Les Olympiades, des frissons mais pas de prix.

Dernier né du multirécompensé Jacques Audiard, Les Olympiades nous emmène dans l’intimité de quartes personnages et leurs amours modernes. Si on pensait avoir fait le tour du sujet de la rencontre et de l’histoire d’amour, Audiard nous montre qu’avec un regard tendre et des personnages dans l’air du temps, il reste encore des choses à dire.

Adaptation de la bande dessinée Les Intrus, le film nous fait rencontrer Camille, Nora, Amber et Emilie dans leur chassé croisé amoureux qui prend place dans le quartier des Olympiades, Paris 13ème. Frustration, désir, passion, amour, il y a tout dans ce film. Loin des clichés et des poncifs habituels, ici l’amour est multiple, tout comme le désir, qui sont finalement les principaux protagonistes du film. Oscillant entre histoires sans lendemain, passagères ou plus profondes, le film brosse un portrait de nos générations avec leurs défauts et leurs libertés. Les relations amoureuses deviennent un choix que l’on assume, que l’on peut également ne pas faire.

Ce qui frappe dans ce film c’est l’absence de jugement porté par le réalisateur et l’immense tendresse que la caméra porte aux personnages. Quasi intégralement en noir et blanc, l’image reste lumineuse, et sublime les corps, leurs va-et-vient, leur sensualité. Il confère au film une approche presque sensitive aux scènes de sexe et aux tranches de vie. En toile de fond, harcèlement, échelle sociale, mixité culturelle, pression familiale. Loin d’être uniquement un film sur les relations amoureuses, il porte sur les relations humaines dans toute leur complexité et leur simplicité. Véritable bonbon, on prend goût à suivre la vie de ces personnages comme on suivrait celle de nos amis. Un énorme coup de cœur pour la relation inattendue mais à la fois évidente de Nora et Amber, qui est particulièrement touchante et m’a fait hérisser les poils ainsi que légèrement humidifier les yeux. A noter la participation de Céline Schiamma au scénario, primée dans cette catégorie pour le Portrait de la Jeune Fille en Feu à Cannes en 2019.

Pour beaucoup d’entre nous, le film a été un coup de cœur. Il n’aura pas eu de prix à Cannes mais il en aura marqué très certainement plus d’un. Dans la salle en tous cas il a semblé avoir conquis le public qui a ovationné, captivée par ce récit doux, charmant, moderne et rafraichissant. Un film enveloppant, une caresse à découvrir en salle dès le 27 Octobre.