Chronic, le dernier film bouleversant de Michel Franco

Hier matin avait lieu la première projection de Chronic, premier long-métrage américain de Michel Franco. Sur le thème de la maladie, ce film a secoué les festivaliers présents au Théâtre Lumière.

CHRONIC 2015

Vendredi 22 mai, 8h30. La salle est pleine pour la première projection de Chronic, de Michel Franco. Elle redécouvre Tim Roth dans le rôle d’un infirmier qui s’occupe de malades en phase terminale. On suit son quotidien, et on entre petit à petit dans son intimité, mais aussi celle de ses patients. Chronic est à la fois beau et dérangeant, et c’est pour ça qu’il est réussi.

Il faut dire que pendant les vingt premières minutes, toute la salle se questionne. Mais qui est donc cette jeune femme dont s’occupe David ? Le personnage est proche de ses patients, il y met tout son cœur, et ça se ressent. Tout au long du film, nous suivons ses émotions autant que ce qu’éprouve les malades : l’inquiétude, la gène, la compassion, le respect. Et on ressent aussi son mal-être, ce qu’il a subit et qui n’est pas exprimer explicitement dans le film. Tim Roth incarne un personnage qui soigne les autres mais qui ne guérit pas lui-même.

Et pour insister sur le travail répétitif de David avec toujours autant de dévouement, Michel Franco insiste notamment sur les plans séquences et fixes. La caméra ne bouge pas, et nous assistons aux scènes presque comme si nous y étions. Pour ce premier long-métrage américain, il a donc choisi de parler d’un sujet choc qui n’épargne rien, pour un résultat époustouflant.

Juliette Labracherie