La beauté de la Grande Bellezza

La Grande Belleza aurait pû devenir  l’histoire d’un vieux questionnement « qui est ce que je suis ? »  et « qu’est-ce que j’ai  fait de ma vie ? » avec, comme toile de fond, le merveilleux décor de la ville de Rome. Mais le réalisateur Paolo Sorrentino réussit à faire réfléchir le spectateur sans pour autant le priver du plaisir de la bellezza.

Jep Gambardella (Toni Servillo) vient de fêter son 65éme anniversaire. Écrivain et journaliste Jep est « le roi des mondains ». Vivant la nuit, il passe sa vie dans de nombreuses fêtes : des meilleures terrasses de Rome aux soirées dans les plus beaux palais anciens de la ville éternelle. Mais il n’est pas tout seul, son cercle d’amis est composé d’aristocrates, d’intellectuels et d’artistes.

Le célèbre journaliste a écrit un roman à succès il y a longtemps mais il n’en a pas écrit d’autres depuis. Pourquoi ? Déçu par la société et par le devenir de la vie, Jep Gambardella nous fait part de son monologue intérieur à propos de l’amitié, du regret, de la joie, de la mort, de l’amour… enfin, de la bellezza.

La mélancolie, présente tout au long de ce bon film, fera verser quelques larmes silencieuses aux spectateurs les plus sensibles – mais il y a  aussi une large place pour le rire. Doté d’un scénario très travaillé, ce film aurait vraiment mérité le Prix du scénario.

Isabel Coixet à la Caméra d’or

D’abord, qu’est-ce que c’est la Caméra d’or ? C’est un prix du Festival de Cannes que a été crée en 1978 par Gilles Jacob pour récompenser « le meilleur premier film » parmi toutes les sections du festival : Sélection officielle, en et hors compétition, Un Certain Regard, la Quinzaine des réalisateurs et la Semaine de la critique. Le prix est établi par un jury indépendant dont cette édition du Festival la réalisatrice catalane Isabel Coixet en fait partie.

En 2006, « Paris, Je t’aime » film que raconte une histoire d’amour pour chaqu’un des arrondissements de Paris et réalisé par divers cinéastes parmi lesquels Isabel Coixet, était en compétition pour obtenir le prix Un Certain Regard. Mais c’est vraiment 2009 quand la cinéaste a concouru au prix de la Sélection officielle avec son film « Map of de sounds of Tokyo ». Le film, présenté le dernier, n’a pas beaucoup convaincu la critique ni le jury et elle n’a pas remporté le prix. Au moins, « Map of de sounds of Tokyo » est parti du Festival avec le Prix Vulcain de l’Artiste-Technicien. Et cette Festival 2013 elle pourra vivre la compétition, mais de l’autre côté.

Pour parler de la participation espagnole en générale cette année à Cannes, elle est réduite à trois coproductions : « La vie d’Adèle », avec la France, en Sélection officielle, « La jaula de oro » avec le Mexique et « Wakolda » avec l’Argentine, toutes les deux dans Un Certain Regard. Il faut pas oublier le documentaire « Con la pata quebrada » de Diego Galán, mais qui est hors compétition.

L’Espagne critique The Great Gatsby

Great? 

« The Great Gatsby, la déception du premier jour à Cannes » ou « The Great Gatsby se promène à Cannes sans déchaîner des passions », voici les titres que l’on pouvait lire sur deux journaux espagnoles après l’ouverture du 66ème Festival. Deux exemples pour ne pas en mettre des dizaines: tous s’accordaient, ne formant qu’un seul et même avis.

La presse espagnole n’a pas très bien accueilli le nouveau film du réalisateur australien Luhrmann. La mise en scène et sa vision du cinéma sont ce qui provoque la plupart des critiques négatives.

On commence par caractériser Luhrmann comme un cinéaste « connu par ses productions extravagantes ». En second lieu, une pluie de critiques concerne les anachronismes. Difficile alors de succomber à ce Gatsby: d’une part le film n’est pas très fidèle au roman, et d’autre part, l’australien nous avait habitué à un romantisme de grande envergure!

Cependant, l’interprétation que font les acteurs des personnages principaux est très bien évaluée. Carlos Boyero, critique cinématographique à El País, le journal de référence, exprime que pour lui, « le meilleur du film sont les acteurs, on voit vraiment qu’ils essayent de se mettre dans la peau des personnages de Fitzgerald ». Même s’ils n’ont pas été très nombreux, il y a aussi eu des journalistes, qui n’ont pas non plus approuvé le jeu de L. DiCaprio, écrivant que « ce n’était pas son meilleur rôle ».

Malgré ces critiques, les cinémas ont été rempli le weekend dernier, au moins à Valence, lors de la première en Espagne de The Great Gatsby. Les jeunes étaient majoritaires, peut être avaient ils été attirés par la prometteuse bande-annonce…

Et vous, la bande annonce vous suffira t’elle?