Par Elise Yaravel et Marion Assenat
Virée Clap 8, jour 1
Entre pression et dernières vérifications, les minutes en gare de Lyon s’étirent… Ca y est, c’est le départ et les heures qui nous éloignent de Cannes se décomptent au rythme d’un sablier très peu pressé. De petits sommes en pleurs de mômes, on feigne la patience car aujourd’hui c’est particulier. Aujourd’hui, les petites contrariétés du quotidien n’ont pas leur place. Alors on arrive, certes, quelque peu sonnées mais avant tout excitées.
C’est sous un soleil éclatant que l’on tire nos monstres à roulettes, impatientes de s’en débarrasser afin de pouvoir enfin flotter sur Cannes avec légèreté. Accréditation clouée au cou, on se précipite pour la première fois vers le Palais : du rouge partout, des yachts au loin, du sable chaud, des gens bien sapés, des gens mal sapés, (faussement bien ou volontairement mal sapés d’ailleurs), des mecs armés aussi, c’est un peu moins glam’ et raccroche tout d’un coup les pieds à la réalité. Quand bien même, l’excitation est envahissante et palpable dans les moindres recoins. On s’en imprègne. La journée s’achève et on essaie tant bien que mal de programmer nos projections du lendemain…
Et puis soudain, Cannes revient aussi vite qu’on avait décidé de lui dire bonne nuit ou plutôt buenas noches parce qu’elle nous donne rendez-vous en salle Debussy à 22h15 pour la projection de La Cordillera, film argentin de Santiago Mitre. C’est quelque chose, quand même, d’entrer dès notre premier jour, dans cette salle mythique, d’entendre Thierry Frémaux de vive voix et d’acclamer l’équipe d’un film présenté en exclusivité mondiale. On se sent petites et à la fois privilégiées. Cannes, on vient juste de te rencontrer et on t’aime déjà. Continue de nous surprendre, c’est tout ce que l’on attend de toi !
Photo : Marion Huguet