En ayant découvert qu’une adaptation du dernier livre de Delphine de Vigan avait (déjà) été réalisée et en plus projeté à Cannes, quelle ne fut pas mon excitation !
C’est un roman bien ficelé où l’auteur embarque ses lecteurs dans une supercherie possible grâce à des procédés littéraires bien particulier.
Car oui, Delphine de Vigan se joue de nous dans son dernier livre. Et si vous aviez eu le malheur de lire son précédent livre Rien ne s’oppose à la nuit, vous tombez bien vite dans le panneau.
Mais c’est ça qui est intéressant dans ce livre. Faire croire grâce à un titre évocateur, des éléments bien réels de sa vie privée et un point de départ simple, qu’elle nous livre sa vie.
Suite à l’écriture de son dernier roman, et le succès brusque et inopiné de celui-ci, Delphine est perdue et brisée. Car dans ce roman, elle a livré à toute son histoire, son histoire vraie : notamment la vie chaotique de sa mère bipolaire.
C’est dans ce moment vague et brumeux de sa vie que L. apparaît. Une admiratrice ? L. est un personnage mystérieux qui s’immisce lentement et insidieusement dans la vie de l’auteur. Jusqu’à avoir une totale emprise sur elle.
C’est donc Polanski qui s’est chargé de l’adaptation au cinéma. En choisissant dans les rôles principaux Emmanuelle Seignier et Eva Green. Jusqu’ici, pourquoi pas !
Mais lorsque l’on découvre le rendu final à l’écran, on se rend compte que c’était une bien belle erreur. Ironie du sort ou non : tout sonne faux dans ce film.
A commencer par le jeu des actrices, qui est surfait et manque affreusement de naturel.
Un duo qui ne fonctionne pas car on ne retrouve pas la fragilité du caractère de Delphine et l’assurance contrôlée du rôle de L.
Quant à l’adaptation en elle-même : j’irais même jusqu’à dire que c’est un raté.
Sans parler des incohérences dû à l’adaptation du livre au film : le personnage qui s’appelle L. dans le livre est appelé « Elle » dans le film (diminutif de Elisabeth). Des scènes à la limite de la parodie : notamment quand Delphine tombe dans l’escalier et se casse la jambe.
Ce qui était initialement un roman sur une relation toxique entre deux femmes qui dégénère petit à petit se transforme en thriller dramatique réalisé à la manière d’un téléfilm sur NT1. L’histoire manque de subtilité et l’intrigue est amenée bien trop rapidement sans avoir posé le décor.
A en croire que ce n’était peut-être pas le bon Roman pour Polanski…
Camille Marechal