La critique (1/2)

La critique, tout le monde n’a que ce mot à la bouche. Plus encore au sein de la partie cachée de l’iceberg, ce monde secret que le grand public distingue de loin, détecte à ses badges noirs et dont on prononce à peine le nom : « le marché du film ». Grand marché à ciel ouvert, abandonnant à Barbès la primeur des étalages pyramidaux, le marché du film de Cannes n’a qu’un produit. On l’observe par-dessus les fébriles barrières, unanimement respectées par la foule sauvage de la Croisette. Le Marché du film est un livre ouvert, mais dont celui qui ne possède pas le passe-droit ne voit que les chapitres. Et évidemment, pendant ces 12 jours durant lesquels Cannes se revendique la capitale du monde, les chapitres sont fièrement surmontés par les oriflammes nationales.

Les films présentés cherchent pour la plupart des contrats de distribution, c’est la raison même de leur projection : être repérés par les distributeurs et donc être projetés dans le plus de pays possible. Fort de ces 44 salles, le marché est le grand incontournable pour les vrais professionnels du festival, un espace où tout le monde connait tout le monde.

C’est donc en étant personne et en ne connaissant personne que je me suis aventuré dans cette jungle à grand renfort de chance, accompagnée d’un cocktail de culot et de sourires convaincants. Heureux possesseur d’une invitation gagnée à la sueur de mon front (eh oui, Cannes c’est autre chose que les Buttes Chaumont, espèce de sale parisien !), j’apprends que je suis en route pour le troisième film pakistanais présenté au festival cette année. Fort bien !

Non badgé mais culotté et bien habillé, je parviens à la projection, croise brièvement l’équipe du film ainsi que l’ambassadeur -bonjour monsieur- et m’installe dans une petite salle d’à peine 100 places. Le calcul est aisé, taux de remplissage : 19% (équipe du film et ambassadeur inclus).

Premier choc : le son. Pris de court par les basses profondes du jingle du producteur, je reprends conscience : je suis bien à Cannes et dans 3 secondes commence mon premier film cette année : Adbullah : The Final Witness de Hashim Nadeem.

Je vous invite à regarder la bande annonce avant de passer à la seconde partie de l’article via le lien ci-dessous.

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