SEINE ST DENIS STYLE A CANNES – Villa Schweppes – 23/05/2013

La file d’attente est compact et les gens s’impatientent, ce soir c’est 1995, Cut Killer, Joey Starr et ces DJ’s à la Villa Schweppes! Pour rentrer, plusieurs missions vous sont proposées :

  • Faire la cannoise en suppliant les vigiles (10% de chance de rentrer)
  • Etre sur liste (50%)
  • Se faufiler dans un groupe de personnes qui rentrent (30%)
  • Connaître un Vip déjà dans la Villa (75%)
  • Inventer un nom en disant qu’on connaît Mr X. qui est en couple avec la cousine du patron (là, ça passe ou ça casse … 50%)

Véritable compétition entre ceux qui pourront passer, et les autres. Il faut tout tenter car c’est ici que ça se passe ? Mais pourquoi ?Il faut tout tenter car c’est ici que ça se passe …

La programmation ? Atout majeur de la Villa. Le chanteur M y a fait un concert, le groupe Moonkid, Kavinski, Acid Washed et même C2C …Et le matin ? Rendez-vous avec Marco Prince sur la plage de la villa.

Grosse publicité pour la marque Schweppes. Les organisateurs sont sévères sur les entrées, mais particulièrement professionnels avec leur clientèle. Heureusement, non ? Service à volonté sur toutes les boissons où les barmens prennent le temps de préparer un bon cocktail (le notre avait un goût tellement bon qu’on ne sait toujours pas s’il s’agissait de vodka ou de rhum, ou les deux ?)

Le lieu aussi donne son charme. De géants coussins noirs sont posés sur la terrasse pour s’écrouler d’ivresse. En journée, l’espace donne directement sur la plage privée. Dans la boîte, plusieurs bars sont à disposition. La scène, légèrement surélevée, permet une vraie proximité entre les artistes et le public.

Les célébrités aiment s’y rendre. On y croise le chic de la Croisette : les chroniqueurs du Grand Journal accompagnés de jolies plantes d’1m80, l’équipe du Studio Bagel ou encore Franck Provost (regardant amoureusement et aux premières loges Joey pendant toute la soirée )… Ca frime mais apparemment « Cannes c’est ça ! »

 

Joey Starr, sauvage sur scène a mis le feu. Critiqué et sûrement critiquable, le rappeur a retourné la Villa Schweppes en animant un show hip-hop. Nous, public agité étions trimballé de gauche à droite, de bas en haut … Son titre « Assassin de la police » (NTM) a été mixé à deux reprises. Cut Killer, comme a son habitude rend hommage à la ville de Paris en balançant « Ici c’est Paris ». Le temps de leur prestation, ils nous baladent dans leur univers. Bref, ils ont descendu toutes les paillettes de Cannes en s’imposant sur scène pendant plus de 3h. 1995 ? En passant les premiers, ils ont sûrement du être avaler par le jaguar et son équipe aussi brûlant que l’ambiance qu’ils ont mit ! Mais c’était une belle performance de deux générations de rappeurs ! La palme d’or des soirées privées hip-hop est attribuée à Joey Starr et son crew … Merci la Villa Schweppes pour cette soirée réussie !

Vous n’y étiez pas et vous voulez voir quelques vidéos ? Cliquer sur les liens suivants :

 

La Realité de Jodorowsky

Un passé coloré et magique, rempli de questions, répression et une famille particulière, ces sont les souvenirs que le réalisateur Alejandro Jodorowsky évoque dans son film La Danse de la réalité qui a fait partie de la sélection de films de la Quinzaine des Réalisateurs qui s’est déroulée en parallèle de la 66ème édition du Festival de Cannes.

Le vieux Jodorowsky introduit le film et il est présent pendant toute l’histoire. Nous sommes accompagnés par le protagoniste pour découvrir son enfance qui a été marquée par un père communiste qui détermine fortement sa manière de penser, qui coupe son imagination et qui veut que son fils soit un « vrai homme ». Le petit Alejandro doit réussir des défis imposés par lui -comme aller chez le dentiste et ne pas utiliser l’anesthésie-, pour le rendre heureux. La relation avec son père est un mélange entre admiration, peur et amour.

Mais la plus forte dans la famille doit être sa mère, qui chante tout ce qu’elle dit et qui pense son fils comme la réincarnation de son propre père. Elle maintient la famille unie au travers de la religion et la foi, ignorées par le père. Elle sera la protection du petit Alejandro et la force pour le père quand il aura des problèmes.

La vie dans ville de Tocopilla c’est un extrait de l’histoire et la réalité de Chili et ses habitants, et c’est la preuve de comme ils ont vécu la dictature, d’un point de vue économique ainsi que social. Dans un descente, par exemple, il y a un groupe de personnes qui marchent ensemble et tous sont habillés en noir. Ils représentent les pestes, la pauvreté et l’oubli du peuple Chilien dans cette période.

Pour cette raison, le film est aussi une excuse pour raconter la vie et l’ambiance politique d’un pays qui avait hâte d’un changement définitif. La Danse de la réalité contraste la vision imaginative d’un enfant avec la rudesse du reste du monde qui détermine la réalité.

Nebraska

Véritable coup de cœur pour Nebraska !

 

Un vieil homme alcoolique se lève un matin avec pour unique but dans sa vie de récupérer un gain d’un million de dollars qu’il croit avoir obtenu. Crédule, il est en effet persuadé d’être devenu riche, suite à un courrier reçu par la poste le lui annonçant. Une arnaque habituelle, vieille comme le monde, mais à laquelle Woody décide de croire. Le vieillard est en effet bien décidé à rejoindre le Nebraska coûte que coûte pour empocher son million. Evidemment, on se doute qu’une telle somme attire les convoitises…

Le brave Woody, que l’on peut qualifier de courageux, fou voire désespéré, prend ses clics et ses clacs. Avec son fils David, il débute un voyage à l’allure d’un road trip à travers les Etats Unis. Woody est incompris par sa famille : son épouse tente de le dissuader par tous les moyens, entre insultes et humour, mais toujours avec amour.

Là, un long périple commence. Plusieurs étapes rythmeront leur aventure vers le Nebraska : séjour dans la famille, visite du quartier d‘enfance, escale à l’hôpital… Père et fils affrontent ensemble les joies et peines qui se dressent sur leur chemin, mais aussi les colères et déceptions du quotidien, devant nos yeux attendris de spectateurs.

Leurs épreuves sont banales, routinières, mais uniques pour tout un chacun : que l’on ait eu à faire face à de telles situations ou non, que l’on ait des parents âgés ou pas encore, qu’importe finalement, on a tous une famille. C’est pourquoi on se positionne facilement au film ou à quelques instants par ci ou par là. On peut s’émouvoir à en pleurer et en rire aux éclats la seconde suivante.

Les images sont belles, d’un noir et blanc sobre et délicat. L’enchaînement des scènes se fait toujours en douceur et pudeur. En plus d’être drôle, Nebraska est touchant et fédérateur ; un film à ne manquer sous aucun prétexte.

Only God Forgives : avis partagés

Maryam (plutôt pour) :

Only God Forgives est un magnifique film mais d‘une violence rare. Magnifique de par les nombreux effets de surcadrage et superbes plans d‘architecture de la Thaïlande. Violent à cause des multiples scènes de bagarres, meurtres et mutilations. Outre ces instants insoutenables pour les âmes sensibles, le film n‘est pas oppressant, l‘ambiance globale ne nous met pas mal à l‘aise. On peut donc profiter des très sympathiques musiques qui agrémentent les différentes poursuites de vengeance et même si le scénario est un peu plat, et que Ryan Gosling déçoit ses fans dans un rôle de fils à maman (malgré lui) exaspérant, on apprécie tout de même pleinement ce drame de Nicolas Winding Refn.

Marine (plutôt contre) :

Errance géographique et cinématographique. Refn rencontre le problème du réalisateur désorienté, parti sur un autre continent comme un Wong Kar-Waï américanisé et finalement complètement déculturé. Les scènes de bordels mystiques s’alternent avec des scènes de violence souvent insoutenables, toujours gratuites et filmées avec complaisance. Jamais on ne retrouvera l’électricité fiévreuse de Drive et le magnétisme de ses images. Ici, elles sont livrées à elle même, se perdent et se diluent, ne sachant que signifier. Même Kristin Scott Thomas en étonnante pétasse blonde ne viendra pas sauver ce constat. Le vide stylisé n’a jamais rien donné d’élégant.

Les autres avis suivent… Cannes n’attend pas !

The Major

Sang froid ni loi

 

Plutôt inattendu! Pour tout vous dire, nous ne savions pas encore quel était le film lorsque nous nous sommes assis. The major est sélectionné dans le cadre de la semaine internationale de la critique, or comme nous avons dîner en face de l’espace Miramar, nous avons tenté (sans encore validation de notre badge) d’aller voir le film. Et ce fût une agréable surprise!

Excité par un heureux événement, un capitaine de police renverse un enfant. S’en suit alors un dilemme:  doit il se cacher ou endosser sa responsabilité?

Le réalisateur, Youri Bykov, nous plonge au cœur des personnages. Les choix de réalisation (comme la caméra épaule, qui au début est cependant fatigante) ainsi que la parfaite maîtrise du jeu des acteurs apporte à ce film une dimension réaliste. Le système de corruption qui a lieu  au sein de la police russe y est dévoilé, sans tomber dans le cliché. Si le film démarre doucement, l’intrigue maintient le spectateur jusqu’à la fin du film, ce qui permet permet une bonne dynamique générale.

On vous conseille fortement de le voir, même si il est probable que sa distribution en France soit restreinte!

 

Charlotte et Jazia

Le Passé, d’Asghar Farhadi

Non, le passé n’appartient pas qu’au passé.

 

Alors que la présence d’Ahmad (interprété par Ali Mosaffa) à Paris aurait pu se limiter à la signature de son divorce (de Marie, interprétée par Bérénice Béjo), ce dernier va être amené à lever le voile sur des secrets inavoués. 

A travers ce nouveau film Le Passé, Asghar Farhadi nous prouve une nouvelle fois l’étendue de son talent. Le rythme est maîtrisé avec brio : le réalisateur sait prendre son temps et on apprécie. Il nous fait entrer dans cette famille re(dé)composée, tout en maintenant une certaine distance : le jeu de l’espace (non continu) entre les personnages et la caméra illustre les difficultés des protagonistes à communiquer entre eux.

Notons également le jeu sans artifice des acteurs, notamment le jeune Elyes Aguis qui est aussi convaincant dans les scènes « légères » que dans les moments plus dramatiques.

En somme, Le Passé est un film à voir, qui saura à coup sûr vous bouleverser.

Vous y (re)découvrirez entre autre le sens du proverbe d’Aulus Gellius, « la vérité est la fille du temps. »

Mud – Sur les rives du mississippi

Petit retour sur Cannes 2012 avec Mud – Sur les rives du Mississippi.

Jeff Nichols a qui l’on doit le magnifique Take Shelter en 2011, nous présente l’histoire de Ellis et Neckbone, 14 ans, qui découvrent lors d’une de leurs escapades quotidiennes, un homme réfugié sur une île au milieu du Mississipi. C’est Mud : un serpent tatoué sur le bras, un flingue et une chemise porte-bonheur. Mud, c’est aussi un homme qui croit en l’amour, une croyance à laquelle Ellis a désespérément besoin de se raccrocher pour tenter d’oublier les tensions quotidiennes entre ses parents. Très vite, Mud met les deux adolescents à contribution pour réparer un bateau qui lui permettra de quitter l’île. Difficile cependant pour les garçons de déceler le vrai du faux dans les paroles de Mud. A-t-il vraiment tué un homme, est-il poursuivi par la justice, par des chasseurs de primes ? Et qui est donc cette fille mystérieuse qui vient de débarquer dans leur petite ville de l’Arkansas ?

On suit les aventures de deux enfants confrontés au monde des adultes. Nous sommes au niveau des enfants, partagé entre leurs croyances, leurs rêves et la réalité. Ce film navigue entre le film d’apprentissage, le drame et le polar. Comme le film sillonne sur plusieurs genres, il nous permet de traverser plusieurs stades envoûtement et romantisme, brutalité et innocence. Le Mississipi est un personnage du film, on le voit sous toutes ces faces à tous les moments de la journée. Contrairement à Shotgun Stories et Take Shelter, il y a plus de personnages et plus d’intrigues secondaires.

Superbe mise en scène, les mouvements de caméra suivent les mouvements du fleuve. La mise en scène est maîtrisée. Les acteurs sont excellents, mention spéciale pour Matthew McConaughey qui est parfait dans le rôle de ce péquenaud amoureux transit et un peu naïf.

Aucune récompense à Cannes l’année dernière, allez savoir pourquoi. Mais le film est encore en salle.

L’Affiche de la 66ème édition

L’affiche de la 66ème édition du festival se dévoile en animation…

Mettant en scène Joanne Woodward et Paul Newman lors d’un baiser vertigineux, elle est tirée du film « A new kind of love » de Melville Shavelson dont voici l’affiche originale :

Un film de 1963 qui raconte un chassé-croisé parisien et amoureux entre Samantha Blake, une jeune styliste, et Steve Sherman, un reporter qui vient enquêter sur le milieu de la mode. A découvrir ou à redécouvrir pour tous les amateurs de cinéma… et de ce couple mythique. Un avant-goût ici :