LOZNITSA – KROTKAYA

Après une belle montée des marches, Clap 8 assiste à l’avant première mondiale du film Ukrainien Une femme Douce, réalisé par Sergei Loznitsa.
Ce film conte l’histoire d’une femme russe qui se voit retourner un colis qu’elle avait envoyé à son mari emprisonné. Cette femme est déterminée à traverser le pays afin d’apporter ce paquet, rempli de produits de première nécessité, à son époux. Une traversée qui n’est pas sans embuches car elle confronte notre protagoniste à la misère qui se glisse dans les moindres facettes du quotidien.
Cette femme, froide, distante mais malgré tout attachante fait preuve d’un courage sans faille en résistant aux rejets de l’administration, aux menaces des soldats, aux avances des proxénètes ainsi qu’aux fouilles policières. Elle ne rencontre pas une seule personne de confiance car dans cette ville au business pénitencier, tout n’est que complot.
C’est derrière ces scènes longues aux détails multiples que l’on sent une très forte envie de dénonciation de la part du réalisateur. La corruption, les viols, la prostitution, la cruauté et les emprisonnements politiques, tout cela est montré de façon très brutale. Sergei Loznitsa dévoile au grand écran, une réalité des pays de l’est très peu connue du monde politique actuel. Il compare la Russie à une prison et dote tous ses protagonistes d’une audace impressionnante.
D’un œil cinéphile, ce long métrage de 2H30 peut impatienter les férus d’intrigue. Des personnages gênants aux dialogues sans fin s’opposent à l’absence de parole de l’héroïne, ce qui peut perdre les spectateurs. C’est sans doute ce qui a divisé le public car à la fin de la diffusion au Grand Théâtre des Lumières, où étaient présent les acteurs, deux foules opposaient applaudissements et hululements.
On vous laisse appréciez…. ou pas. C’est à vous de juger !

 

Kenza Hamnoune