Ma frère : Un film de colo qui sent bon la nostalgie de l’été

Après leur premier film ensemble intitulé « Les Pires », les réalisatrices Lise Akoka et Romane Guéret reviennent avec un nouveau long-métrage nommé « Ma frère » présenté à Cannes Premiere. Un film de colo drôle et touchant qui fait du bien à l’enfant que l’on a été.

Synopsis :

Le film raconte l’histoire de Shaï et Djeneba, deux amies originaires d’un quartier populaire du 19ème arrondissement à Paris. Durant le temps d’un été, elles deviennent animatrices d’une colonie de vacances et doivent s’occuper d’une vingtaine d’enfants dans la Drôme. Un poste qui ne sera pas de tout repos et qui les confronte malgré elles, au passage à la vie d’adulte.

Mon avis :

Les actrices principales, Shirel Nataf et Fanta Kebe, sont pleines d’énergie voire hyperactives. Elles rendent l’histoire dynamique presque à en crever l’écran. La légendaire Amel Bent, icône de nos années 2000 a un jeu remarquablement juste dans son rôle de directrice de colo. L’interprète de « Ma philosophie » a su convaincre de par sa prestation et en a surpris plus d’un. Le plus impressionnant reste l’acting de ces jeunes enfants. Âgés de seulement 6 à 10 ans, le niveau de jeu qu’ils proposent est très naturel, spontané et sans exagération.

« Tu préfères embrasser Yasmine ou manger un Mon Chéri ? »

Ce long-métrage proposé par Lise Akoka et Romane Guéret est une véritable bouffée d’air frais. Un film sans prise de tête, très drôle et rempli de dialogues qui ramène vers une innocence oubliée. « Tu préfères manger ton caca ou celui de Beyoncé ?», « Tu préfères ta famille ou tes amis ? » ou encore « tu préfères être riche mais seul ou pauvre et aimé des autres? ». On notera d’ailleurs le petit clin d’œil à leur propre websérie “Tu préfères ?” (2020). 

Au sein du film, les rôles se brouillent presque. Les enfants sont un peu adultes, et les adultes un peu enfant ce qui crée des interactions assez intéressantes et comiques. Même si ce film n’est pas précurseur dans les histoires de colo, il reste néanmoins fidèle à la réalité entre les histoires d’amour éphémères, le gobage de Flamby, les discussions autour du feu, les bêtises de nuit, le voyage en car ou encore les jeux d’enfants. La nostalgie est assurée. D’ailleurs, impossible de ne pas penser à « Nos jours heureux » avec Omar Sy sorti en 2006.

Des thématiques fortes sont également abordées dans le long-métrage : le racisme, les violences intrafamiliales, la sexualité ou encore la précarité. La question du genre est aussi abordée de par la présence de l’acteur non-binaire Yuming Hey qui permet de mettre ce sujet sur la table. Un parti pris fort de la part des deux jeunes réalisatrices qui est plutôt bien amené. 

Mis à part le fait que le film reste assez sobre avec peu de prise de risques sur le scénario, le film reste une réussite et trouvera probablement le succès qu’il mérite lors de sa sortie en 2026. Pour les grands nostalgiques, ce film est fait pour vous.

Sélim Krouchi