The Phoenician Scheme : Wes Anderson reprend la main

Wes Anderson revient sur le devant de la scène avec « The Phoenician Scheme », un film qui marque une véritable reprise en main après la déception de ses deux précédentes œuvres. Si « The French Dispatch » avait pu dérouter par ses dialogues effrénés et « Asteroid City » par une narration jugée trop obscure, ce nouveau long-métrage rassure et séduit dès les premières minutes.

Synopsis : 

Anatole « Zsa-zsa » Korda, industriel énigmatique parmi les hommes les plus riches d’Europe, survit à une nouvelle tentative d’assassinat (son sixième accident d’avion). Ses activités commerciales aux multiples ramifications, complexes à l’extrême et d’une redoutable brutalité, ont fait de lui la cible non seulement de ses concurrents, mais aussi de gouvernements de toutes tendances idéologiques à travers le monde – et, par conséquent, des tueurs à gages qu’ils emploient.

Korda est aujourd’hui engagé dans la phase ultime d’un projet aussi ambitieux que déterminant pour sa carrière : le Projet Korda d’infrastructure maritime et terrestre de Phénicie, vaste opération d’exploitation d’une région depuis longtemps laissée à l’abandon, mais au potentiel immense. Le risque financier personnel est désormais vertigineux. Les menaces contre sa vie, constantes. C’est à ce moment précis qu’il décide de nommer et de former sa successeure : Liesl, sa fille de vingt ans (aujourd’hui nonne), qu’il a perdue de vue depuis plusieurs années.

Mon avis :

Après avoir été déçu par les deux précédents films de Wes Anderson, j’abordais « The Phoenician Scheme » avec une certaine appréhension. « The French Dispatch » m’avait laissé sur ma faim à cause de ses dialogues bien trop rapides et d’une narration morcelée, ce qui rendait difficile l’attachement aux personnages et la compréhension de l’intrigue. Quant à « Asteroid City », j’avais eu du mal à entrer dans l’histoire, celle-ci me semblant trop abstraite et manquant d’émotion.

Avec « The Phoenician Scheme », j’ai eu la bonne surprise de retrouver un Wes Anderson plus lisible, plus accessible, sans pour autant qu’il renonce à sa singularité. Cette fois, le film propose une véritable intrigue, structurée et captivante, centrée sur un personnage principal qu’on apprend à connaitre et que l’on aime détester. Les dialogues sont toujours aussi précis et travaillés, mais le rythme est mieux dosé : on a le temps de savourer chaque réplique, chaque échange, sans se sentir submergé.

J’ai également apprécié la manière dont Wes Anderson parvient à renouveler ses thèmes de prédilection. La dynamique familiale, si chère à son cinéma, est ici particulièrement réussie : les relations entre le père et sa fille Liesl sont à la fois drôles, touchantes et parfois même poignantes. On retrouve ce jeu subtil sur les rôles et les secrets de famille, un fil rouge qui traverse toute sa filmographie, de « La Famille Tenenbaum » à « Moonrise Kingdom ».

Visuellement, le film est un régal. Les décors sont magnifiques, chaque plan est pensé comme un tableau, et la palette de couleurs contribue à créer une atmosphère unique. L’humour, souvent absurde et décalé, fonctionne à merveille et apporte de vrais moments de légèreté. Plusieurs scènes m’ont fait sourire, voire franchement rire, sans jamais tomber dans la facilité.

Autre point fort : le rythme. Contrairement à certains films précédents où l’on pouvait ressentir des longueurs ou une certaine confusion, ici, on ne s’ennuie pas une seconde. Les rebondissements s’enchaînent, l’histoire avance sans temps mort.

En somme, « The Phoenician Scheme » m’a réconcilié avec Wes Anderson. Il réussit à retrouver l’équilibre entre originalité, accessibilité et émotion, tout en offrant un spectacle visuel et narratif réjouissant. C’est un film que je recommande vivement, que l’on soit fan de la première heure ou simple curieux de découvrir l’univers d’un réalisateur unique.