Le 77e Festival de Cannes a débuté ce mardi soir avec la cérémonie d’ouverture animée par Camille Cottin. Dans son élégant discours d’introduction, l’actrice a évoqué le « vortex cannois », un espace où les notions d’espace, de temps et de santé deviennent floues. Elle a souligné que les « rendez-vous professionnels nocturnes dans les chambres d’hôtel des messieurs tout-puissants » ne font plus partie des coutumes cannoises suite à l’adoption de la loi #MeToo, faisant référence au producteur américain Harvey Weinstein. Cette allusion a été applaudie, alors que le festival a lieu sept ans après la chute du producteur américain Harvey Weinstein, et cinq mois après la prise de parole de Judith Godrèche en France.
La cérémonie d’ouverture a été portée par des femmes puissantes. Actrices, réalisatrices et chanteuses se sont réunies sur scène pour donner le coup d’envoi des festivités. Elles ont brillamment représenté les couleurs du cinéma tout en abordant les réalités parfois sombres des coulisses. La maîtresse de cérémonie, l’actrice Camille Cottin, a joué un rôle essentiel dans ce tableau 100 % féminin.
Ensuite, Greta Gerwig, présidente du jury de cette 77e édition, a également abordé le mouvement #MeToo, soulignant qu’il y avait eu de vrais changements concrets aux États-Unis. Elle a exprimé son honneur de présider le jury et a déclaré : « J’ai hâte de voir tous ces films avec vous. »
Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof, récemment condamné à 5 ans de prison dans son pays, a pu fuir l’Iran et était présent à l’événement de manière inattendue. Il a imploré le cinéma mondial d’apporter un « soutien fort » aux réalisateurs menacés. Son dernier film, “Les graines du figuier sauvage”, sélectionné au dernier jour de la compétition le 24 mai, à la veille du palmarès, a suscité des inquiétudes quant à la sécurité de son équipe restée en Iran.
Enfin, la légende d’Hollywood, Meryl Streep, a reçu une Palme d’or d’honneur en reconnaissance de sa place indélébile dans l’histoire du cinéma. L’actrice Juliette Binoche, émue, a souligné que Meryl Streep avait changé la perception des femmes dans le monde du cinéma et lui a remis la palme honorifique. Meryl Streep s’est dite « très honorée » de recevoir cette distinction, rappelant que trente-cinq ans auparavant, elle pensait que sa carrière était terminée. Elle attribue sa présence à Cannes aux merveilleux artistes avec lesquels elle a travaillé, dont madame la présidente Greta Gerwig. « Il y a trente-cinq ans, quand j’étais à Cannes pour la première fois, j’étais déjà mère de trois enfants, j’approchais des 40 ans et je pensais que ma carrière était terminée. La seule raison pour laquelle je suis ici ce soir, c’est grâce aux merveilleux artistes avec lesquels j’ai travaillé, dont madame la présidente [Greta Gerwig, NDLR], et grâce à vous tous, les cinéphiles. Vous ne vous êtes pas lassés de moi, je vous en suis très reconnaissante. Ma mère avait raison. Elle m’avait dit, “Tu verras, tout passe très vite”, et c’est le cas, sauf pour mes discours, qui sont toujours beaucoup trop longs. Merci pour cet immense honneur. ».
Côté projection, Quentin Dupieux, réalisateur de Fumer fait tousser et Yannick, a ouvert le bal avec son nouveau film, Le Deuxième Acte, diffusé hors compétition. Cette comédie, réunissant Louis Garrel, Vincent Lindon, Léa Seydoux et Raphaël Quenard, devrait être teintée d’absurde, comme souvent dans l’univers de Dupieux.
Jusqu’au 25 mai, de nombreux films seront présentés, et des stars internationales fouleront les tapis rouges. Cette édition devrait également mettre en lumière le sujet des violences sexuelles dans le cinéma.