Nina Wu : une descente aux Enfers militante.
Nina Wu — Midi Z.
En compétition dans la catégorie un certain regard, ce drame taiwanais, réalisé par Midi Z, est parvenu à surprendre son public, et ce, à différentes échelles.
Si certains pourraient reprocher au scénario d’être décousu et de manquer de cohérence, cela semble en tout point être un parti pris de la part du réalisateur. Comme l’a fait Satoshi Kon dans son film d’animation Perfect Blue, ou encore Darren Aronosfky avec le fameux Black Swan, le personnage principal semble se perdre et se confondre avec le rôle qu’elle interprète, ce qui peut parfois amener à perdre le spectateur, notamment vis-à-vis d’une concordance temporelle.
Entre descente aux Enfers et chute dans la folie, les plans réalisés et les effets sonores plongent complètement le public dans cette démence inévitable. C’est une réussite de la part de Midi Z, qui était déjà parvenu à emmener un de ces films, Ice Poison, aux Oscars du meilleur film en langue étrangère en 2015. On pouvait par ailleurs retrouver dans celui-ci Wu Ke-xi, qui occupe le premier rôle dans Nina Wu — sa performance en laisse le souffle coupé.
En parallèle, si aucune confirmation n’a été faite de la part du réalisateur, sortir ce film peu de temps après la polémique Weinstein et le mouvement #MeToo pourrait certainement être une dénonciation des dessous du monde cinématographique. La présence de personnage LGBT+ renforce d’avantage le côté militantisme du film, tout en laissant place à une histoire haletante et prenante, bien que certes, difficile à suivre à certains moments. Les avis sont donc variés sur ce film ; entre perte du fil conducteur, absence de compréhension des références, dubitation face au scénario ou encore adoration et adhésion totale, le meilleur moyen de se faire son propre avis sur le sujet et de le voir en salle, sa sortie étant prévue pour fin 2019 en France.
Un film surprenant pour sûr, qui marque les esprits : à voir !