Réalisateur, scénariste, acteur, professeur et festivalier. Guillaume Tordjman est sur tous les plans. Portrait.
Le commencement, ce titre de court métrage a porté chance à son réalisateur, Guillaume Tordjman. En effet, ce film lui a permit de monter – avec l’ensemble de son équipe et pour la première fois – les marches du festival de Cannes.
Commençons justement par le commencement. Guillaume Tordjman est né à Créteil en 1984. Il grandit dans une famille modeste. Plus grand, il veut devenir comédien ou pompier. Le rapport ? Il n’y en pas. À l’école, il a tendance à s’amuser plutôt qu’à travailler. Et pourtant, à 18 ans il s’inscrit au Cours Florent (école de formation professionnelle d’acteur). Il accumule les petits rôles à Paris : théâtre, courts ou longs métrages. Ce n’est pas exactement comme ça qu’il envisageait sa carrière professionnelle, mais il persiste.
En 2009, il intègre l’association 1000 visages. Celle-ci a pour vocation de rendre le cinéma français accessible à toutes les catégories sociales, « qu’il soit représentatif des 1000 visages, des 1000 compétences de la France ». Cette expérience lui permet d’acquérir des compétences techniques. Un mois plus tard, il décide de partir à New York avec une seule idée en tête : réaliser un court métrage, son premier court-métrage aux Etat-Unis. Ce premier film a fini par sortir et il a même été sélectionné au Festival de San Francisco.
Lors de son retour en France, il réalise quatre autres courts dont Le commencement, produit par 1000 visages, qu’il suit encore de près aujourd’hui. Le commencement sera donc en compétition au concours Banlieuz’art à Cannes en 2012. Il reçoit le premier prix du jury et du public au festival génération court.
Trois ans plus tard, Guillaume Tordjman est à nouveau présent au Festival de Cannes. Depuis 2012 il n’a pas raté un seul festival. Il m’explique que ce n’est même pas pour les paillettes mais pour les rencontres : « c’est ici que j’ai fait le plus de rencontres, je dois mon carnet d’adresse, certains de mes projets aux événements que j’ai pu faire ici ».
Le 29 mai prochain c’est à Paris qu’il organise : « La soirée des réalisateurs ». Le concept ? Permettre à des réalisateurs en herbe disposant de petits budgets, d’exposer leurs court-métrages à des professionnels expérimentés. Pour Guillaume Tordjman, « c’est une manière de rendre l’appareil. J’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes au bon moment, maintenant que je me suis forgé mon réseaux personnel je veux en faire profiter les nouveaux arrivants ». Avec Benamar Cissako, il a crée ce festival qui existe déjà depuis 5 éditions mais jusqu’ici il était implanté dans le 94, cette fois-ci il se déplace au UGC Paris 19 pour un événement d’une ampleur différente : « nous avons reçu 300 films qui ont été visionnés par des pros, 9 ont été sélectionnés et vont concourir pour 5 prix ». Et quand il parle de professionnel du métier, Guillaume ne pèse pas ses mots : Yves Elalouf, vice-président de « Warner Bros France » présidera le jury de cette soirée.
Le commencement a donc permis à ce jeune réalisateur un début de carrière assez prometteur. Il finalise actuellement son second long-métrage (Terre rouge), il anime également des cours de karaté. Ah et depuis un an il donne des cours au Cours Florent. La boucle est finalement bouclée, ou presque.
Sarah Ichou
Plus d’infos :
La soirée des réalisateurs / Vendredi 29 mai 2015 à 19h à l’UGC ciné-cité 19 / 166, Boulevard Macdonald / 75019 Paris / Entrée gratuite et uniquement sur réservation par mail à soireedesreal@gmail.com