Cinéma de la plage et concert

En marge de la compétition officielle, le festival de Cannes regorge de surprises cinématographiques. Des films actuellement en salles tels que Gatsby le Magnifique sont projetés au Grand Théâtre Lumière, la plus grande salle du festival réservée aux événements, mais aussi des films inédits comme Zulu de Jérôme Salle (en lire la critique ICI).

Le festival donne aussi la possibilité de voir ou revoir des grands classiques du cinéma français et international. Ainsi chaque soir, on peut notamment se diriger vers « Le Cinéma de la Plage » installé en plein air, tout près du Palais des Festivals, et se poser paisiblement sur l’un des transats mis à disposition. Le badge d’accréditation du festival donne également la possibilité de se munir de couvertures gracieusement prêtées, afin d’affronter sereinement la fraîcheur des vents marins.

Nous avons assisté à la projection du Grand Bleu de Luc Besson, sorti en 1998 mais remasterisé et redistribué en 2013 par les cinémas Gaumont-Pathé.

Le film a été précédé d’un superbe concert live d‘Eric Serra et son groupe. Le compositeur de la bande originale du Grand Bleu (et de nombreux autres œuvres de Besson) nous a donc fait l’immense plaisir de nous jouer une grande partie de ses compositions pour le cinéma. Parmi les plus célèbres, nous avons pu reconnaître les musiques de Léon, Le Cinquième Élément, James Bond, et bien d’autres encore. Chaque nuit un film différent y est proposé, et parfois une animation supplémentaire accompagne la séance.

Le cinéma de la plage, une idée sympathique pour un rendez-vous convivial au bord de l’eau que nous avons adoré !

 

Nebraska

Véritable coup de cœur pour Nebraska !

 

Un vieil homme alcoolique se lève un matin avec pour unique but dans sa vie de récupérer un gain d’un million de dollars qu’il croit avoir obtenu. Crédule, il est en effet persuadé d’être devenu riche, suite à un courrier reçu par la poste le lui annonçant. Une arnaque habituelle, vieille comme le monde, mais à laquelle Woody décide de croire. Le vieillard est en effet bien décidé à rejoindre le Nebraska coûte que coûte pour empocher son million. Evidemment, on se doute qu’une telle somme attire les convoitises…

Le brave Woody, que l’on peut qualifier de courageux, fou voire désespéré, prend ses clics et ses clacs. Avec son fils David, il débute un voyage à l’allure d’un road trip à travers les Etats Unis. Woody est incompris par sa famille : son épouse tente de le dissuader par tous les moyens, entre insultes et humour, mais toujours avec amour.

Là, un long périple commence. Plusieurs étapes rythmeront leur aventure vers le Nebraska : séjour dans la famille, visite du quartier d‘enfance, escale à l’hôpital… Père et fils affrontent ensemble les joies et peines qui se dressent sur leur chemin, mais aussi les colères et déceptions du quotidien, devant nos yeux attendris de spectateurs.

Leurs épreuves sont banales, routinières, mais uniques pour tout un chacun : que l’on ait eu à faire face à de telles situations ou non, que l’on ait des parents âgés ou pas encore, qu’importe finalement, on a tous une famille. C’est pourquoi on se positionne facilement au film ou à quelques instants par ci ou par là. On peut s’émouvoir à en pleurer et en rire aux éclats la seconde suivante.

Les images sont belles, d’un noir et blanc sobre et délicat. L’enchaînement des scènes se fait toujours en douceur et pudeur. En plus d’être drôle, Nebraska est touchant et fédérateur ; un film à ne manquer sous aucun prétexte.

Zulu

En Afrique du Sud, les guerres de gang et tensions entre noirs et blancs déciment le pays au quotidien. C’est dans ce contexte que Jérôme Salle pose l‘intrigue de Zulu, drame policier aux allures de série américaine du dimanche soir.

Tous les éléments qui en constituent le schéma narratif tendent à nous porter au coeur de l‘histoire,mais sans jamais nous surprendre. On a le classique trio de flics de choc : le beau gosse torturé émotionnellement, l‘autre blessé physiquement aujourd’hui au service de ses compatriotes, et le troisième, fidèle et stable en tout point, agissant en véritable pillier pour ses deux coéquipiers.

Le côté “enquête“ du film est sympathique ; les premières scènes attirent particulièrement notre attention et nous donnent envie de voir le suite. Pourtant, malheureusement, on devine déjà le dénouement. On continue à espérer voir du suspens et des étincelles, mais même les répliques des personnages sont “téléphonées“.

Attention Zulu reste cependant un film sympathique, pas exceptionnel mais divertissant, avec un scénario bien ficellé bien que pas transcendant. On retrouve un Orlando Bloom excellent en enquêteur négligé mais dévoué pour ses amis et passionné par son métier.

Ce qu‘on ne pardonne pas au réalisateur en revanche, c‘est le manque de paysages sud-africains à l‘écran. Avec un peu plus de jolies images locales pour accompagner la bande son relativement correcte du film, Zulu aurait définitivement gagné quelques points supplémentaires dans notre estime. Pour l‘heure, c’est un 6,5/10 que nous lui attribuons.