« POST TENEBRAS LUX » : OSÉ/RECOMPENSÉ

Tenebras, le mot le plus long du titre, souvent manqué par les spectateurs, représente parfaitement l’état d’esprit, le goût ressenti pendant la projection du film..

Post Tenebras Lux (« Après les ténèbres, la lumière ») est un film OSÉ, c’est bien la thèse que je soutiens depuis le début. Synopsis : une petite famille (à deux enfants) habitant quelque part à la campagne au Mexique autour de laquelle on envisage toutes les ténèbres d’une génération : commençant  par des problèmes au niveau local (cauchemars des enfants, crises de violence, alcoolisme, soucis de mariage) et continuant par des problèmes au niveau global (destruction des forêts, maladies incurables, MST).

Loin d’être inclus parmi les films de la journée en cause (haut standard étant imposé par « Paperboy » et « 7 Días en la Habana »), Post… pose des problématiques dignes d’une vraie polémique cannoise.

Pour disséquer cette polémique, nous allons comparer les points négatifs et positifs de ce film, pour que vous soyez prêts à ce qui vous attend, et  que vous preniez le recul nécessaire pour regarder le film en entier sans se sentir perdu ou vexé.

D’abord il faut savoir que le choix du cadrage est assez spécial, l’écran prend une forme carrée, avec un effet pseudo-fisheye (un cercle focalisé qui rend les marges floutées, le passage se faisant en doublant l’image). Le scénario est surchargé d’idées et de symboles de manière que pour un débutant en cinéma le sujet devient presque incompréhensible. Cette stupeur de la part du spectateur pourrait être expliquée par deux raisons : d’un côté le film est une semi-autobiographie du réalisateur ou bien les liaisons entre les trois histoires remarquées par les changement de personnages qui sont mal liées. Parallèlement à l’histoire de famille on retrouve des scènes avec un pseudo-diable luisant qui vient déranger le sommeil du petit garçon, des rêves de la petite fille et, finalement,  entraînement d’une équipe de football scolaire anglaise.

Or, ce film n’a pas que des défauts. Le story-board en combinaison avec la direction de la photographie donnent des scènes qui coupent carrément le souffle : au début, les premières minutes du film constituant le rêve de la petite fille (qui se trouve sur un champ ouvert et est entouré par des animaux qui circulent sous un ciel menaçant) font surgir les mémoires d’enfance du spectateur et offrent un spectacle absolument merveilleux. Il y a aussi des scènes comparables au cinéma symboliste comme, par exemple, la mère entouré de ces enfants qui semble à la fois religieuse mais aussi bourgeoise. Par ailleurs, les idées infiltrées dans ce film, même s’il y en a trop peut-être, sont pas à ignorer : l’écologie (une scène époustouflante d’un arbre en pleine gloire en train d’être coupé), et la fin apothéotique d’une scène avec une catharsis sanglant qu’on vous laissera découvrir.

Possiblement le film le moins bien reçu à Cannes, mais chacun à son goût, on ne peut pas nier que le réalisateur(Carlos Reygadas) n’a été ni plus ni moins …qu’osé.