WHITNEY : I would have danced with you !

«  I don’t want to hurt anymore » ou il est plus approprié ici de dire « to be hurt » résonne encore dans notre esprit alors que nous descendons les marches ce soir. Le documentaire Whitney est une réussite totale pour le réalisateur écossais Kevin MacDonald qui nous livre un portrait de la chanteuse poignant, mêlant documents d’archives et prises actuelles. Nous vous racontons.

Premiers plans sur ce visage si reconnaissable. Sa bouche, ses yeux, son rire si éclatant puis des coupures avec des images d’émeutes, de la violence faites à la communauté noire et de la jeunesse des années 70-80, de ces pubs qui nous font aujourd’hui sourire et de ces robes volantes. Enfin, la musique qui lie ces séquences – et quelle musique ! – qui nous prend aux tripes dès que la diva fait vibrer ses cordes vocales. Oui, nous sommes directement happés et nous rentrons dans cette histoire hors-norme. S’en suit deux heures durant lesquels nous passons du rire, aux larmes et découvrons un autre aspect de la chanteuse qui nous avait échappé, raconté de vive voix par ses proches.

« The Voice » 

Avec plus de 200 millions de ventes d’albums, et 13 disques de platine, Whitney Houston, décédée en 2012 à l’âge de 48 ans, est l’une des artistes les plus iconiques de ces cinquante dernières années. Née en 1963 à Newark ville du New Jersey, la carrière de celle qui se fera connaitre comme « The Voice » débute très tôt dans la chorale de son église. Se démarquant des autres grâce à sa beauté naturelle et sa voix en or, la jeune femme avait tout pour réussir dans le chant connaissant sa famille. Avec une mère, elle-même chanteuse et choriste de nombreux artistes, ses tantes et ses cousines, le don s’est encore transmis et à cette fois-ci dépassé tout entendement.

Un très bon mélange

Six ans après sa mort, l’hommage rendu à la chanteuse impacte par le choix du montage et le récit. Nous tentons de ne pas nous laisser porter par l’émotion, mais au fil de cette histoire si touchante et remplie de part d’ombres, nous en apprenons davantage sur la vie de Whitney Houston. Bien sûr, il y a la star mondiale mais aussi Nippy, la soeur, l’amie, la fille dont les proches qui la surnommaient ainsi nous livrent une facette plus intime, moins diva. Des révélations de ses frères sur son addiction à la cocaïne à la relation destructive qu’elle entretenait avec Bobby Brown, nous prenons conscience des drames qui n’ont cessé de jalonner la vie de la chanteuse et semblant s’abattre sur elle tel un destin tragique.

Malgré la réussite du réalisateur à éviter un énième documentaire copier-coller de la chanteuse, nous pouvons quand même noter un bémol. Le montage est certes rythmé et exhaustif, mais Whitney ne révolutionne pas son genre. De ce type il y a déjà eu Amy en 2015 ou encore Kurt Cobain: Montage of Heck la même année. Mais ce petit détail n’enlève rien à la grande claque que l’on reçoit au visage.  

 

Manon SB