Salam, un docu de paix

Nous l’avons connu à travers des musiques comme confessions nocturnes, Marine ou encore Jeune demoiselle. Elle criait dans ses textes, la haine, la rage et la peine d’une jeune femme incomprise. Dans les années 2000, Diam’s est la tête pensante du rap français. Dans ses paroles qui prônent « rébellion » et crient « injustice », des milliers de jeunes français se sont reconnus, identifiés et sentis compris.

Alors qu’elle est au sommet de sa gloire, Diam’s plonge dans un silence médiatique. Ce silence, elle l’explique, dans son documentaire Salam, co-produit avec Anne Cissé et Houda Benyamina, par la volonté de se retrouver. Diam’s ou Mélanie, nous livre dans ce récit à travers la Tanzanie, l’île Maurice et la France, la quête vers la paix qu’elle a entreprit en se convertissant à l’Islam.

« Les gens aiment bien dire qu’il faut tourner la page, moi j’aime bien dire que je ferme un livre pour en ouvrir un nouveau. »

Lorsqu’elle revient sur les traces de son passé et redécouvre les endroits où ses fans l’ont adoré, elle se confie sur le sentiment de tristesse qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle quittait la scène. « J’attendais d’être mal pour écrire, c’est ce qui m’inspirait (…) Je me suis rendue compte que je chantais pour des gens qui étaient aussi tristes que moi. On était combien à faire semblant ? »

Sa reconversion a sauvé Mélanie, qui se confie, aux côtés de sa mère, sur les scarifications qu’elle s’infligeait. « C’est un statut pour lequel tu es censé être reconnaissant de tout avoir, la gloire, l’argent, la célébrité. Les gens commençaient à me demander pourquoi j’étais triste alors que j’avais tout. »

Lorsque Mélanie se convertit en prenant pour seul témoin Dieu lors d’un voyage à l’île Maurice, elle établit une liste des choses qu’elle doit entreprendre. Parmi celles ci : ouvrir une association, finir son dernier album et couper les liens avec les medias. Mais Paris Match en décide autrement, lorsqu’en 2008, le quotidien lui vole une photo intime, alors qu’elle sort d’une mosquée. Cette photo, qu’elle considère comme une entrave à sa vie privée, un vol, et qu’elle raconte avec beaucoup d’émotion, nous est tout de même narré avec beaucoup de sagesse.

« Les gens m’envoyaient des messages en me demandant pourquoi. Aujourd’hui je comprends mes admirateurs qui me détestaient. Je les pardonne. »

Mélanie n’a pas souhaité apparaître au Festival de Cannes, ce qu’elle nous a expliqué dans une courte vidéo diffusée avant l’avant première de Salam. Fondatrice de l’association Big Up Project qui vient en aide aux orphelins, elle s’épanouit aujourd’hui dans une vie loin des projecteurs.

« Salam, ça veut dire paix en arabe. Et j’espère que tout le monde la trouvera, comme je l’ai trouvée. »

Nous retenons de Salam un message de paix et de tolérance. Le documentaire et le parcours de Mélanie, nous invitent à nous interroger sur le rôle et l’impact des médias dans le processus de starification des artistes.