Ce lundi 14 avril, le comité de la Semaine de la Critique a révélé les films qui seront projetés à Cannes pour la 64ᵉ édition de cette compétition. Comme chaque année, elle sera certainement éclipsée par sa grande sœur – la Compétition officielle – plus attendue et plus prestigieuse. Pourtant, la Semaine de la Critique est une mine d’or cinématographique encore trop peu exploitée par les cinéphiles.
Créée par le Syndicat français de la critique de cinéma (SFCC) en 1962, lors de la 15ᵉ édition du Festival de Cannes, cette section parallèle a pour objectif de mettre en avant le cinéma d’auteur indépendant. Chaque année, six des 350 critiques, écrivains et journalistes composant la SFCC sélectionnent dix longs et dix courts métrages. Ces films doivent respecter trois critères :
- Être le premier ou le deuxième film de leur réalisateur ;
- N’avoir participé à aucun festival ;
- Ne jamais avoir été diffusé publiquement.
Cette démarche vise à « permettre à la critique française de défendre et explorer au mieux la jeune création cinématographique » (SemaineDeLaCritique.com). Cette compétition représente alors une immense opportunité pour les jeunes cinéastes, qui se voient accorder une tribune internationale pour leurs réalisations, souvent originales ou expérimentales. Ceci explique pourquoi, en 2024, pas moins de 1000 longs et 2000 courts métrages venus des quatre coins du monde ont été soumis à la sélection. Une œuvre sélectionnée garantit, potentiellement, un avenir radieux dans le milieu du 7ᵉ art. Jacques Audiard, Wong Kar-wai, Alejandro González Iñárritu, Gaspar Noé ou encore Julia Ducournau – en lice pour la Palme d’or cette année avec Alpha – ont chacun été repérés lors d’une édition de la Semaine de la Critique.
Néanmoins, plus qu’un simple tremplin professionnel pour ses lauréats, cette compétition offre une véritable diversité artistique aux spectateurs cannois.
La sélection est souvent très éclectique. En 2024, on retrouvait des films français, taïwanais, brésiliens, belges, espagnols, égyptiens et chinois. Ces derniers traitaient de thématiques aussi universelles qu’originales. De l’amour à l’amitié, en passant par la révolte populaire ou le handicap, chacun des longs métrages de cette édition abordait son sujet de manière unique. Les Reines du drame proposait une comédie musicale queer, tandis que Les Fantômes détournaient les codes du film d’espionnage pour servir une histoire géopolitique.
Tout le monde peut trouver son compte à travers une des dix œuvres en compétition. Personne n’est à l’abri de tomber amoureux de l’univers artistique d’un des réalisateurs. Chacun peut assister à l’avènement d’un futur grand nom du cinéma. D’autant plus que les projections sont ouvertes au grand public. Les réservations pour les séances à l’Espace Miramar sont gratuites et ne nécessitent pas d’accréditation.
La Semaine de la Critique est une mine d’or cinématographique. À nous, cinéphiles, d’en profiter et de l’exploiter.