Qui était Kim Ji-Seok, réalisateur tristement décédé à Cannes ?

Victime d’une crise cardiaque le 18 mai à l’âge de 57 ans, le directeur adjoint du Festival International du Film de Busan (BIFF) était en voyage d’affaires sur la Croisette. Nous vous proposons pour lui rendre hommage de revenir sur son parcours.

 

Kim Ji-Seok est né le 21 avril à Busan, en Corée du Sud. Il est titulaire d’un master en théâtre et en cinéma. Membre du Korean Film Council et fondateur du Festival international du film de Busan, dédié au cinéma coréen, Kim Ji-Seok en est l’un des premiers défenseurs. Depuis 1996, une fois par an, l’évènement se donne comme objectif de faire la promotion de nouveaux talents. Ce festival est aujourd’hui considéré comme le plus gros d’Asie, et comme l’un des marchés les plus importants au monde. Sa dimension internationale n’est pas qu’un mot : à la dernière édition, pas moins de 79 nationalités étaient représentées.

Il a d’ailleurs révélé au monde le réalisateur Bong Joon-Ho dont le film Okja est dans la sélection officielle du Festival de Cannes.

Engagé, il avait fait en tant que programmateur des choix audacieux, dont celui de diffuser en 2014 un documentaire sur le naufrage du ferry Sewol qui avait fait 304 morts, dont de nombreux lycéens, et ce malgré les pressions de la présidente Park Jung-Hye.

Pour anecdote, la vie de Kim Ji-Seok était complètement liée à Busan : il y est né, y a grandi, y a fondé son festival, s’est marié cette même année. Son fils lui a confié vouloir, lui aussi, travailler pour le BIFF plus tard. Dans une interview accordée à Variety en 2015, il affirmait « Vous pouvez voir les bouleversements de l’histoire du BIFF en regardant ma vie ».

En décédant à Cannes, Kim Ji-Seok y a laissé une trace : pas seulement l’autel orné de fleurs blanches installé par le Conseil du Film Coréen, mais celle d’un amoureux du cinéma, au-delà des frontières.

 

Ecrit par Majoe Loial