Bird people, le voyage à regarder autrement

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Parmi une sélection des films très intenses, parfois chargés de tragédie et même de violence, Bird people (Pascale Ferran, 2014) se présente aux yeux du festivalier et du spectateur comme un joli cadeau, comme une petite pause pour sourire un peu, se laisser porter par la magie du cinéma… et rêver.

Plus que raconter une histoire, Bird people montre une façon de regarder tout/s ce(ux) qui nous entourent. Dès la première minute du film on apprécie la poésie avec laquelle Pascale Ferran nous parle du quotidien; celui des personnages principaux et secondaires, mais qui pourraient être aussi les nôtres.

Le récit central du film comprend deux personnages principaux : Audrey (Anaïs Demoustier) une jeune femme de chambre d’hôtel, et Gary (Josh Charles), un américain ingénieur en informatique. Lui, il a une famille et une carrière professionnelle qui l’étouffent. Il décide alors de faire un changement radical dans sa vie. Elle, le rend amoureux juste par sa façon de vivre et de regarder la vie dans ses détails.

Bird people est l’un des films les plus originaux que j’ai pu voir au cours de la 67ème édition du Festival. L’histoire, les acteurs, la bande son, la poésie, mais surtout, le romantisme d’une rencontre qui n’arrive pas et qu’il faut attendre, on fait de ce film l’un de mes trois coups de cœur de cette quinzaine cannoise.

Le mercredi 4 juin, Bird people sortira en salle en France, peut-être deviendra t-il aussi ton coup de cœur cinéphile de ce printemps ?

Lola Bernabeu

La recette d’un festival de Cannes réussi

 

Voici une recette comme vous n’en trouverez jamais pour un succulent Festival.

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Ingrédients

– 250g de célébrités

– 500g de journalistes

– 400g de visiteurs

– 1,1kg d’accréditations

– 850g de staff (sécurité, organisation…)

– Une centaine de pellicules

– Des marches + 1 tapis rouge

–  21 récompenses

– Des jurys (et leur catégorie : Compétitions, Un certain regard, Cinéfondation, Caméra d’Or)

 

Étapes

1 – Préparez d’abord les célébrités. Versez les 250g dans un saladier (sans oublier les paillettes), puis ajoutez 1/3 des accréditations. Mélangez vivement le tout.

2 – Préparez séparément les journalistes. Versez-en 500g auxquels vous ajoutez le second tiers des accréditations (il est fortement conseillé d’agrémenter avec des caméras et calepins).

3 – Enfin, préparez les autres visiteurs (400g de petits chanceux comme nous) auxquels vous rajoutez le dernier tiers des accréditations (Yeah!).

4 – Versez les trois préparations dans un même saladier. Mélangez jusqu’à obtenir une pâte homogène. Ajoutez délicatement les 850g de staff (essentiel au bon déroulement).

5 – Battez le tout à vitesse moyenne pendant 4 mois.

6 – Ajoutez les pellicules, les marches et le tapis rouge.

7 – Faites chauffer le jury à feux doux pendant 10 jours, puis versez-le encore chaud à la préparation.

8 – Laissez reposer environ 18 heures à l’air libre pour obtenir une pâte ferme.

9 – Ajoutez délicatement une à une les récompenses. Mélangez avec émotion.

10  – Saupoudrez le tout d’une Palme d’Or.

 

Et voilà, encore un festival de passé !

 

A déguster de préférence sous le soleil, et sans élections européennes.

Audrey

Cérémonie de clôture du Festival

 

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Cérémonie de clôture, Samedi 24 mai. Date porte bonheur. En effet nous n’avons été que trois chanceux à obtenir le précieux sésame afin d’assister à la cérémonie de remise de prix.

Lambert Wilson dans son costume marron en maître de cérémonie blagueur.

Prix du jury : Jean-Luc Godard et Xavier Dolan (coïncidence ? Le plus jeune réalisateur est en doublon avec le plus vieux!)

Un public pas vraiment à la hauteur selon nous. Mais selon des sources plus informées, la plupart des conviés n’étaient pas forcément des passionnés de cinéma, mais seulement des personnes ayant obtenu des tickets pour l’évènement.

Dommage… On aurait pensé que l’ambiance allait être plus électrique.

Standing ovation pour Xavier Dolan, le réel coup de cœur de ce 67ème Festival de Cannes. Il a fait un discours très émouvant sur la jeunesse et l’espoir.

La Palme d’Or sera finalement décernée au réalisateur turque, Nuri Bilge Ceylan pour son film « Winter Sleep ».

Kelly Rahman, Illan Gainand, Louisa Mangione

Grand réveil après sommeil d’hiver

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Attribuer la Palme d’or à un film exigeant de 3h16 est en soi une gageure et une marque de courage de la part du jury du 67e Festival de Cannes. C’est l’assurance que cette année, la palme ne sera pas « bankable ». En effet, Winter sleep fait partie de ces œuvres ambitieuses qui ne se donnent pas facilement, qui requièrent du spectateur effort et ténacité mais qui, si le pari est gagné, lui offrent de le transformer. Le film de Nuri Bilge Ceylan (déjà primé à Cannes pour Uzak, Les 3 singes et Il était une fois en Anatolie) raconte l’itinéraire intime, intellectuel et affectif d’un homme qui change. Ce film magistral au cadre impeccable et à la photo d’une beauté à couper le souffle, est avant tout l’œuvre d’un grand styliste.

Le premier plan du film affiche d’emblée sa dimension esthétisante. Un large paysage anatolien, couvert de neige, et à l’avant quelques fumées restant d’un feu éteint. La très grande beauté de cette première image ne fait pas oublier sa dimension symbolique : dans Winter sleep, il sera question de feu et de glace, d’opposition des contraires et de la difficulté de vivre avec autrui. C’est l’histoire d’Aydin, intellectuel brillant, ancien acteur qui préfère se dire comédien et qui, à la faveur d’un héritage, se trouve à la tête d’un hôtel en beau milieu de la Cappadoce. Vivant dans une certaine opulence qui tranche avec le dénuement des populations anatoliennes, Aydin vit avec sa sœur et sa compagne, de vingt ans plus jeune. La vie de ce trio est faite de lectures, de conversations et de quelques bonnes œuvres pour tenter d’améliorer, à petite échelle, le sort des habitants. Aydin a le jugement tranchant, la critique facile et l’assurance du quinqua qui sait faire la part des choses. Partisan d’un islam éclairé, il déplore avec amertume et un brin de cynisme l’évolution de son pays, et pourchasse de ses remarques assassines les petitesses humaines de ses contemporains. Si les références à Shakespeare sont nombreuses dans Winter sleep, c’est peut-être du côté de Molière qu’il faut aller chercher le portrait d’Aydin en misanthrope.

Mais Aydin est un Alceste que les femmes vont, trois heures durant, confronter à ses vérités douloureuses. Ce que raconte le film de Ceylan, c’est avant tout le séisme qui va secouer le trio des personnages alors que l’hiver rude et le repli sur la chaleur des cheminées incitent plutôt au sommeil feutré et au doux ennui des soirées en clair-obscur. Confinés à l’intérieur, les personnages ont tout loisir de parler, de parler d’eux, de faire le bilan de leurs vies et de s’envoyer à la figure quelques constats amers. C’est la sœur d’Aydin qui ouvre le bal, faisant vaciller son identité d’intellectuel engagé peu indulgent avec les autres. Puis c’est au tour de Nihal, la jeune femme, de fustiger l’arrogance d’un mari qui se mêle de tout en la traitant d’enfant. Les scènes de conversation s’enchaînent et déconstruisent les unes après les autres les certitudes d’Aydin, jusqu’à ce que celui-ci n’ait d’autre choix que de quitter provisoirement la scène, pour y revenir transformé, sous les traits d’un homme nouveau dont la dernière séquence du film dessine les contours.

La profondeur philosophique de cet itinéraire n’échappera à personne, car ce qui s’y joue relève de questions essentielles : l’équilibre entre l’estime de soi et la place que l’on fait aux autres, l’engagement et le sens qu’on lui donne, l’argent et ce que l’on en fait, et plus largement encore le rapport de l’individu au monde. C’est pourquoi Winter sleep laisse une trace profonde chez le spectateur qui, longtemps après la projection, reviendra sans doute sur ces questions ouvertes, car lui aussi est invité à se remettre en question.

Comme souvent dans ses films, on sent que Nuri Bilge Ceylan a mis beaucoup de lui-même dans son personnage. Mais ici la relation en miroir entre Aydin et le réalisateur devient assez troublante, car Winter sleep tranche radicalement avec les films antérieurs du cinéaste. Plus attentif aux personnages, moins abstrait et plus ouvert aux autres, Winter sleep semble engager un virage à 180 degrés dans la filmographie de Ceylan, dont toute l’œuvre, jusqu’à Il était une fois en Anatolie, s’est construite sur la conception d’un cinéma peu bavard, méditatif et traversé de grands espaces.  Ces derniers, très peu présents dans Winter sleep (sauf dans quelques scènes sublimes, notamment celle de la capture d’une jument dans une rivière), font place à des atmosphères confinées. Le silence des steppes dans Les Climats, ou même les paysages nuageux d’Istanbul dans Uzak, font place à une intrigue qui se joue essentiellement dans la parole, avec des dialogues très écrits, finement ciselés et qui font mouche. En somme, comme Aydin à la fin du parcours, le réalisateur se présente sous les traits d’un homme nouveau qui, au sommet de sa carrière, s’offre le luxe de réinventer son cinéma. Cette remise en question de son propre travail, ce courage de tout remettre à plat, cette audace à rebattre les cartes, tout cela valait, sans aucun doute, une Palme d’or. Jocelyn Maixent

La croisette : Dress code oblige…

Le samedi 24 mai se déroulait à Cannes la cérémonie de clôture du Festival. Un évènement marquant sur la croisette.

Des centaines de personnes ce sont amassées autour du Palais durant tout l’après-midi. Pour une partie, cela suffisait de voir, au loin, quelques têtes connues du grand écran.

Pour d’autres, l’objectif était d’assister à la Cérémonie et donc pour cela de fouler les marches du tapis rouge. Pour y arriver, une solution : attendre, longtemps, le long d’une grande avenue. La file s’étendait sur plusieurs centaines de mètres. Tout ce monde là était sur son 31, dress code oblige. Ça brillait, c’était coloré, ambiance grand carnaval, ou bal à la Gatsby, mais sans l’aspect festif. L’auto-dérision des participants n’était pas au rendez-vous.

Alors l’ambiance était un peu triste tout de même, par l’aspect désespéré que pouvait prendre l’affaire.

Aussi, j’ai essayé de saisir par la photo quelques éléments constitutifs de cet après-midi, en essayant de montrer que le public, aussi, se débrouillait plutôt bien pour faire du cinéma.

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Et une montée des marches, UNE!

 

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C’est bien par un réel coup de chance, que nous avons frôlé le fameux tapis rouge tant convoité ! En compagnie de nos professeurs, Audrey et moi-même.

Des mois que nous imaginions cet événement : robe, chaussures, sac, coiffure, bref, tout était prêt ! Rien ne s’est passé comme prévu !

Vendredi 23 mai, alors que nous sommes dans la file d’attente pour la remise des prix d’ « Un certain regard » ; on nous annonce à 18h que nous pouvons faire la montée des marches à 22h ! Bon, on nous garde une place dans la file, vite vite vite en route pour l’hôtel, on saute dans la robe, coiffure dans le vent et maquillage in the bag !

A quelques minutes du grand saut, le cœur bat, talons aux pieds, la musique démarre et c’est parti pour LE SHOW !

Allure fière et en rythme sur « Happy », cette fois nous y sommes, à peine le temps de se prendre en photo et de voir nos bobines sur l’écran que la sécurité nous demande gentillement (ouais ouais…) mais fermement d’avancer. On se retourne en haut des marches, et on observe le spectacle sur le tapis rouge.

Après tant d’émotions, on se sent telles des privilégiées en accédant à nos fauteuils… et ce pendant quelques minutes !

Marine L

Ha ! Enfin un film avec de gros flingues !

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Au milieu des Fantasia, Deux jours une nuit et autres Mommy, ces films qui font réfléchir et qui vous secouent le néocortex se trouve The Salvation. Ici, pas d’histoire avec maman et fiston qui ont des problèmes relationnels ou de strip-teaseuse qui détruit sa vie. Ici, on a des gros flingues et on sait s’en servir ! Un bon gros western qui en a derrière le colt. Une histoire somme toute assez classique mais qui apporte un peu de fraicheur à ces film qui pètent plus haut qu’leurs culs ! Un héros increvable qui a plus de plomb dans le corps que Wolverine, un méchant carrément badass qui en impose pendant les ¾ du film, un Eric Cantona en arrière plan qui tire la gueule, il faut admettre, c’est une formule qui marche ! On voit pas les 90 min passer ! Bon d’accord, y’a pas de quoi faire rougir « il Sergio » mais on notera deux ou trois trucs qui font tout de même bien plaisir : une bande son qui fait du bien, des bruitages bien foutus et un travail sur l’image et les couleurs franchement sympas qui force le respect dans certains plans ! Et ça… c’est beau quand même…

Thibault et son gun

Jimmy’s Hall — une dernière danse irlandaise

 

Après avoir reçu en 2006 la Palme d’or du 59ème Festival de Cannes pour Le Vent se lève, Ken Loach décide cette fois-ci de prendre d’assaut la Croisette avec Jimmy’s Hall, un film inspiré d’une histoire vraie qui retrace le parcours d’un esprit rebelle : Jimmy Gralton, dans une Irlande des années 30 encore austère aux idées progressistes.

1932 : Après un exil forcé de dix ans aux États-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour aider sa mère à s’occuper de la ferme familiale et ressuscite par la même occasion le foyer mi- dancing, mi- espace culturel, qu’il avait construit dix années auparavant, afin que les gens du village puissent se réunir et s’amuser en toute liberté à nouveau…Mais les tensions entre l’Église et les propriétaires terriens refont surface et les idées avant-gardiste de Jimmy, pour une Irlande libre et unie, ne sont pas encore du goût de tout le monde.

Drame historique où se mêlent amour, politique et légèreté, Ken Loach signe encore une fois un film extrêmement bien maîtrisé, tant sur le plan esthétique, que technique. Les paysages verdoyants de la campagne profonde irlandaise fascinent, captent le regard, de même que la fameuse scène de danse, sans musique, extrêmement sensuelle entre Jimmy et son ex femme.

Cette totale maîtrise, cette technicité irréprochable et ce souci du détail très fort, empêchent pourtant au final le spectateur de se plonger pleinement dans l’histoire. Une histoire qui  du coup semble manquer de profondeur et peine à nous faire ressentir de l’émotion.

Avec une mise en scène très classique, des scènes qui paraissent trop calculées et prévisibles, Jimmy’s Hall aurait sans doute été plus unanimement salué s’il avait su jouer la carte d’une mise en scène plus déroutante, originale et sortir des sentiers battus des films qu’on a l’habitude de voir. Avec Jimmy’s Hall, Ken Loach tire (définitivement ?) sa révérence dans l’univers cinématographique, avec une dernière danse irlandaise agréable à regarder, mais peu transcendante et surprenante…

Faustine Dehan

Un hommage à la peinture : Mr Turner de Mike Leigh

 

Le film de la sélection officielle vient de recevoir ce soir un prix décerné par le jury : la meilleure interprétation masculine pour Timothy Spall. Mis à part cet acteur incroyable qui mérite bien son prix, que penser du film ?

Le film Mr Turner de Mike Leigh présente une période de la vie du peintre J.M.W Turner. Cet artiste évolue à travers différentes atmosphères : celle de la Royal Academy of Arts, de son foyer avec son père et sa gouvernante. Le voyage, la mer, la nature sont au cœur de ses inspirations. Il se trouvera bouleversé lorsqu’il fera la rencontre de madame Booth, gérante d’un petit hôtel de bord de mer.

Le point de départ était intéressant, parler d’un peintre connu et reconnu pour son œuvre incroyable. Comment il travailla, les femmes qui le fascinèrent et la difficulté d’être un artiste moderne pour son époque. Mais le film s’avère trop long, peu enrichissant sur la vie de l’artiste.

Cependant le prix reçu par l’acteur britannique Timothy Spall  sauve le film. Celui-ci  est en effet  porté par son acteur, toujours plus proche de la vulgarité mais loin d’être lassant, provoquant à la fois du dégout mêlé à une pointe d’admiration pour cette fabuleuse prestation. Timothy Spall évoque dans quelques interviews son travail de recherche sur l’artiste, et son apprentissage de la peinture afin d’être toujours plus proche du « vrai » Turner. C’est un véritable travail que de vouloir interpréter au mieux un personnage, être au plus près de celui-ci.

Le film est intéressant sur un point : il tente de montrer tous les aspects de ce personnage complexe et de faire revivre sous nos yeux le génie de ce peintre romantique. Il aurait pu cependant être plus court, plus touchant aussi sur la vie de cet être qui légua ses œuvres à son pays.

Le réalisateur transmet à son public sa fascination pour l’artiste à travers une esthétique pure et belle. La photographie est digne d’un véritable tableau du peintre, proche de la nature. Mike Leigh reconstitue avec certains plans des tableaux de l’artiste ce qui provoque de véritables moments de contemplations, de pure beauté dans le film.

Malheureusement l’aspect esthétique ne fait pas tout. Il manque quelque chose au film qui fait que l’on en sort déçu. Le biopic aurait pu être un mélange parfait de cinéma et de peinture, deux arts qui se rapprochent. La recette n’est peut être pas la bonne…

Mathilde 

Les lauréats d’Un Certain Regard en Photo

Vendredi soir, le 23 de mai 2014, le Jury composé par Pablo Trapero, Peter Becker, Maria Bonnevie, Sophie Grassin et Moussa Touré a remis les prix pour la section Un Certain Regard. 

 

Ruben Östlund, réalisateur de Turist (titre français: Force majeure) a remporté le Prix du Jury

 

 

David Gulpilil a gagné le Prix de meilleur acteur pour son rôle dans Charlie’s Country (Rolf de Heer)

 

 

 

Samuel Theis, Marie Amachoukeli, Claire Burger (de gauche à droite), les trois réalisateurs de Party Girl ont gagné le Prix d’ensemble

 

 

Pablo Trapero, Président du Jury Un Certain Regard

 

Les autres prix d’ Un Certain Regard :

Prix Un Certain Regard : Fehér Isten réalisé par Kornél Mundruczó

Prix Spécial d’Un Certain Regard :  The Salt of the Earth (Le sel de la terre) réalisé par Wim Wender et Juliano Ribeiro Salgado