Xavier Dolan : dix ans plus tard

Le « prodige canadien » de retour

Xavier Dolan au Festival de Cannes, en 2014.
Xavier Dolan au Festival de Cannes, en 2014.

 

Xavier Dolan… Un nom qui commence à se faire connaître au sein du monde cinématographique ; détenteur de plusieurs Césars, il est en compétition pour Cannes, dix ans après le commencement de sa vie de réalisateur.

C’est lors de la soixante-deuxième édition du Festival de Cannes, en 2009, que le jeune réalisateur et scénariste canadien, à l’époque âgé de dix-neuf ans, fait son apparition sur le tapis rouge français pour présenter son premier film long-métrage « J’ai tué ma mère » dans la Quinzaine des Réalisateurs. Celui-ci lancera sa carrière, puisqu’il reviendra à Cannes par cinq fois depuis, dont une pour faire partie du jury des longs métrages, en 2015, sous la présidence des frères Coen. Le canadien, alors âgé de vingt-six ans, est le second plus jeune membre du jury des longs-métrages depuis la création du Festival.

Après s’être attaqué à un film français [Juste la fin du monde] et plus récemment un film anglophone [The Death and Life of John F. Donovan], celui surnommé comme le jeune prodige canadien est de nouveau en compétition à Cannes avec un film entièrement tourné au Québec ; Matthias & Maxime. Le réalisateur semble retourner à sa simplicité dans laquelle le public l’avait découvert, en choisissant, qui plus est, de donner à Anne Dorval le rôle de la mère du protagoniste principal, comme c’était déjà le cas dans plusieurs de ses films. L’actrice joue effectivement un rôle dans J’ai tué ma mère, mais également Les Amours imaginaires, Laurence Anyways, ou encore le plus connu Mommy, soit plus de la moitié des œuvres de Dolan.  Sans grande surprise pour les connaisseurs de Dolan, les thématiques abordées restent les mêmes — des personnages LGBT+, avec, on peut le présupposer, une relation mère/fils compliquée. Le réalisateur décrit son huitième film comme « un mélange de Tom à la ferme, pour son côté esthétique, et de l’esprit et l’énergie de Mommy », de quoi laisser attendre un projet assez prometteur, surtout lorsque celui-ci annonce également le retour de Xavier Dolan en tant qu’acteur.

Peut-on s’attendre à une victoire de la part du québécois? Malgré le come back du monstre Tarantino et la projection de films très attendus, comme ceux de Terrence Malick et de Pedro Almodóvar, Dolan a encore ses chances, ayant plus d’une fois séduit le public cannois. Une très grande ovation en 2010 pour Les Amours imaginaires, ex-aequo pour le prix du Jury en 2014 avec Mommy et Grand prix du Jury remporté en 2016 pour Juste la fin du Monde. Une chose est certaine: l’attachement pour ce Festival fonctionne dans les deux sens ; si Dolan est apprécié de Cannes, il a montré sur les réseaux sociaux son impatience de fouler de nouveau ce fameux tapis rouge. À voir si son style particulier ne finira pas par lasser le Jury.