Spectateurs ! : L’Hymne Cinéphile d’Arnaud Desplechin

Arnaud Desplechin’s ‘spectateurs!,’ Starring ‘anatomy Of A Fall’ Child ...

Avec « Spectateurs ! », Arnaud Desplechin rend hommage au 7ème art et aux salles obscures. Ce documentaire-fiction suit le parcours initiatique de Paul Dédalus, jeune spectateur passionné, tout en explorant les mystères et les magies du cinéma à travers les âges, mêlant souvenirs, enquêtes et réflexions sur l’art cinématographique.

Synopsis

Qu’est-ce que c’est, aller au cinéma ? Pourquoi y allons-nous depuis plus de 100 ans ? Tel un roman d’apprentissage, « Spectateurs » suit le parcours de Paul Dédalus, explorant les salles obscures et les théories essentielles du cinéma. Le réalisateur Arnaud Desplechin nous invite à réfléchir sur notre passion pour le septième art et à découvrir comment la fabrique d’un immense réalisateur s’est opérée.

Un Film pour les Passionnés du Cinéma

« Spectateurs » se présente comme un documentaire, mais il va au-delà. Il évoque les films qui ont marqué la vie d’Arnaud Desplechin, déroulant les fils de sa propre histoire cinématographique mais aussi  les théories essentielles du cinéma, revisitant les films marquants qui ont jalonné son parcours de cinéphile. Un véritable torrent d’images et de références, ponctué de près d’une cinquantaine d’extraits cultes.

Un Film Charnière, Entre Transmission et Introspection

« Spectateurs ! » se veut un espace d’enseignement et de transmission pour tous les amoureux du 7ème art, novices ou experts. Desplechin y partage sa fabrique de cinéaste, mêlant l’intime et l’universel avec une structure à la fois linéaire et kaléidoscopique.

À l’instar du récent « The Fabelmans » de Steven Spielberg, le film emprunte les codes du « roman d’apprentissage » pour explorer les origines d’une vocation artistique. Une ode poétique et érudite aux pouvoirs du cinéma, à mi-chemin entre le documentaire et la fiction.

Ce n’est pas seulement un film, mais un espace d’enseignement et de transmission pour tous les apprentis et experts en cinéma.

La Petite Histoire d’un Spectateur et la Grande Histoire du Cinéma

La structure du film est à la fois linéaire et brouillonne. D’un côté, nous remontons à l’invention de la technique cinématographique il y a plus d’un siècle, jusqu’à la réalisation d’un film contemporain. De l’autre, Desplechin nous parle de sa grand-mère, d’un cours théorique, puis d’un ami américain. Les sujets se succèdent, tissant une toile complexe où se mêlent les émotions et les réflexions.

Attention : Il ce peux que vous décrochiez si vous n’êtes pas passionnée de cinéma.

 

Emilia Perez : Un Film Inclassable et Audacieux au Festival de Cannes 2024

The gonzo trans Mexican drug lord musical 'Emilia Perez' lights up Cannes
World News, Selena Gomez, Entertainment

Emilia Perez, le dernier film de Jacques Audiard, s’est imposé comme le grand gagnant du 77e Festival de Cannes en remportant pas un mais deux prix majeurs. Mais qu’en penser réellement ? Voici un aperçu de ce film audacieux qui défie les conventions.

Synopsis :

Rita, avocate surqualifiée et surexploitée, travaille pour un grand cabinet d’avocats plus intéressé par le blanchiment d’argent que par la justice. Cependant, une opportunité inattendue se présente à elle : aider Manitas, le chef de cartel, à se retirer des affaires et à réaliser son plan secret de devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être.

Un Scénario original :

Le scénario est tout simplement dingue. Jacques Audiard a osé s’aventurer dans un territoire inexploré. Cette prémisse audacieuse semblait risquée sur le papier, mais Audiard fascine dès les premières scènes par son travail de funambule, toujours à la limite du ridicule.

Imaginez : un film situé dans un Mexique machiste, transformé en comédie musicale chantée en espagnol, racontant l’histoire d’un chef de cartel sanguinaire obsédé par l’idée de changer de sexe. C’est un pari risqué, mais Audiard y est finalement arrivé.

Le Lâcher-prise Inhabituel :

Emilia Perez exige un lâcher-prise inhabituel de la part du spectateur. C’est là toute sa force : on peut le juger courageux ou suicidaire, mais une chose est sûre, on n’oubliera pas cette séance de sitôt. Le film nous confronte à l’inattendu, à l’inconfort, et c’est précisément ce qui le rend mémorable.

La Figure Virile et la Comédie Musicale :

Le personnage de Manitas, le trafiquant, brise les clichés du film de cartel. Sa virilité et sa brutalité se transforment lorsqu’il se met à chanter son désespoir d’être né homme.

Porté par des performances remarquables, notamment celle de l’actrice transgenre espagnole Karla Sofía Gascón dans le rôle-titre, Emilia Perez séduit par sa mise en scène virtuose et sa bande originale percutante signée Camille et Clément Ducol. Si certaines séquences chantées manquent parfois de puissance, on est prêt à pardonner ces imperfections face au plaisir que procure ce film inclassable, véritable ovni du cinéma qui nous rappelle que l’identité est complexe et que les frontières entre masculin et féminin sont souvent floues.

Avec Emilia Perez, Jacques Audiard confirme sa capacité à renouveler son cinéma sans perdre son inventivité et son goût du polar noir.

Sortie en France :

Les cinéphiles français pourront découvrir Emilia Perez au cinéma à partir du 28 août. Préparez-vous à une expérience cinématographique unique, un OVNI du septième art qui ne ressemble à rien de ce que vous avez vu auparavant

 

Conférence de presse du Jury des Longs Métrages au Festival de Cannes 2024

Conférence de presse du Jury des Longs Métrages – Clôture 2024 © Amandine Goetz / FDC

Une semaine après la clôture du 77ème Festival de Cannes, revenons sur ce moment privilégié où les membres du jury ont pu répondre aux questions des journalistes lors de la conférence de presse suivant la cérémonie de clôture.

Une expérience inoubliable pour le jury

Greta Gerwig, présidente du jury, a décrit cette expérience comme un « rêve » : « Passer ces journées à regarder des films, à en discuter avec mes collègues du jury que je respecte tellement… J’ai changé à tout jamais en tant que réalisatrice. Nous avons vu 22 films, chaque fois c’était un cadeau. »

Les autres membres ont partagé cet enthousiasme. Eva Green a évoqué « une bulle magique », tandis que Lily Gladstone a souligné « le respect mutuel » au sein du jury, même en cas de désaccord. « Je suis devenue une meilleure spectatrice, » a-t-elle ajouté.

Omar Sy a insisté sur « la joie d’avoir partagé ce moment, de parler de cinéma dans l’écoute et le respect. » « Ma relation avec le cinéma a changé, » a-t-il confié, ému.

Des discussions enrichissantes

Tous ont salué la qualité des échanges. « Les discussions étaient très épanouissantes et respectueuses, » selon Nadine Labaki. « C’est surprenant de voir à quel point notre perception peut évoluer au contact des autres. »

Hirokazu Kore-eda a souligné « l’occasion rare d’être entouré de personnes que l’on peut écouter (…) et d’apprendre d’autrui, l’un des plus grands cadeaux. »

Omar Sy de son côté à souligné l’importance d’écouter et d’échanger, même lorsque les opinions divergent. « J’ai appris énormément pendant ce festival » à t-il ajouter.

Plus généralement, cette expérience a été un voyage au-delà de leurs attentes pour tous les jurés. Ils ont pu écouter et apprendre les uns des autres, et le sentiment d’échange était crucial. Le cinéma a pris une nouvelle dimension pour eux, et ils ont gagné en connaissance et en humilité.

Le prix d’interprétation féminine collectif expliqué

Le jury a décerné le prix d’interprétation féminine aux femmes du casting d’Emilia Perez. Ce choix a marqué un changement significatif, puisque c’est la première fois qu’une femme transgenre remporte ce prix.

Interrogée, Greta Gerwig a expliqué : « Nous avons eu l’impression que les séparer aurait rompu la magie qu’elles avaient créée ensemble. C’est quelque chose que nous voulions souligner. » Un hommage rendu au jeu d’ensemble transcendant de ces actrices.

Pourquoi un prix spécial pour Rasoulof ?

Concernant le prix spécial attribué au film iranien Les Graines du Figuier Sauvage, la présidente a déclaré : « C’est un film remarquable. Nous avons voulu rendre hommage à la bravoure qu’il a fallu pour le faire, souligner le sacrifice. Pour réaliser ce genre de film, il faut payer le prix fort. »

La justification du choix d’Anora pour la Palme d’or

Quant au sacre d’Anora de Sean Baker, Gerwig a expliqué : « Nous avons été émus par des formes rappelant des structures classiques, mais aussi par des éléments inattendus (…) Collectivement, nous avons trouvé un équilibre dans nos choix, en tenant compte de l’avis de chacun. Les discussions ont été riches, et la sélection a été le fruit d’une collaboration entre tous les jurés. »

Extremely Short, un court métrage très court mais intense

Alors que le festival de Cannes vient d’attribuer une palme d’honneur à la licence Ghibli, le japonais Koji Yamamura présente son court métrage Extremely Short. Un film très court mais qui laisse une empreinte très grande.

 

Extremely Short, un court métrage de Koji Yamamura

C’est le plus court mais le plus intense des courts métrages. Voilà ce qui le démarque de ses dix rivaux sélectionnés par la quinzaine des cinéastes à Cannes. Jeudi 23 mai, à l’intérieur du théâtre de la Croisette, était projeté Extremely Short, le nouveau court métrage d’animation de Koji Yamamura. 

Comme l’indique le titre, il est extrêmement court puisqu’il ne dure que 5 minutes, générique compris. Le narrateur, à la recherche de la chose la plus courte à Tokyo, entend la syllabe “Da”, prononcée par un homme dans son dernier souffle. Il raconte alors la vie de ce dernier à travers ce son si court mais que l’on retrouve partout dans la langue japonaise.

Le film s’appuie sur une nouvelle poétique de Hideo Furukawa, qui a participé au projet et a la double-casquette de scénariste et narrateur. Sa collaboration avec le réalisateur permet de combiner animation et poésie, sur le fond comme sur la forme. Koji Yamamura a en effet réalisé ses dessins à la main, sans brouillon ni storyboard, afin de garder une certaine spontanéité. La voix du narrateur balance les mots, comme le vieillard dans son dernier souffle, et accompagne les mouvements du personnage qui se transforme constamment.

l’animation japonaise à l’honneur

Les studios Ghibli ont remporté une palme d’honneur le 20 mai. Cet hommage était exceptionnel car c’est la première fois que les studios mais aussi musée et parc Ghibli remportaient un prix. Même si l’animation japonaise était honorée lors de cette édition du festival de Cannes, Koji Yamamura n’a malheureusement pas été récompensé pour Extremely Short. Pourtant, par le passé, il avait remporté plusieurs prix dont le Grand Prix du festival international du film d’animation d’Annecy pour son film Le Mont Chef (titre original : Atama Yama).

Lucile Danjou

Conférence de Presse du « Comte de Monte-Cristo » : Une Ambition Cinématographique Révélée

 

La belle complicité entre Anaïs Demoustier et Pierre Niney © Pierre Germay
La belle complicité entre Anaïs Demoustier et Pierre Niney © Pierre Germay

 

Après l’avant-première, la conférence de presse du film « Le Comte de Monte-Cristo » a réuni l’équipe au grand complet. Ce moment privilégié a permis de découvrir les coulisses de ce projet ambitieux. Voici les points forts de cette rencontre avec les créateurs et les acteurs du film.

Un Projet Né d’un Rêve Inconscient et d’une Envie de Grandeur

Les scénaristes et réalisateurs ont expliqué ce qui les a poussés à revisiter ce monument de la littérature française. L’idée de réaliser « Le Comte de Monte-Cristo » est née d’un rêve presque inconscient et d’une envie de créer un grand film, une œuvre épique qui marquerait les esprits. Cette ambition est perceptible dans chaque aspect de leur travail.

La Rédemption au Cœur du Film

La thématique de la rédemption est le fer de lance de cette adaptation. Les réalisateurs ont souligné l’importance des rôles féminins, notamment celui de Haydée, qui incarne une volonté d’émancipation de l’emprise du Comte de Monte-Cristo. Ce choix narratif modernise l’histoire en mettant en avant des figures féminines fortes et déterminées.

Un Acteur Italien pour l’Abbé Faria

Le choix d’un acteur italien pour incarner l’abbé Faria a intrigué les journalistes. Les réalisateurs ont expliqué que cette décision visait à apporter une authenticité et une profondeur supplémentaires au personnage, soulignant l’importance de la diversité culturelle dans le film.

Pierre Niney : Entre Défi et Passion

Pour Pierre Niney, jouer un grand héros de la littérature française a été un défi à la fois passionnant et intimidant. À ce moment de sa carrière, incarner Edmond Dantès représentait une opportunité unique. Il a préparé ce rôle avec une rigueur extrême, s’immergeant dans des entraînements d’escrime, d’équitation et d’apnée, s’entraînant avec le champion du monde d’apnée, qui détient un record de 11 minutes et 30 secondes sous l’eau. Niney a tenté de ne pas trop penser à la pression liée à ce rôle iconique, préférant se concentrer sur l’aspect philosophique et moderne du personnage.

Les Défis des Scénaristes : Faire des Choix Audacieux

L’un des plus grands défis pour les scénaristes a été de faire des choix narratifs audacieux sans se laisser intimider par les nombreuses adaptations existantes. Leur objectif était de créer une version unique et contemporaine de l’histoire, en s’abstenant de regarder les versions précédentes pour ne pas être influencés ou intimidés.

Un Nouveau Regard sur les Méchants de Monte-Cristo

Les partitions des trois antagonistes ont été repensées de manière significative pour cette adaptation. Cette réécriture a permis d’explorer de nouvelles dimensions des personnages et de rendre leur présence à l’écran plus intense et captivante.

Une Vengeance Orchestrée avec Précision

Un ajout notable dans le film est l’utilisation réelle d’un masque par Monte-Cristo, symbolisant son plan de vengeance méticuleusement orchestré. Les répétitions avec Haydée montrent comment chaque étape de sa vengeance est soigneusement préparée. Pierre Niney a également subi 150 heures de maquillage pour transformer son apparence, renforçant l’aspect théâtral et mystérieux de son personnage.

 

Leçon de maître de Georges Lucas : Les points clés à retenir

Cannes 2024: George Lucas reçoit la Palme d'or d'honneur, "Je voulais ...

Georges Lucas, inviter à recevoir la palme d’Honneur du festival de cannes cet année, nous a aussi fait le plaisir de venir tenir 1h30 de masterclass dans la salle Debussy qui était plus que bonder pour l’évènement. Mais que retenir de cette Masterclass ?

L’importance qu’à Cannes pour lui :

En effet, Lucas est venu pour la première fois à Cannes, en 1971, pour son film de science-fiction expérimental THX 1138. Ce fut un échec au box-office et le studio Warner refusa de payer son voyage en France pour le festival. Lucas s’est débrouillé pour débarquer sur la Côte d’Azur “sous une pluie de dingues”. “Nous avons pu voir le film. Nous nous sommes faufilés. Nous n’avions pas de billets. Nous n’avions rien. Nous sommes simplement entrés”, se souvient-il. Interrogé des décennies plus tard pour savoir pourquoi il ne s’était pas présenté à la conférence de presse du film, il a répondu : “Je ne savais pas qu’il y en avait une…”

L’importance de l’histoire et des personnages

Pour Georges Lucas, l’histoire est l’élément central de tout film. Il a souligné l’importance de créer des personnages forts et attachants auxquels le public peut s’identifier. Il a également évoqué son approche de la narration, expliquant comment il utilise des structures mythologiques et des archétypes pour créer des récits intemporels.

L’innovation technologique au service de la vision

Lucas est un pionnier de l’innovation technologique dans le cinéma. Il a discuté de son utilisation révolutionnaire d’effets spéciaux dans Star Wars, et comment il a repoussé les limites de ce qui était possible à l’époque. Cependant, il a toujours insisté sur le fait que la technologie doit être au service de la vision du réalisateur, et non l’inverse.

Le pouvoir du cinéma pour inspirer et divertir

Lucas est un fervent partisan du pouvoir du cinéma pour inspirer et divertir. Il a parlé de l’impact que les films ont eu sur sa propre vie, et de son espoir que ses films puissent continuer à inspirer et à divertir les générations futures.

Des conseils pour les aspirants cinéastes

Lucas a conclu sa masterclass en offrant quelques conseils aux aspirants cinéastes. Il les a encouragés à suivre leur passion, à travailler dur et à ne jamais abandonner leurs rêves.

En plus de ces conseils fort, George Lucas a parlé de ses influences, notamment Akira Kurosawa et Joseph Campbell. Il a aussi discuté des défis de la réalisation de la trilogie originale de Star Wars et a partagé ses réflexions sur l’état actuel de l’industrie cinématographique.

 

Niki : le film sous côté de la sélection un certain regard ?

Niki, premier long-métrage de la réalisatrice Céline Sallette, s’est glissé dans la sélection Un Certain Regard du Festival de Cannes 2024, loin des projecteurs des films en lice pour la Palme d’Or. Pourtant, cette œuvre méconnue mérite le détour pour son sujet poignant et son interprétation magistrale.

Plongez dans l’univers de Niki de Saint Phalle

Le film retrace la vie tumultueuse de Niki de Saint Phalle, artiste franco-américaine reconnue pour ses sculptures monumentales colorées et ses Nanas, ces femmes voluptueuses et joyeuses. Niki nous plonge dans les méandres de son existence, marquée par l’inceste subi dans son enfance et une quête incessante d’émancipation.

Un récit poignant et sensible

Céline Sallette aborde avec finesse et sensibilité des thématiques délicates telles que l’inceste, le traumatisme et la résilience. Elle explore les blessures profondes infligées à Niki de Saint Phalle et son cheminement vers la guérison et l’affirmation de soi.

Une performance remarquable

Charlotte Le Bon, connu pour avoir joué dans le film « Ives saint laurent » livre une performance saisissante dans le rôle de Niki de Saint Phalle. Elle incarne avec justesse la complexité et la force de cette artiste hors du commun, capturant sa douleur, sa rage de vivre et sa créativité débordante.

Un film imparfait mais touchant

Si le film n’échappe pas à quelques faiblesses, notamment une certaine simplification de certains aspects de la vie de Niki de Saint Phalle, il n’en demeure pas moins une œuvre touchante et inspirante. Céline Sallette parvient à rendre hommage à cette artiste visionnaire tout en nous offrant une réflexion profonde sur les sujets de société qu’elle aborde.

Un certain regard : une sélection riche et souvent méconnu

Niki illustre parfaitement la richesse et la diversité de la sélection Un Certain Regard, qui met en lumière des films singuliers et audacieux. Si vous cherchez une œuvre originale et bouleversante, Niki est une excellente option.

La Conférence de Presse de « L’Amour Ouf » : Le Gratin du Cinéma Français Réuni

Certains d’entre nous ont eu la chance d’assister à la conférence de presse du nouveau film de Gilles Lellouche, « L’Amour Ouf ». Ce film, qui a reçu un accueil très positif de la part des étudiants, sortira cet automne au cinéma. La conférence de presse à Cannes a été une occasion exceptionnelle pour les participants de rencontrer l’équipe du film au grand complet.

Cet événement a permis aux acteurs et au réalisateur de revenir sur ce projet ambitieux et de partager leur enthousiasme avec les journalistes présents. Voici ce que nous avons retenu de cette conférence de presse riche en émotions :

La Complicité du Duo : François Civil et Adèle Exarchopoulos
François Civil et Adèle Exarchopoulos ont illuminé la conférence par leur humour et leur camaraderie. Ils se sont montrés visiblement très heureux de défendre ce film ensemble. Le duo a évoqué la liberté et le plaisir qu’ils ont eus à travailler sous la direction de Gilles Lellouche, qui leur a laissé une grande part d’improvisation. Leur complicité à l’écran et en dehors semble être l’un des points forts du film.

L’Audace du Réalisateur : Gilles Lellouche
Gilles Lellouche a pleinement assumé le caractère « ouf » de son film. Il a expliqué que « L’Amour Ouf » est une comédie romantique qui bouscule les codes et explore les différentes facettes de l’amour avec tendresse et humour. Lellouche a également partagé le plaisir qu’il ressent à être réalisateur et a comparé cette expérience à celle d’acteur, soulignant les différences et les défis uniques de ces deux rôles.

Une Adaptation Libre d’un Livre
Les scénaristes et Gilles Lellouche ont discuté de l’adaptation du film à partir d’un livre existant. Ils ont pris des libertés par rapport au scénario original, notamment en intégrant une place très importante à la musique, qui n’était pas aussi présente dans le livre. Cette dimension musicale ajoute une nouvelle profondeur au film et enrichit l’expérience des spectateurs.

Une Préparation Physique Intense pour les Acteurs
Les acteurs ont également évoqué la préparation physique intense pour leurs rôles, en particulier les scènes de nudité qui se voulaient naturelles. Ils ont suivi des cours de danse avant le début du tournage pour mieux incarner leurs personnages et retranscrire cette passion amoureuse débridée à l’écran. Cette préparation rigoureuse a contribué à créer une alchimie particulière sur le plateau.

Cérémonie de clôture : Quels prix pour qui ?

Le jury du 77e Festival de Cannes sur les marches du tapis rouge
Le jury du 77e Festival de Cannes sur les marches du tapis rouge

La cérémonie de clôture du 77ème festival de Cannes a été riche en émotions et en récompenses pour les artistes du cinéma du monde entier. Que retenir de cette soirée tant attendue ?

Tout d’abord, la Palme d’or d’honneur a été remise à George Lucas par son ami Francis Ford Coppola (qui avait aussi un film retenu dans la compétition officiel cet année) . Un moment fort en émotions pour le créateur de la saga Star Wars. Un hommage bien mérité pour ce maître de la science-fiction.

Le court métrage « The Man Who Could Not Remain Silent » du Croate Nebojsa Slijepcevic a remporté la Palme d’or, tandis que le film norvégien « Armand » de Halfdan Ullmann Tøndel a reçu la Caméra d’or du Festival de Cannes 2024. Une mention spéciale a également été décernée à « Mongrel » de Chiang Wei Liang et You Qiao Yin.

Le Prix du scénario a été attribué à « The Substance » de Coralie Fargeat, un film d’horreur marquant le retour de Demi Moore dans un rôle inattendu.En effet, celle-ci joue un rôle d’horreur, après avoir été mise à la porte du monde du fitness télévisé à l’âge de 50 ans.

Coté prix de l’interprétation féminine, c’est un prix collectif qui a été décerné aux actrices Karla Sofía Gascón, Zoe Saldana, Adriana Paz et Selena Gomez pour leur interprétation dans « Emilia Perez » de Jacques Audiard, marquant ainsi la première fois qu’une actrice trans remporte un prix à Cannes.

L’Américain Jesse Plemons a quant a lui remporter le prix de l’interprétation masculine pour son rôle dans « Kinds of Kindness » de Yorgos Lanthimos. Dans ce film à sketch, il incarne un cadre ordinaire dont la vie bien réglée part en fumée suite à une demande irréparable de son charismatique patron, joué par Willem Dafoe.

Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof a reçu un prix spécial du jury pour son film « Les graines du figuier sauvage ». Son courage face à la censure et son soutien aux artistes iraniens victimes de la répression ont été salués et le public c’est levé lors de l’annonce de son prix.

La mise en scène de Miguel Gomes dans « Grand Tour » a été saluée par le Prix de la mise en scène, tandis que le film « All We Imagine as Light » de Payal Kapadia a remporté le Grand Prix.

Enfin, la Palme d’or du Festival de Cannes 2024 a été décernée à « Anora » de Sean Baker. Il s’agit de la première Palme d’or américaine depuis « Tree of Life » de Terrence Malick en 2011. Le film raconte l’histoire d’une strip-teaseuse new-yorkaise et du jeune fils d’un oligarque russe qui se marient sur un coup de tête à Las Vegas, suscitant la fureur de leur entourage.

Ce fut donc une cérémonie de clôture riche en émotions et en récompenses, qui met en lumière le talent et la diversité du cinéma mondial. Rendez-vous l’année prochaine pour de nouvelles découvertes cinématographiques à Cannes.

Marcello mio : que penser du film de Christophe Honoré que vous pouvez dès a présents voir au cinéma :

Marcello Mio ©Ad Vitam
image extraite du site : https://www.cineserie.com/critiques/cine/marcello-mio-christophe-honore-avis-7050598/

Sur les écrans depuis sa sélection officielle au 77e Festival de Cannes, « Marcello Mio » de Christophe Honoré nous invite plongée dans la vie de Chiara Mastroianni, fille des illustres acteurs Marcello Mastroianni et Catherine Deneuve.

Un bouleversant jeu de masques

Face aux bouleversements de sa vie personnelle, Chiara décide de se glisser dans la peau de son père défunt, le légendaire Marcello Mastroianni. Vêtue, coiffée et parlant comme lui, elle incarne la présence fantomatique de ce géant du cinéma au point que son entourage finit par la surnommer « Marcello. Cette performance saluée par la critique, offre à Chiara Mastroianni l’occasion d’explorer avec brio les multiples facettes de son héritage.

Hommage à un monument du cinéma

Si la connaissance de l’œuvre de Marcello Mastroianni enrichit sans nul doute l’expérience cinématographique, « Marcello Mio » n’en demeure pas moins accessible à tous. Christophe Honoré rend un hommage vibrant à la carrière exceptionnelle de cet acteur iconique, tout en brossant le portrait sensible d’une fille en quête de son identité.

Lors de l’émission « C’est ce soir » animée par Karim Rissouli, à laquelle nous avons assisté en tant que public, Christophe Honoré a d’ailleurs salué l’engagement total de sa comédienne fétiche dans cette entreprise aussi personnelle qu’ambitieuse.

Une ode à la filiation et à l’héritage

Au-delà du jeu d’acteur remarquable de Chiara Mastroianni, « Marcello Mio » s’impose comme une réflexion poignante sur les liens familiaux et le poids de l’héritage. La relation entre Chiara et sa mère, Catherine Deneuve, interprétée avec finesse et émotion, apporte une dimension supplémentaire à ce récit empreint de nostalgie et de tendresse.

C’est donc un film que je vous recommande même si il n’est sûrement pas le meilleur de la sélection.