciens qui travaillent dur pour faire d’un film une œuvre complète, mais que l’on ne reconnaît pas encore assez.

La lumière
La lumière est aussi un élément primordial dans la construction d’un film. Jeux d’ombres, effets spéciaux… les professionnels de ce domaine doivent être capable de transmettre les émotions souhaitées. Dans Avatar de James Cameron, les effets de lumière ont une grande importance, et c’est Robert Legato qui s’en charge. La splendeur des effets spéciaux de ce film le rend encore plus impressionnant qu’il ne l’est déjà.

Décorateur, immersion dans d’autres époques

Quoi de mieux que d’être plongé dans un autre monde ou une autre époque le temps d’un film ? Le décorateur a entre ses mains toute l’ambiance d’un long-métrage, faisant de ce métier quelque chose d’aussi compliqué qu’essentiel. Pour les films d’époque se déroulant à une autre période de laquelle il est sorti, il faut être attentif au moindre détail et penser à tout. S’il s’agit d’un film dont l’intrigue se déroule dans les années 1980, il faut penser aux types de voitures, aux vêtements, aux magasins ou encore aux références. (affiches de films, musiques écoutées…)
Dans beaucoup de films, le spectateur est plongé dans le futur et non dans le passé. Si beaucoup d’entre eux se déroulent plusieurs milliers d’années après notre ère, on retient surtout le deuxième volet de Retour vers le futur, durant lequel Marty McFly est transporté en 2015. A la sortie du film, 2015 allait arriver dans une trentaine d’années. C’était donc au décorateur du film, Lawrence G. Paull, que revenait le rôle d’inventer tout un monde. Quels genres de voitures pouvait-il y avoir en 2015 ? Quelles technologies ? Bref, tout était à faire. Tout cela pour qu’au final, le 2015 du film ne ressemblait… pas vraiment au réel 2015.

Monteur, point final de la fabrication d’un film

C’est la touche finale. Qu’ils soient un, deux ou plus, les monteurs donnent un sens au film et permettent au spectateur de mieux comprendre certaines scènes. La manière de monter un long-métrage doit se montrer particulièrement efficace pour ceux qui se finissent sur un grand retournement de situation, comme c’est le cas des films Le Sixième Sens et Shutter Island.
C’est aussi le montage qui fait tout l’esthétisme d’un film, et c’est avec cela que l’on reconnaît les films d’un même réalisateur. Par exemple, les films de Christopher Nolan ont toujours des montages particuliers et similaires puisqu’ils alternent entre passé, présent et futur. Et c’est ce même type de montage qui fait des films de Nolan des films à succès.

Costumier et Maquilleur, les bonnes fées des comédiens

Costumier
Tenues excentriques ou de gala, costumes d’époque… La manière dont les protagonistes et les figurants sont vêtus dans un film donne plus de crédibilité à l’histoire racontée, et peut en dire beaucoup sur la personnalité de ces personnages fictifs. Ainsi, les stylistes présents sur tournage ont pour but de rendre les acteurs plus à l’aise, en leur attribuant un style vestimentaire qui colle avec le personnage qu’ils jouent. Beaucoup de films sont particulièrement remarquables et singuliers grâce au style d’un ou de l’ensemble des personnages, comme c’est le cas pour le live-action d’Alice au pays des Merveilles réalisé par Tim Burton et sorti en 2010. Dans ce film, le Chapelier joué par Johnny Depp est d’autant plus excentrique et perché que l’est son style. Colleen Atwood, styliste du film, a réussi à donner à ce personnage une image atypique grâce à sa crinière de cheveux oranges et ses tenues toutes aussi colorées et originales les unes que les autres.

Maquilleur
Si l’on poursuit avec le Chapelier d’Alice au pays des Merveilles, le maquillage du personnage est aussi important que ses tenues. Visage très pâle, joues roses et lèvres rouges, le Chapelier se distingue par sa folie. Et cette folie ne se retrouve pas simplement dans les dialogues établis par les scénaristes et le comportement à avoir dicté par le réalisateur mais aussi dans son maquillage. Le maquilleur a tout autant de travail que ceux qui s’occupent des costumes, de la lumière, ou du son.

Ce sont les petits doigts de fée des professionnels de l’ensemble de ces domaines qui rendent un film unique, culte, esthétiquement beau, et qui reste en mémoire.

Salam, un docu de paix

Nous l’avons connu à travers des musiques comme confessions nocturnes, Marine ou encore Jeune demoiselle. Elle criait dans ses textes, la haine, la rage et la peine d’une jeune femme incomprise. Dans les années 2000, Diam’s est la tête pensante du rap français. Dans ses paroles qui prônent « rébellion » et crient « injustice », des milliers de jeunes français se sont reconnus, identifiés et sentis compris.

Alors qu’elle est au sommet de sa gloire, Diam’s plonge dans un silence médiatique. Ce silence, elle l’explique, dans son documentaire Salam, co-produit avec Anne Cissé et Houda Benyamina, par la volonté de se retrouver. Diam’s ou Mélanie, nous livre dans ce récit à travers la Tanzanie, l’île Maurice et la France, la quête vers la paix qu’elle a entreprit en se convertissant à l’Islam.

« Les gens aiment bien dire qu’il faut tourner la page, moi j’aime bien dire que je ferme un livre pour en ouvrir un nouveau. »

Lorsqu’elle revient sur les traces de son passé et redécouvre les endroits où ses fans l’ont adoré, elle se confie sur le sentiment de tristesse qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle quittait la scène. « J’attendais d’être mal pour écrire, c’est ce qui m’inspirait (…) Je me suis rendue compte que je chantais pour des gens qui étaient aussi tristes que moi. On était combien à faire semblant ? »

Sa reconversion a sauvé Mélanie, qui se confie, aux côtés de sa mère, sur les scarifications qu’elle s’infligeait. « C’est un statut pour lequel tu es censé être reconnaissant de tout avoir, la gloire, l’argent, la célébrité. Les gens commençaient à me demander pourquoi j’étais triste alors que j’avais tout. »

Lorsque Mélanie se convertit en prenant pour seul témoin Dieu lors d’un voyage à l’île Maurice, elle établit une liste des choses qu’elle doit entreprendre. Parmi celles ci : ouvrir une association, finir son dernier album et couper les liens avec les medias. Mais Paris Match en décide autrement, lorsqu’en 2008, le quotidien lui vole une photo intime, alors qu’elle sort d’une mosquée. Cette photo, qu’elle considère comme une entrave à sa vie privée, un vol, et qu’elle raconte avec beaucoup d’émotion, nous est tout de même narré avec beaucoup de sagesse.

« Les gens m’envoyaient des messages en me demandant pourquoi. Aujourd’hui je comprends mes admirateurs qui me détestaient. Je les pardonne. »

Mélanie n’a pas souhaité apparaître au Festival de Cannes, ce qu’elle nous a expliqué dans une courte vidéo diffusée avant l’avant première de Salam. Fondatrice de l’association Big Up Project qui vient en aide aux orphelins, elle s’épanouit aujourd’hui dans une vie loin des projecteurs.

« Salam, ça veut dire paix en arabe. Et j’espère que tout le monde la trouvera, comme je l’ai trouvée. »

Nous retenons de Salam un message de paix et de tolérance. Le documentaire et le parcours de Mélanie, nous invitent à nous interroger sur le rôle et l’impact des médias dans le processus de starification des artistes.