Les films sud-asiatiques sélectionnés au 76e Festival de Cannes

Cette année encore l’Asie du Sud se voit bien représentée au Festival du Cannes, avec quatre longs et un court métrages de fiction sélectionnés. Partons faire un petit tour d’horizon des cinq films nominés en cette 76e édition.

In Flames de Zarrar Kahn

Pakistan, Canada – Ourdou – 1h38

L’existence précaire d’une mère et de sa fille est perturbée lorsque le patriarche de la famille meurt. Elles doivent alors choisir entre affronter leur passé ou se laisser emporter par leurs peurs. 

Éligible à la Caméra d’or, le premier long métrage du réalisateur canado-pakistanais Zarrar Kahn est à découvrir à la Quinzaine des Cinéastes. Ce film d’horreur fantastique s’annonce comme un tableau morbide et baroque du système patriarcal pakistanais.

In Flames ouvrira le bal des films sud-asiatiques sélectionnés avec une première projection le vendredi 19 mai 2023 à 8h30 au Théâtre Croisette, suivie d’une rencontre avec son réalisateur. Plus tard dans la journée, une seconde projection sera proposée à 16h30 dans la même salle, en présence de l’équipe du film cette fois. Retrouvez toutes les informations concernant les projections du film ici.

© The Jokers Films

Ishanou (The Chosen One) d’Aribam Syam Sharma

Inde – Manipuri – 1h30

Tampha répond à l’appel inexorable de la divinité et abandonne son mari et sa fille pour rejoindre la secte des prêtresses maibis. 

Sélectionné en 1991 dans la section Un Certain Regard, l’acclamé Ishanou revient au festival trente ans plus tard avec Cannes Classics. Originellement tourné en 16 mm, le long métrage a récemment bénéficié d’une belle restauration sous le patronage de la Film Heritage Foundation, organisme dédié à la préservation du patrimoine cinématographique indien. Qualifié de fiction ethnographique, Ishanou dépeint une poignante histoire d’amour et de perte ancrée dans la culture manipuri (au nord-est de l’Inde).

La copie restaurée en 4K sera projetée en présence du réalisateur et de l’équipe du film, à l’occasion d’une séance unique prévue le vendredi 19 mai à 11h dans la salle Buñuel du Palais des Festivals. 

© Film Heritage Foundation

Nehemich de Yudhajit Basu

Inde – Marathi – 23 min

Bannie du village, isolée dans une cabane délabrée pour la durée de ses règles, une jeune fille espère s’enfuir avec son amant. Elle appartient à un ancien village de nomades qui croient que les morts reviennent sous la forme de l’être le plus cher. 

Le Festival de Cannes a à cœur de soutenir les nouvelles générations de cinéastes. C’est donc à La Cinef que revient la tâche difficile de sélectionner les meilleurs courts métrages envoyés par les écoles de cinéma du monde entier. Parmi eux, figure cette année le film de fin d’études de Yudhajit Basu, diplômé du Film and Television Institute of India (FTII). Le jeune réalisateur indien signe là son troisième court métrage. 

Nehemich sera présenté aux côtés de trois autres courts métrages étudiants le mercredi 24 mai 2023 à 14h30 dans la salle Buñuel du Palais des Festivals. 

© FTII

Kennedy d’Anurag Kashyap

Inde – Hindi – 2h22

Présumé mort depuis des années, Kennedy est un flic insomniaque qui continue d’officier pour un système corrompu, tout en cherchant la rédemption. 

Jusqu’ici habitué à la Quinzaine des Cinéastes, c’est cette fois en sélection Hors compétition que le réalisateur indien Anurag Kashyap marque son retour sur la Croisette avec Kennedy, son quatrième long métrage présenté au festival après les remarqués Gangs of Wasseypur (2012), Ugly (2013) et The Mumbai Murders (2016).

Le film sera projeté en avant-première mondiale dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 mai 2023 à 00h15 au Grand Théâtre Lumière en Séances de minuit, cadre parfait pour ce thriller néo-noir dont la bande-annonce présage déjà une intrigue haletante qui, on l’espère, saura garder ses spectateurs éveillés. Retrouvez toutes les informations concernant les projections du film ici


Agra de Kanu Behl

Inde, France – Hindi – 2h12

Employé d’un centre d’appels, Guru vit toujours chez ses parents. Le jeune célibataire, rongé par la frustration, plonge dans une fièvre proche de la démence, entre fantasmes piteux, applications de rencontres et coups de sang hystériques. 

Deuxième long métrage de Kanu Behl et deuxième sélection à Cannes ! Neuf ans après Titli, une chronique indienne (2014) sélectionné dans la section Un Certain Regard, le réalisateur indien est de retour avec Agra, mais cette fois-ci à la Quinzaine des Cinéastes. À travers le prisme de la « misère sexuelle masculine », ce film monstre saisit avec force la réalité du patriarcat en Inde. 

La première projection du film se tiendra le mercredi 24 mai à 20h45 au Théâtre Croisette, en présence de l’équipe du film. Le lendemain, une nouvelle projection est prévue à 8h30 dans la même salle, suivie d’une rencontre avec le réalisateur. Retrouvez toutes les informations concernant les projections du film ici.

© Les Films de l’Atalante

En 2022, le Festival de Cannes n’avait pas manqué de récompenser plusieurs œuvres sud-asiatiques : qu’elles soient des courts métrages (Mention spéciale pour Lori du réalisateur népalais Abinash Bikram Shah), des longs métrages de fiction (Prix du jury dans la section Un Certain Regard et Queer Palm pour Joyland du réalisateur pakistanais Saim Sadiq) ou des documentaires (L’Œil d’or pour Tout ce qui respire du réalisateur indien Shaunak Sen). Souhaitons aux films sélectionnés cette année un parcours tout aussi, si ce n’est plus prestigieux encore.