J’ai nommé Abdellatif Kechiche comme réalisateur et ses deux muses Léa Seydoux (que l’on connaît tous déjà) et Adèle Exarchopoulos (LA révélation 2013). Vous l’aurez compris, le film dont on parle : « La vie d’Adèle ». L’histoire met en scène une adolescente (Adèle) qui se découvre, s’épanouie et se transforme après être tombée amoureuse d’Emma. Les deux filles sont différentes : l’une s’assume, l’autre s’apprend. On suit leur amour du début à la fin, avec les péripéties d’un couple fusionnel.
Kechiche perfectionniste
Comme toujours dans ses films, Abdellatif Kechiche veut à tout prix être réaliste. On retrouve ses plans filmés de près, très près, pas ou peu de maquillage, des scènes de disputes et des scènes de sexe (l’une d’elle dure 9 minutes !). Une intimité rarement filmé qui frôle les limites.
On connaît la polémique engagée sur les conditions de tournage de film et sur les méthodes de travail à la Kechiche … Malgré tout, la palme d’Or est amplement méritée ! Des seconds aux premiers rôles, les acteurs sont parfaits. C’est l’angle et l’oeil du réalisateur qui heurtent et touchent les spectateurs …
Et quels sujets ? C’est le coeur du film : la jeunesse ? la découverte de la sexualité ? l’entrée dans la vie sociale ? La trame du long métrage où se mêle homosexualité et milieux artistiques.
De confusions en critiques, ce film secoue les plus médisants : De Cannes à Paris, des réseaux sociaux à la presse, de Christine Boutin à Adèle Exarchopoulos, de RMC au Grand Journal … Bref, tout le monde se déchaine sur « La vie d’Adèle ».
Alors oui, la période est bien choisie.
Mariage pour tous par là, Manif pour tous par ici … les réactions sont vives ! Christine Boutin, présidente du Parti Chrétien-Démocrate n’a pas hésité. Pour elle « on est envahi, on ne peut plus avoir une histoire sans gay (…) et aujourd’hui, la mode c’est les gays ! ».
Discret, timide et en dehors des polémiques, A.Kechiche ne s’est pas prononcé face à ces attaques. Encore mieux ! Son actrice principale, la jeune Adèle s’en est chargée. Dans la boîte à questions du Grand Journal, elle répond par un simple « Sale frustrée de la fouf » accompagné d’un doigt d’honneur. Au moins, le message est clair et universel.
Polémique, polémique, polémique … Calmons nous avec le message de paix du Président du Jury, le grand Steven Spielberg rectifie en disant je cite « Ce n’est pas la politique qui nous a influencée, mais le film. C’est une très belle histoire. Un amour magnifique auquel tout le monde peut s’identifier, peu importe la sexualité. »
Info pratique : le film sort en salle le 9 octobre prochain