Ce mercredi 21 août 2013, sort dans les salles le dernier film de François Ozon : Jeune et Jolie. Présent dans la compétition Cannoise, l’équipe de CLAP8 a eu l’honneur de le visionner en avant première, et elle vous en dit plus !
En 4 saisons, il nous plonge dans la vie d’une belle de jour contemporaine de 17 ans.
L’été, Isabelle se débarrasse de son pucelage et de sa vertu – trop encombrants – de manière mécanique et chaotique.
L’automne, à la sortie des classes elle se mute en Léa, une jeune prostituée.
Pourquoi ? Un mystère. Pour nous, spectateur interloqué ; pour sa famille, sous le choc ; pour elle. Et la jeunesse qu’elle représente.
On n’est pas sérieux quand on a 17 ans. Le monde adulte nous tend ses bras, les questions de l’identité et de la sexualité pointent leurs nez.
On se cherche un peu… On se perd souvent. Car l’adolescence confronte pour finalement rassembler l’éducation sentimentale et la soif de vie dangereuse propice à cette période.
La quête de soi par les sens, par la violence – La prostitution estudiantine en est un exemple des plus marquants.
« C’était comme un jeu » dit elle. Un jeu loin d’être innocent. Le jeu de la vie en somme. Isabelle est la vitrine du ressenti de l’auteur pour qui « c’est une période de désillusion où l’amour n’est pas ce que l’on espérait, les choses se fissurent ».
Derrière ce titre candide (RIP magazine de ma pré-adolescence), perce l’ironie. Prendre des stéréotypes et emmener le spectateur dans une direction opposée et inattendue, tel était l’objectif du réalisateur : pari réussi !
A la fin de chaque saison, Françoise Hardy fredonne dans un coin… Qui de mieux qu’elle pour apporter une note mélancolique et incarner la désillusion de l’adolescence ?!
Impossible de parler de Jeune et Jolie sans évoquer les acteurs, dont font partie les brillants : Géraldine Pailhas, Frédéric Pierrot, Charlotte Rampling… Mais surtout Marine Vacth qui en outre de crever l’écran de son hallucinante – et presque indécente – beauté, crée un halo de mystère autour du personnage principal qu’elle représente. Elle incarne à la perfection ce portrait détaché d’une jeunesse désenchantée.
François Ozon opère en toute finesse, sans tomber dans les clichés et nous laisse en haleine d’un bout à l’autre, en maintenant le secret bien gardé.
Ainsi il nous livre son œuvre la plus bouleversante.
A ne manquer sous aucun prétexte !
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Charlène Dufour