À peine débarqués à Cannes ce mercredi après-midi, quelques membres de l’équipe de Paris 8 sont allés écouter la masterclass de Sophia Loren. La grande actrice qui s’exprimait en français et en italien a répondue aux questions de la journaliste Danièle Heymann ; l’occasion de revenir sur ses premiers pas au cinéma sous le regard avisés des metteurs en scène Vittorio De Sica et Marcelo Mastroianni, ainsi que sur ses nombreuses visites au Festival de Cannes.
Avec une incroyable énergie, Sophia Loren distillait avec émotion de nombreuses confidences et anecdotes, allant même jusqu’à verser quelques larmes lorsqu’elle évoqua sa relation avec Mastroianni :
« On a fait plein de choses ensemble, vécus plein d’expériences, durant de nombreuses années, durant de nombreux films ».
L’une des choses les plus surprenantes, c’est qu’avec l’importance de sa carrière — que ce soit les films dans lesquels elle a joué, les réalisateurs avec lesquels elle a travaillé ou les prix qu’elle a obtenus — elle ne semble pas assumer son statut d’actrice aussi prestigieuse du fait de son absence de formation. Elle a également évoqué tout ce que De Sica a fait pour elle et comment La Paysanne aux pieds nus a changé sa vie. Parmi les anecdotes, on apprend la raison de son absence à la cérémonie des Oscars : en cas de victoire, elle savait qu’elle allait s’évanouir et préférait le faire chez elle que dans la salle Kodak. Aussi, elle a avoué que pendant le tournage d’Arabesque (Stanley Donen, 1966), elle n’a jamais vraiment su ce qui s’y passait, même lorsque le fil était prêt ; elle n’a jamais vraiment compris Arabesque.
« La vie est difficile, mais je suis contente d’avoir autant d’années. Tout possède son importance : les mois, les heures… tout. Je suis heureuse parce que je vis une vie que j’aime, avec une famille adorable. J’aime continuer parce que la vie est belle ».
Avec ces quelques mots, Sophia Loren, qui laissait entrevoir la femme de 80 ans plutôt que l’actrice, encourageait à vivre et à aimer, et ce malgré tout.
Lola Bernabeu