Le train sifflera trois coups

Le train sifflera trois coups

Un TGV matinal file vers Cannes ce matin. Dans les allées, la voiture-bar, ça parle cinéma, en essayant de résister aux déséquilibres inévitables dus à la grande vitesse. À croire que toute la planète cinéma s’est donnée rendez-vous dans ce train. Comme si Paris se vidait de sa population médiatique et cinématographique le temps de la parenthèse cannoise. Ça caquette, ça évoque les films, les projets en cours, les montages de co-production, les financements difficiles, les achats de films. Dans ce train commence peut-être à se jouer la fabrication des films de Cannes 2020. L’excitation est à son comble.

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Le court-métrage Tangente au Festival de Cannes

Tangente est un court-métrage réalisé par Julie Jouve et Rida Belghiat en 2015.

Dans ce court-métrage, on retrouve Florie, une réunionnaise purgeant une peine pour avoir tué son compagnon dont elle subissait la violence. Libre de participer au Grand Raid durant 3 jours, cette jeune femme se retrouve enfermée dans ses pensées. Libérée pendant un laps de temps elle reste toutefois prisonnière du passé auquel elle doit faire face dans les montagnes de la Réunion.

Lauréat du Prix Océan en 2016, Tangente a été projeté en avant première au Théâtre Croisette pour la clôture des Quinzaines des réalisateurs au Festival de Cannes 2017.

Une partie de l’équipe voyait pour la première fois le court-métrage, c’était un moment fort en émotion.

Au micro de Clap 8, les réalisateurs et les deux comédiens principaux nous donnent leur ressenti, nous parlent de leur personnage et de la réalisation.

Pour Julie Jouve, l’un des réalisateurs de Tangente, ce court-métrage n’est que le début d’une grande aventure puisqu’elle compte revenir sur le scénario de Kwassa kwassa, son premier court-métrage récompensé par le prix Mention du jury en 2015.

A la caméra : Fanta Loial et Sofia Clavel
Réalisation : Céline Fleuzin

Cérémonie de Remise du prix « Un certain regard »

 

Cérémonie de Remise du prix « Un certain regard »


Par Sarah Valroff (27/05)

En cette soirée du 27 Mai 2017, dans la salle Debussy, nous avons eu l’honneur d’assister à la remise des prix de la catégorie « Un certain Regard ». Le jury de la sélection est présidé par la célèbre Uma Thurman et accompagnée par Mohamed Diab réalisateur Egyptien, Reda Kateb acteur français, ainsi que Joachim Lafosse, réalisateur belge.

« Barbara », le film biographique de la chanteuse de Mathieu Amalric, a été récompensé en obtenant le prix de « la Poésie du Cinéma ». Le prix du Jury est attribué à Michel Franco, pour « Las Hijas de Abril ». Taylor Sheridan remporte avec « Winder River » le prix de la mise en scène. Le prix de la meilleure interprétation féminine est attribuée à Jasmine Trinca dans « Fortunata ».

Pour finir, le film « LERD (Un homme intègre) », de Mohamed Rasoulof remporte le prix de sa catégorie, diffusé par la suite. Celui-ci est résumé dans le programme officiel de la manière suivante :

« Reza, installé en pleine nature avec sa femme et son fils, mène une vie retirée et se consacre à l’élevage de poissons d’eau douce. Une compagnie privée qui a des visées sur son terrain est prête à tout pour le contraindre à vendre. Mais peut-on lutter contre la corruption sans se salir les mains ? »

Cette problématique sur la corruption, montre que le domaine public est, tout autant que le privé, touché par ce fléau. Les enjeux sont nombreux et pour faire face à ce système, l’éducation est mise en avant. On remarque que Reza influence son fils et donc que cette manière d’être opprimé ou d’opprimer, tient à une passation des pouvoirs de générations en générations.

Un tout autre élément revient, celui de la place de la femme, sa force de conviction et ses limites dans un environnement où les hommes sont maîtres du foyer. Ici, les hommes font des erreurs que seules les femmes peuvent contrer par leur sagesse.

 

Source :

Le JT Clap 8 #2

[DAY 1 & 2] Le JT de Clap 8 vous offre un voyage cinéphile au cœur du Festival.
Découvrez les premières images !

Au sommaire :

Avant première du film de l’argentin Santiago Mitre, La Cordillera. En présence de l’équipe du film.
Découverte du film des Frères Safdie :
Good Time
Reportage exclusif sur les coulisses de l’événement

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Réalisation : Clémentine Berlioz & Émilien Gillis
Merci pour la participation de Clémentine Impérial-Legrand, Soline Carbillet et Laura Poirier

 

 

Le JT Clap 8 #1

[J-2 avant notre arrivée sur la Croisette]
Le premier épisode du JT de Clap 8 fait un point sur l’actualité du blog et du Festival de Cannes.

Au sommaire:
Découvrez les portraits des 22 chanceux qui participeront à l’aventure Clap 8.
Nous reviendrons sur 2 faits qui ont beaucoup fait parler d’eux avant même que le festival ne commence : l’affiche officielle et la présence de 2 films produits par Netflix

Réalisation : Clémentine Berlioz & Émilien Gillis
Merci pour la participation de Charlotte Ulles, Sofia Clavel, Laura Poirier, membres de Clap8
Et aux avis de Guillaume Sissan, Marie Leroux Pro, Rafael Verron et Axel Dugal


Billet d’humeur du 24 mai 2017


Par Elise Yaravel et Marion Assenat
Virée Clap 8, jour 1

Entre pression et dernières vérifications, les minutes en gare de Lyon s’étirent… Ca y est, c’est le départ et les heures qui nous éloignent de Cannes se décomptent au rythme d’un sablier très peu pressé. De petits sommes en pleurs de mômes, on feigne la patience car aujourd’hui c’est particulier. Aujourd’hui, les petites contrariétés du quotidien n’ont pas leur place. Alors on arrive, certes, quelque peu sonnées mais avant tout excitées.

C’est sous un soleil éclatant que l’on tire nos monstres à roulettes, impatientes de s’en débarrasser afin de pouvoir enfin flotter sur Cannes avec légèreté. Accréditation clouée au cou, on se précipite pour la première fois vers le Palais : du rouge partout, des yachts au loin, du sable chaud, des gens bien sapés, des gens mal sapés, (faussement bien ou volontairement mal sapés d’ailleurs), des mecs armés aussi, c’est un peu moins glam’ et raccroche tout d’un coup les pieds à la réalité. Quand bien même, l’excitation est envahissante et palpable dans les moindres recoins. On s’en imprègne. La journée s’achève et on essaie tant bien que mal de programmer nos projections du lendemain…

Et puis soudain, Cannes revient aussi vite qu’on avait décidé de lui dire bonne nuit ou plutôt buenas noches parce qu’elle nous donne rendez-vous en salle Debussy à 22h15 pour la projection de La Cordillera, film argentin de Santiago Mitre. C’est quelque chose, quand même, d’entrer dès notre premier jour, dans cette salle mythique, d’entendre Thierry Frémaux de vive voix et d’acclamer l’équipe d’un film présenté en exclusivité mondiale. On se sent petites et à la fois privilégiées. Cannes, on vient juste de te rencontrer et on t’aime déjà. Continue de nous surprendre, c’est tout ce que l’on attend de toi !

Photo : Marion Huguet

Jocelyn Maixent vous dit tout sur Clap 8 !

On vous l’avait annoncé, la voilà ! La nouvelle interview de Clap 8 !
Au micro de Céline Fleuzin, Jocelyn Maixent vous livre l’essentiel sur la création du projet Clap 8 ! Il dévoilera également son affiche de film préférée et l’état dans lequel il se trouve avant chaque départ pour le Festival de Cannes !

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Merci à Béatrice Satéra et Raphaëlle Guéroult pour leur patience lors des prises ainsi qu’à Beleve Dadzie pour l’habillage de la vidéo !
Logo Clap 8 : Laura Poirier
Réalisation : Céline Fleuzin

Mademoiselle, l’érotisme de Park Chan-Wook

Cette année, le réalisateur, Park Chan-Wook auteur de  Old boy (2003) et Lady vengeance (2005) fait son apparition en sélection officielle au Festival de Cannes avec Mademoiselle.

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L’histoire se déroule en 1930, en Corée ou Sokee une nouvelle servante arrive chez une riche japonaise : Hideko. On découvre qu’elle n’est pas là par hasard car avec l’aide d’un escroc nommé “le Comte”, ils décident de mener un complot pour acquérir la fortune de la jeune héritière.

Comment décrire ce film ? J’appréhendais beaucoup ce nouveau long métrage de Park Chan-Wook, mais ce film situé entre la Corée et le Japon m’a totalement boulversé. Ce film inspiré du roman Fingersmith de Sarah Waters était frais et très coloré. Composé en 3 actes, ce thriller érotique nous expose une technique irréprochable sur le thème de la manipulation. Les points de vue des deux héroïnes sont subtilement exposé, en leur donnant chacun un acte. On assiste à un huit clos sous tension sexuelle dans le réel comme dans l’imaginaire. Sur fond d’énigmes, le film laisse place au mystère et joue sur une dimension esthétique qui prend largement appui sur la mise en scène et les décors. Les plans de paysages sont incroyables tout comme les scènes érotiques qui sont magnifiquement bien tournées. Mademoiselle nous offre une mise en abîme très bien posée avec des rebondissements qui nous rend parfois fébrile ou admiratif.

Je ne suis pas déçue du réalisateur de Old boy. Mademoiselle (dont le titre original est Agassi) dure deux heures vingt cinq et donne une belle image de la libération de la féminine notamment au travers des scènes d’amour.
Le film sera en salles en octobre prochain. Un petit conseil : allez-y !

Elise KALALA

Film coréen de Park Chan-wook avec Kim Min-hee, Kim Tae-ri, Ha Jung-woo (2 h 25). BAC Film

Baccalauréat, quel rôle pour un père ?

Baccalauréat du réalisateur roumain Christian Mungiu

Romeo, médecin respecté d’une petite ville de Transylvanie a élevé sa fille Eliza dans l’optique de quitter la Roumanie, qu’il définit comme sans espoir ni avenir. Élève exemplaire, obtenir son baccalauréat et sa bourse afin de rejoindre l’université d’Oxford est une formalité.Agressée sur le chemin du lycée, les conditions physiques et morales d’Eliza dégradées deviennent un obstacle à l’obtention du précieux sésame.La vie d’Eliza imaginée et façonnée par Romeo est donc remise en question et le père juste et honnête va alors bafouer ces principes et entrer dans la ronde des compromis.On assiste alors à une succession de poignées de mains, de « rendez vous d’affaires », caché derrière le dos d’Adrian Titieni qui nous emmène dans sa chute progressive trahissant l’éducation qu’il a prodiguée à sa fille.

Ce point de vue qui place le spectateur derrière le protagoniste permet de réfléchir soi même sur les choix et les compromis que l’on a déjà réalisé dans sa vie.

Christian Mungiu réussit ici à donner du rythme sur un enjeu difficile à mettre en relief. La captation et la narration d’une question subtile, comment éduquer son enfant et quel monde lui a t-on façonné est posée ici d’une manière des plus habiles.

A voir absolument !

F. Eripret