Las hijas de Abril !

Las hijas de Abril, film en compétition dans la catégorie « Un certain regard ». Nous entrons dans la salle Debussy, sans avant goût de ce que nous allons voir. Nous connaissions seulement le nom de Michel Franco né à Mexico. C’est dans Daniel Y Ana (2009) ou bien plus récemment dans Chronic (2015) qu’il est possible de découvrir ses talents de réalisateur.

 

Un titre mais aucun apriori…

 

Synopsis du programme officiel du Festival de Cannes 2017.

« Valeria a 17 ans et est enceinte.

Elle vit à Puerto Vallarta avec Clara, sa sœur de 34 ans.

Valeria ne voulait pas que leur mère, souvent absente, soit au courant de sa grossesse mais, à cause du coût et de la responsabilité qu’un enfant représente, Clara décide de l’appeler.

Abri s’installe, apparemment désireuse d’aider ses filles, mais avant l’arrivée du bébé son comportement change et les réticences de Valeria à lui demander de l’aide se justifient de plus en plus ».

 

Confortablement installées à quelques mètres de l’écran dans la grande salle dédiée aux films du « certain regard », c’est plongé dans l’obscurité que nous entrons dans l’univers d’un film bercé par les paroles des acteurs, les cris d’un bébé et la musique uniquement intra diégétique. Un film sans musique, voilà qui est étonnant ! Et pourtant, le choix du réalisateur semble plutôt évident : le jeu des acteurs à lui seul peut nous transmettre l’émotion nécessaire s’il n’est perturbé par aucune musique qui retiendrait notre attention.

Dès les premières minutes, nous sommes absorbées par la gêne : des cris, une femme nue, une conversation téléphonique, des regards. Impossible de deviner où nous mettons les pieds. Amateurs de film dramatique, c’est au fur et à mesure seulement que nous arrivons à comprendre la suite des événements. Ce film parvient à nous tenir en haleine de bout en bout grâce aux rebondissements possibles que peut nous offrir la fin du film.

Au delà de l’histoire bouleversante, une multitude de plans séquence viennent alimenter l’histoire, en particulier à travers des travellings et des panoramiques. Nous connaissons désormais la maison dans tous ses recoins ainsi que tous les autres décors !

La dernière scène reste la plus bouleversante, elle clôture parfaitement et marque les esprits. Tout est dans le regard de l’acteur, dans sa manière de sourire. Et de notre côté, nous sourions aussi. Habituez-vous au silence reposant et observez chaque mimique. L’histoire vous paraîtra d’autant plus belle.

 

Ecrit par Sofia Clavel et Charlotte Ulles