Anatomie d’une palme

Le tant attendu Anatomie d’une chute sort en salles aujourd’hui. Retour sur LE film procès de l’année. 

Dans ce thriller juridique brillant, la réalisatrice Justine Triet décide d’aborder la vie conjugale… sans le mari ! Si ce long-métrage retrace en premier lieu la mort dégringolante de Samuel, mari de Sandra et père de Daniel, il dissèque finalement l’effondrement d’un couple.

Alors que Daniel, enfant unique malvoyant de 11 ans, sort promener son chien aux alentours du chalet familial, il découvre à son retour son père gisant sur la neige dans une mare de sang. Sandra, qui semble n’avoir rien vu, appelle les secours mais est vite suspectée. Témoin capital de la vie de ses parents, Daniel n’est aucunement épargné lors du procès. S’agit-il d’un accident, d’un suicide ou d’un meurtre ?

Dans cette quête à l‘élucidation, la vie du couple brisé est décortiquée. Et Sandra, au passé tumultueux et au tempérament parfois explosif, est trop vite condamnée. Lors du procès, c’est d’ailleurs autant sa condition d’épouse que sa façon d’être une femme qui est jugée…

Le spectateur est tenu en haleine tout au long du film et questionné quant au rapport à la vérité et aux dérives morales du système judiciaire.

Ce long-métrage, récompensé de la prestigieuse Palme d’or du Festival de Cannes 2023, classe Justine Triet, aux côtés de Jane Campion et Julia Ducournau, troisième femme lauréate du prix. Nous nous souvenons de la remise de la Palme par Jane Fonda, des discours primordiaux quant à la situation des femmes dans l’industrie du cinéma -malgré la présence inédite de sept réalisatrices dans la compétition- mais aussi du tacle de Justine Triet aux politiques concernant la réforme des retraites !

En salles aujourd’hui.