La fille inconnue : le réel, rien que ça!

 

https://www.youtube.com/watch?v=Wpstyz7BDoc

Les frères Dardenne, attendus sur la Croisette cette année ont présenté pour la 7e fois un film à Cannes. Ils ont déjà remporté deux Palmes d’or pour Rosetta en 1999 et L’Enfant en 2005.

Ce nouveau film, La Fille inconnue débute à la tombée de la nuit, à Liège en Belgique. Après l’heure de fermeture de son cabinet, Jenny (Adèle Haenel), jeune médecin généraliste, entend sonner mais ne va pas ouvrir. Le lendemain, elle apprend par la police que le corps d’une jeune femme a été retrouvé non loin de son cabinet. De la va naître une intrigue policière dans laquelle Adèle Haenel va se mettre en tête de trouver l’identité de cette personne décédée dont personne ne connaît l’identité.

Platitude ambiante

Même si le film soulève certains sujets intéressants, et actuels comme l’isolement de ce médecin, la dureté de la profession incarnée notamment par le jeune stagiaire du cabinet ou encore la prostitution, le film ne réussit jamais à décoller véritablement. Jenny découvre au fur et a mesure les maillons de ce crime mais il ne naît pas pour autant de compassion pour ce personnage. On assiste à une enquête policière qui reste assez plate, où s’installe une certaine mécanique. Jenny persiste à retrouver l’identité et cela donne une multitude de scènes parfois trop souvent répétitives comme les trajets en voiture sur fond de paysage Belge. Dans cette banlieue, tout semble monotone et triste, et l’obsession du réel est parfois trop poussée à l’image de cette bande sonore qui n’intègre pas même un fond musical.

Malgré cette monotonie Adèle Haenel réalise de nouveau une belle performance d’acteur avec cette froideur et une certaine insensibilité que l’on avait pu découvrir déjà dans Les Combattants (2014). Le cinéma jongle en permanence entre rêve et réalité, cette-fois ci nous sommes peut être trop proches de ce réel.

Il ne s’agit en aucun cas d’un raté, mais un film qui mériterait d’avantage de rythme.

Thomas Colliac

Coup de coeur, Elle de Paul Verhoeven

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Mon coup de cœur de ce festival : Elle

Spectateurs du viol

Le cinéaste Néerlandais Paul Verhoeven revient avec un film en compétition officielle adapté du roman de Philippe Dijan Oh… (Gallimard, Prix Interallié en 2012), et ce vingt quatre ans après le très critiqué Basic Instinct (1992).

Ce polar qui a été chaleureusement accueilli par la presse est envoutant tant par son casting que le sujet noir qu’il traite. Isabelle Huppert joue à merveille le rôle d’une femme bourgeoise divorcée, à la tête d’une entreprise qui va se retrouver victime d’un viol commis par un inconnu encagoulé à son domicile. L’intrigue tourne autour de la quête de l’identité de cet agresseur mais va surtout révéler le rôle de cette femme, Michelle, qui refuse de se soumettre.

Ce film est inquiétant par la perversité qu’il traite et la froideur du personnage que joue cette femme. Michelle est cette femme au passé sulfureux que rien ne semble atteindre, et qui se bat contre les éléments avec une froideur acerbe. Michèle est imprévisible, et elle incarne à merveille le rôle d’une femme combative qui ne réagit jamais comme on pourrait l’attendre.

Un regard sur la sexualité

Verhoeven questionne sans arrêt l’identité sexuelle des personnages, soumis à des pulsions mécaniques. Michelle est au dessus ça, elle dirige sa société de jeux vidéo de manière autoritaire, règne sur son ex-mari écrivain et se bat pour faire réagir son fils immature et soumis. On frôle parfois les clichés mais sans jamais tomber dans le piège.

On découvre une certaine justesse dans le jeu de Virginie Effira et Laurent Laffite qui incarnent le rôle des voisins de Michelle habitant dans une banlieue cossue ou encore de Charles Berling qui joue l’ex-mari bohème. Il faut oublier les erreurs de parcours de certains acteurs pour se concentrer sur leur rôle joué dans ce film qui est juste et bien dirigé. Enfin, ce film, sur fond dramatique réussit à insérer une part de comique causé par l’absurdité de certaines situations. La salle s’est prise au jeu, et, aussi incroyable que cela puisse paraître à Cannes : le rire était omniprésent dans la salle!

Ce film sans morale apparente questionne sans arrêt notre rapport au regard autour du viol… Avec un tel rôle il se pourrait qu’Isabelle Huppert soit pressentie pour le prix d’impétration féminine. Affaire à suivre…

Le film sort en salle le 25 mai 2016, raison de plus de s’y rendre… 

Film français de Paul Verhoeven avec Isabelle Huppert, Anne Consigny, Laurent Lafitte (2 h 10).

Thomas Colliac

Une journée à Cannes, entre joie et déception

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Voici le résumé heure par heure de cette première journée de festival de Cannes vue par Justine,

00:00 : sortie du film « Yellow Bird », nous n’avons toujours pas compris le concept. Impossible de se coucher après un tel film, 8 d’entre nous décidons de sortir sur sommes la plage. Il était temps de découvrir Cannes « by night ».

2:30 : retour à l’hôtel.

8:00 : réveil.

9:00 : ce matin, il y a le film de Xavier Dolan a 11h dans la grande salle. Nous allons tenter d’entrer grâce aux places de dernière minute. 2h d’avance, 11 personnes devant nous. La queue ne cesse de grandir. Au moment où j’écris il y a plus de 50 personnes derrière nous. On y croit ! « Finger Crossed »

10:20 : après 1h20 assise, 2 tasses de café Nespresso offertes, une dizaine de coups de soleil qui se transformeront en peau hâlée, nous passons la première barrière de sécurité. Rien n’est encore fait, nous attendons encore.

11:09 : après une montée d’adrénaline, la déception. Les cinéphiles avec invitations n’arrêtent pas de sortir de nul part, ils rentrent au fur et à mesure tandis que nous attendons encore. Ma robe devient désagréable, ma tête chauffe, je ressemble à un parasol avec mon magazine sur le crâne, mes lunettes glissent de mon nez, le bruit des scans ne cesse de me pénétrer les oreilles.

11:30 : nous étions les 11, 12 et 13e de là file puis on ne s’est pourquoi nous nous sommes retrouvé en 30e position. Les amis d’amis… La salle est complète. Premier essai, première défaite. Nous sommes toutes les 3 déçues mais on ne va pas se laisser abattre pour si peu. La plage nous attend.

A retenir : ne pas se laisser passer devant par des groupes qui rejoignent leur ami qui est seul depuis 1h30. Chacun pour soi!

12:30 : dans 1h commence la projection « ma Rosa » à la salle du soixantième. On attend de pouvoir rentrer.

16:00 : comment allons nous monter les marches ce soir ? Il y a le film de Xavier Dolan « Juste la fin du monde » qui est projeté à 22h. Il est très attendu, Vincent Cassel, Marion Cotillard, Lea Seydou, Gaspard Ulliel et Nathalie Baye font partie du casting. Les pancartes « Free Hugs contre invitations » sont devenues nos alliés. Malheureusement, je ne réussis pas à avoir de place. En revanche, et par chance je trouve une place pour la séance de minuit pour le film-documentaire sur l’ascension musicale d’Iggy Pop.

22:00 : devant le film Italien « Pericle Il Nero » de Stefano Mordini. Le film est génial!

23:30 : fil d’attente pour monter les marches ! C’est énorme de se retrouver sur les marches du Festival de Cannes. C’est très rapide, tout le monde de croise, veut faire des photos, de selfies (qui d’ailleurs ont été interdit cette année).

2:30 : Iggy Pop sur la scène en train de pleurer, ému par le film qui lui est consacré.

Cette première vraie journée fut intense, pour espérer voir un film en avant première il faut des invitations, l’attente pour les films est énorme mais l’atmosphère et l’énergie qui règne ici est indescriptible.

Cannes au temps du bollorisme

Je déclare ouvert le soixante-neuvième Festival de Cannes. La même phrase, tous les ans, sauf le numéro bien sûr. Comme toutes les formules magiques, celle-ci a le pouvoir d’ouvrir dix jours de vies parallèles et d’univers insoupçonnés. Comme toutes les récurrences, celle-ci a quelque chose de rassurant, de ritualisé. C’est comme une famille sicilienne qui se retrouve à la mort de la mamma. Cette année, la mamma, c’était Prince.

 

http://www.dailymotion.com/video/x49wv0v_mathieu-chedid-interprete-purple-rain-en-hommage-a-prince-cannes-2016-canal_shortfilms

 

Et pourtant. Dans cette cérémonie d’ouverture, tout est pareil mais rien n’est pareil. Pas seulement parce qu’un Lafitte approximatif a remplacé un Wilson classieux, un peu comme on aurait substitué un mauvais mélange de Corbières en fond de cuve à un Dom Pérignon aérien. Lafitte s’est planté, c’est sûr, mais là n’est pas le problème. Malgré un dispositif visuel esthétiquement réussi grâce aux multi-écrans en fond de scène, la magie n’y était pas.

En 2016, les équipes de KM, producteur de la soirée, ont voulu rajeunir la cérémonie. Demande du big boss. C’est qu’il veut son retour sur investissement, Vincent Bolloré. Et un bon gestionnaire ne saurait se contenter de réduire les coûts (on ne reviendra pas sur la béance de 50 mètres que les vagues auront bien du mal à combler sur la plage du Majestic, en lieu et place du plateau du Grand Journal survolé par de nombreux fantômes). Il faut changer, renouveler, aller chercher un nouveau public, et surtout rajeunir. Maître-mot du groupe Canal+ depuis l’arrivée de l’industriel breton.

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Le plateau du Grand Journal en 2013. Absent à Cannes cette année

Une cérémonie d’ouverture cannoise à la sauce de ce jeunisme intéressé, cela donne une quantité invraisemblable de cheveux sur la soupe (vous savez, cette sensation inexprimable de ne pas savoir ce qu’il fait là, le cheveu…). Cela donne une Catherine Deneuve issue de nulle part roulant un patin gouleyant au maître de cérémonie, saynète dénuée de tout sens qui aura vu la reine de François Truffaut céder aux injonctions de la twittosphère. C’est débile mais ça fera des millions de retweets… La bêtise aussi, peut être twittosphérique.

Le cinéma n’a rien à gagner à ce mélange des genres constamment sensible dans le ton général de la cérémonie. Un vanne grasse sur le fait que Woody Allen n’est pas condamné pour viol aux Etats-Unis, et dix secondes après un hommage (réussi celui-là) au Paris cinématographique flingué par les attentats de novembre. Ce courant alternatif entre l’émotion et la déconne, sans fil rouge, sans talent d’anchorman, cela donne une cérémonie pleine de « coups », hétérogène et qui surtout fait l’impasse sur une magie du cinéma que Lambert Wilson savait incarner et évoquer.

Vivement donc que les pellicules tournent (hey bonhomme, arrête avec les pellicules, on est au temps du numérique), vivement que les films nous ramènent à l’essentiel, des histoires, des visions du monde, des cadres innovants, des montages étonnants, des choix qui font avancer le cinéma et la vie. Nous avons eu ce soir l’éclatante démonstration qu’un art et un média, ce n’est pas la même chose. Eteignez la télé. Et que la fête commence.

Jocelyn Maixent

 

 

 

PHOTOS : Day 1 sur la croisette

 

© Romane Dupuy / Cannes 2015
© Romane Dupuy / Cannes 2015

Les marches, les seules, les vraies. Théâtre Lumière

 

© Romane Dupuy / Cannes 2015
© Romane Dupuy / Cannes 2015

Qui a dit qu’il pleuvait tout le temps au Festival de Cannes? Jour 1 on the beach

© Romane Dupuy / Cannes 2015
© Romane Dupuy / Cannes 2015

Le cinéma de pleine air, face à l’océan

© Romane Dupuy / Cannes 2015
© Romane Dupuy / Cannes 2015

Deux heures d’attente, easy life

© Romane Dupuy / Cannes 2015
© Romane Dupuy / Cannes 2015

Cannes Sky Style

© Romane Dupuy / Cannes 2015
© Romane Dupuy / Cannes 2015

 

Oui, on est fière

UN TRIO GAGNANT

J’ai nommé Abdellatif Kechiche comme réalisateur et ses deux muses Léa Seydoux (que l’on connaît tous déjà) et Adèle Exarchopoulos (LA révélation 2013). Vous l’aurez compris, le film dont on parle : « La vie d’Adèle ». L’histoire met en scène une adolescente (Adèle) qui se découvre, s’épanouie et se transforme après être tombée amoureuse d’Emma. Les deux filles sont différentes : l’une s’assume, l’autre s’apprend. On suit leur amour du début à la fin, avec les péripéties d’un couple fusionnel. 

Kechiche perfectionniste

Comme toujours dans ses films, Abdellatif Kechiche veut à tout prix être réaliste. On retrouve ses plans filmés de près, très près, pas ou peu de maquillage, des scènes de disputes et des scènes de sexe (l’une d’elle dure 9 minutes !). Une intimité rarement filmé qui frôle les limites.

On connaît la polémique engagée sur les conditions de tournage de film et sur les méthodes de travail à la Kechiche … Malgré tout, la palme d’Or est amplement méritée ! Des seconds aux premiers rôles, les acteurs sont parfaits. C’est l’angle et l’oeil du réalisateur  qui heurtent et touchent les spectateurs …

Et quels sujets ? C’est le coeur du film :  la jeunesse ? la découverte de la sexualité ?  l’entrée dans la vie sociale ? La trame du long métrage où se mêle homosexualité et milieux artistiques.

De confusions en critiques, ce film secoue les plus médisants : De Cannes à Paris, des réseaux sociaux à la presse, de Christine Boutin à Adèle Exarchopoulos, de RMC au Grand Journal … Bref, tout le monde se déchaine sur « La vie d’Adèle ».

Alors oui, la période est bien choisie.  

Mariage pour tous par là, Manif pour tous par ici … les réactions sont vives ! Christine Boutin, présidente du Parti Chrétien-Démocrate n’a pas hésité. Pour elle « on est envahi, on ne peut plus avoir une histoire sans gay (…) et aujourd’hui, la mode c’est les gays ! ».

Discret, timide et en dehors des polémiques, A.Kechiche ne s’est pas prononcé face à ces attaques. Encore mieux ! Son actrice principale, la jeune Adèle s’en est chargée. Dans la boîte à questions du Grand Journal, elle répond par un simple « Sale frustrée de la fouf » accompagné d’un doigt d’honneur. Au moins, le message est clair et universel.

Polémique, polémique, polémique … Calmons nous avec le message de paix du Président du Jury, le grand Steven Spielberg rectifie en disant je cite « Ce n’est pas la politique qui nous a influencée, mais le film. C’est une très belle histoire. Un amour magnifique auquel tout le monde peut s’identifier, peu importe la sexualité. »

Info pratique : le film sort en salle le 9 octobre prochain

Rencontre avec Djilali Beskri

Rencontré lors du très prestigieux Festival de Cannes, Djilali Beskri est un réalisateur et producteur algérien talentueux. Récompensé en 2012 par le prix de l’Association internationale du film d’animation, il signe pour les années à venir une série de succès cinématographiques.

 

Djilali Beskri. Si le nom vous est encore inconnu, retenez-le. Il prépare actuellement le film comprenant la plus importante participation internationale, avec 52 jeunes réalisateurs de 52 pays africains différents. Un film illustrant parfaitement le multiculturalisme. Un film qui révèle l’importance du continent africain dans la production de films d’animation mondiale. Ce film : Papa Nzenu conte l’Afrique.

L’Afrique a une histoire et une culture riche que retrace à tour de rôle, chacun des épisodes. En ayant visionné une partie, je peux vous assurer que ces réalisateurs jeunes, inconnus et encore inexpérimentés ne sont pas les derniers en matière de film d’animation. Dans chaque séquence, ceux-ci narrent, par le personnage de Papa Nzenu, l’identité plurielle de l’Afrique, à travers des contes africains.

Ce projet cinématographique a plusieurs objectifs : le divertissement, l’éducation et la connaissance d’un continent trop souvent oublié, la formation de réalisateurs compétents et le multiculturalisme, concept fard de notre société actuelle. Le film de Djilali Beskri porte haut les couleurs de l’Afrique en unissant des nationalités émergeantes, cinématographiquement parlant.

 

 

Son film, Bulles blanches, Traits noirs a été projeté en ouverture du Festival de la bande dessinée ce 15 Juin 2013 à Lyon : http://www.lyonbd.com/festival/in/expositions/5/photo-call/

Pour plus d’informations sur Djilali Beskri, ses projets, ses réalisations et ses productions : http://www.dynamic-art-vision.com/

 

(photo prise au stand du film algérien à Cannes, sur la Croisette, avec l’acteur Ahmed Bennaissa et le réalisateur Djilali Beskri)

Florine Garreau

 

Les court-métrages : art en reconnaissance au festival de Cannes ?

 

9 court-métrages ont concouru au 66ème festival de Cannes. Mais dimanche 27 mai, un seul gagnant. Safe, du réalisateur Byoung-Gon Moon a remporté la Palme du Film Short Corner. Aucune huée, que des applaudissements…et pour cause ! Le passage de l’espoir au désespoir dans cette œuvre s’avère intense. Le spectateur est abasourdi lors du dernier plan du film, quand retentit le cri de la jeune femme, vouée à la mort. Ce hurlement traverse les corps, les âmes, procurant frissons et émotions. Le spectateur ressent l’espace d’une seconde la situation du personnage comme si elle était sienne.

Au delà de Safe, ce fut à chaque représentation deux heures de pur cinéma qui était proposé au public. Le rythme se détache des grands films. Les fins ? Safe ne représente pas une exception à la règle. Loin des happy ends, les histoires s’avèrent tantôt morbides, tantôt engagées. Si l’humour et la gaieté ne sont pas au rendez-vous, on apprécie cet art particulier où une histoire et des émotions sont transmises au spectateur en à peine 15 minutes. Autre particularité : un tour du monde via ces deux heures de représentation ! Islande, Chine, Japon, etc, en passant par l’Ukraine : une diversité ethnique qui rajoute un charme certain.

Seul regret : le constant plein phare sur les long-métrages donnent une visibilité moindre aux court-métrages. Il est vrai, ces derniers sont enfin reconnus au festival depuis 2011. Il reste cependant une longue ascension à parcourir afin d’être promu à l’égal des grands films.

Clémentine Billé

 

La Grande Bellezza, un secret bien gardé

Ce film est un petit bijou, une perle classique ornée de diamants multicolores. Orange, vert foncé, blanc immaculé ou bleu nuit, les images splendides de la Grande Bellezza couvertes de musique classique ou techno, nous transportent au cœur d’une cité perdue, un jardin d’Eden. Rome se dévoile ici comme vous ne l’avez encore jamais vu. Entre monastères, orangers, bars à striptease et flamants roses, le nouveau film de Paolo Serrentino nous plonge dans une atmosphère toute particulière, une illusion de laquelle on ne veut sortir. Jep Gambardella, la soixantaine, homme charmant, nostalgique et torturé par des questions existentielles et des nuits d’Aout bercées de fêtes interminables. Touchant et arrogant, il tente simplement de donner un sens à sa vie. Faut-il qu’il redevienne écrivain, comme durant sa jeunesse lorsqu’il écrivit ce livre à succès? Cela n’a pas d’importance, ni pour lui, ni pour le spectateur, guidé par la beauté de la Grande Bellezza. Un fil conducteur, rien de plus, rien de moins, pour nous laisser glisser sur des images magnifiques et le regard émouvant de Jep (Toni Servillo).

L’enfant prodige de l’art contemporain, le magicien qui fait disparaître une girafe et l’archevêque mégalo se fondent naturellement dans les décors de ce voyage magique et mystique, au cœur des monastères et des ruines de la cité romaine.

Entre sarcasmes, humour et nostalgie, La Grande Bellezza se veut le portrait d’une génération romaine heureuse et éphémère. Un film incroyable qui nous berce au gré des vagues douces du Tibre romain.

Actuellement au cinéma

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19507481&cfilm=210804.html

Julia Mille