La Grande Bellezza, un secret bien gardé

Ce film est un petit bijou, une perle classique ornée de diamants multicolores. Orange, vert foncé, blanc immaculé ou bleu nuit, les images splendides de la Grande Bellezza couvertes de musique classique ou techno, nous transportent au cœur d’une cité perdue, un jardin d’Eden. Rome se dévoile ici comme vous ne l’avez encore jamais vu. Entre monastères, orangers, bars à striptease et flamants roses, le nouveau film de Paolo Serrentino nous plonge dans une atmosphère toute particulière, une illusion de laquelle on ne veut sortir. Jep Gambardella, la soixantaine, homme charmant, nostalgique et torturé par des questions existentielles et des nuits d’Aout bercées de fêtes interminables. Touchant et arrogant, il tente simplement de donner un sens à sa vie. Faut-il qu’il redevienne écrivain, comme durant sa jeunesse lorsqu’il écrivit ce livre à succès? Cela n’a pas d’importance, ni pour lui, ni pour le spectateur, guidé par la beauté de la Grande Bellezza. Un fil conducteur, rien de plus, rien de moins, pour nous laisser glisser sur des images magnifiques et le regard émouvant de Jep (Toni Servillo).

L’enfant prodige de l’art contemporain, le magicien qui fait disparaître une girafe et l’archevêque mégalo se fondent naturellement dans les décors de ce voyage magique et mystique, au cœur des monastères et des ruines de la cité romaine.

Entre sarcasmes, humour et nostalgie, La Grande Bellezza se veut le portrait d’une génération romaine heureuse et éphémère. Un film incroyable qui nous berce au gré des vagues douces du Tibre romain.

Actuellement au cinéma

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19507481&cfilm=210804.html

Julia Mille