La fille inconnue : le réel, rien que ça!

 

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Les frères Dardenne, attendus sur la Croisette cette année ont présenté pour la 7e fois un film à Cannes. Ils ont déjà remporté deux Palmes d’or pour Rosetta en 1999 et L’Enfant en 2005.

Ce nouveau film, La Fille inconnue débute à la tombée de la nuit, à Liège en Belgique. Après l’heure de fermeture de son cabinet, Jenny (Adèle Haenel), jeune médecin généraliste, entend sonner mais ne va pas ouvrir. Le lendemain, elle apprend par la police que le corps d’une jeune femme a été retrouvé non loin de son cabinet. De la va naître une intrigue policière dans laquelle Adèle Haenel va se mettre en tête de trouver l’identité de cette personne décédée dont personne ne connaît l’identité.

Platitude ambiante

Même si le film soulève certains sujets intéressants, et actuels comme l’isolement de ce médecin, la dureté de la profession incarnée notamment par le jeune stagiaire du cabinet ou encore la prostitution, le film ne réussit jamais à décoller véritablement. Jenny découvre au fur et a mesure les maillons de ce crime mais il ne naît pas pour autant de compassion pour ce personnage. On assiste à une enquête policière qui reste assez plate, où s’installe une certaine mécanique. Jenny persiste à retrouver l’identité et cela donne une multitude de scènes parfois trop souvent répétitives comme les trajets en voiture sur fond de paysage Belge. Dans cette banlieue, tout semble monotone et triste, et l’obsession du réel est parfois trop poussée à l’image de cette bande sonore qui n’intègre pas même un fond musical.

Malgré cette monotonie Adèle Haenel réalise de nouveau une belle performance d’acteur avec cette froideur et une certaine insensibilité que l’on avait pu découvrir déjà dans Les Combattants (2014). Le cinéma jongle en permanence entre rêve et réalité, cette-fois ci nous sommes peut être trop proches de ce réel.

Il ne s’agit en aucun cas d’un raté, mais un film qui mériterait d’avantage de rythme.

Thomas Colliac