ROUGE AMER

Retour personnel sur Le goût du tapis rouge, sorti en salle le 17/05/2017

Par Elise Yaravel, le 21/05/2017 à Paris

Le goût du tapis rouge est un documentaire d’Olivier Servais d’1h13 sorti en salle le 17 mai 2017, soit dans la foulée de cette 70ème édition du Festival de Cannes. Au travers d’images d’éditions passées, le réalisateur prend le parti de mettre à l’écran ceux qui n’apparaissent, pour ainsi dire, presque jamais dans les medias, des professionnels du cinéma, aux travailleurs, mannequins, cinéphiles, groupies, artistes de rue, badauds, vendeurs à la sauvette ou sans-abris.

Autant vous dire qu’à quelques jours du départ de l’équipe Clap 8 pour Cannes, ma curiosité et moi n’avons pu nous empêcher d’aller voir ce qui se trame dans les rangs des oubliés de la Croisette dont je ferai partie dès ce mercredi 24 mai.

Finalement, le documentaire ne nous apprend que peu de choses si ce n’est ce que l’on imagine déjà car, sans naïveté, chacun est à-même de se figurer les vies de celles et ceux qui, à défaut de fouler le rouge de ladite carpette, se contentent de près pour certains, de très loin pour d’autres, de l’effleurer. La qualité du documentaire est qu’il donne à voir cette réalité parallèle et pour cela, le spectateur, lui, est bien mieux installé que la foule sur marchepied greffée aux barrières du périmètre de sécurité.

Seulement voilà, d’images d’archive en caméra embarquée et de go pro en smartphone, on est parfois pris de nausée. Je ne peux m’estimer séduite par les animations, ralentis, transitions et autres musiques psyché… L’idée est là et pertinente de surcroît. Malheureusement, la technique est maladroite et porte des sabots un peu trop gros. Je me renseigne alors et découvre qu’Olivier Servais est avant tout un enseignant-chercheur en Sciences Humaines et Sociales qui, par passion du cinéma et des festivals, a enfilé une casquette de réalisateur et ses lunettes d’anthropologue pour observer la structure sociale de la faune cannoise des mois de mai.

Les procédés laissent à désirer mais le propos sauve amplement la mise. On rit (jaune parfois), on tourne la tête de gauche à droite en pensant très fort  » c’est pas possible,  » on est décontenancé souvent et ébahi aussi par cette drôle de magie. C’est bizarre comme sentiment. Malgré la noirceur de cette réalité, on a envie de croire que chacun, quelle que soit sa place sur la croisette, rentrera chez lui avec au moins un petit souvenir à chérir.

Quant à moi, je me dis qu’avec sa passoire à show-business, Olivier Servais apaise en amont la claque quelque peu douloureuse que je risque de prendre en arrivant sur place alors oui, c’est rouge amer mais nécessaire !

 

Ecrit par Elise Yaravel

La polémique Netflix : retour sur le sujet qui agite la Croisette !

Netflix, plateforme américaine de vidéo à la demande par abonnement connue de tous, fait grand bruit et bouscule les traditions du Festival, du jamais vu ! Voilà de quoi il retourne.

Tout a commencé lors de l’annonce des films en Compétition Officielle. Parmi les 19 titres sélectionnés, deux sont distribués par la plateforme américaine : The Meyerovitz Stories de Noah Baumbach et Okja de Bong Joon-Ho. Mais, qui dit distribution sur Netflix, dit aucune diffusion en salle dans l’hexagone.

En effet, il faut savoir qu’en France, la réglementation est très précise concernant ces plateformes : un film ne peut être diffusé sur une plateforme de vidéo à la demande par abonnement que 36 mois après sa sortie en salle. Ce qui n’arrange pas le géant américain.

Et c’est là tout le problème : Pedro Almodóvar affirmait cette semaine que ce serait « un énorme paradoxe que la Palme d’or ou un autre prix (…) ne puissent pas être vu en salle ».

Face à cet événement inédit, la Fédération des Cinémas Français a exprimé son inquiétude et demandé « une clarification rapide » le 14 avril dernier. Netflix et le Festival tentent alors de trouver un accord : la plateforme propose une sortie des films cannois dans quelques salles de l’Hexagone, sans plus de détails : « Nous sommes convaincus que les cinéphiles français n’ont pas envie de voir ces films trois ans après le reste du monde ».

On apprend le 10 mai, via un communiqué du Festival, que la recherche d’un compromis a échoué, mais que les deux films seront cependant maintenus en compétition. Le Festival décide alors d’une mesure choc : il annonce une modification de son règlement pour la prochaine édition : « Dorénavant, tout film qui souhaitera concourir en compétition à Cannes devra préalablement s’engager à être distribué dans les salles françaises ».

Au moins maintenant c’est clair !!! Mais quelque peu hypocrite aussi puisque de nombreux films étrangers qui sont au Festival de Cannes, parfois même dans la sélection officielle, ne sortiront jamais en salle en France …

Le sujet divise, et démontre surtout les rapports ambigus entre les exploitants français et les producteurs et distributeurs ainsi que la complexité de la réglementation française. « Plus que jamais, notre régulation apparaît dépassée » déclarent les cinéastes français de l’Association des Auteurs, Réalisateurs et Producteurs, rappelant les discussions engagées depuis deux ans pour renouveler le cadre de la chronologie des médias, « nous demanderons au prochain gouvernement de s’emparer rapidement de ce dossier politique ».

Le film de Bong Joon-ho, Okja, en lice pour la Palme d’or, était projeté vendredi dernier dans la salle cannoise du Grand Théâtre des Lumières. Selon Télérama, « une atmosphère particulièrement confuse s’installe : la salle gronde de sifflets et d’applaudissements mêlés ». Et puis le sort s’acharne : le film est interrompu quelques minutes après le début de la séance ! Certains imaginent que la polémique y est pour quelque chose mais non, un simple problème de rideau a contraint les organisateurs à stopper la projection.

La polémique, alimentée par les déclarations via Facebook de Reed Hasting, patron de Netflix qui ne décolère pas, n’est pas prête de retomber.

Certain sont dans l’incompréhension comme Will Smith, l’un des membres du jury qui affiche une position plus conciliante : « Chez moi, Netflix est utile car les gens peuvent voir des films qu’ils n’auraient pas pu voir autrement ». L’actrice Tilda Swinton, juré lors de l’édition 2014 déclare : « Je crois qu’il y a de la place pour tout le monde (…). En l’occurrence, Netflix a fait en sorte que la vision de Bong Joon-ho devienne réalité ».

Qui a tort, qui a raison ? Voilà toute la complexité de cette controverse qui n’a pas fini de faire parler d’elle sur la croisette.

La montée des marches de The Meyerowitz stories est prévue ce soir à 19h, nous suivrons son accueil avec attention !

 

Écrit par Pauline Dutheil

Qui était Kim Ji-Seok, réalisateur tristement décédé à Cannes ?

Victime d’une crise cardiaque le 18 mai à l’âge de 57 ans, le directeur adjoint du Festival International du Film de Busan (BIFF) était en voyage d’affaires sur la Croisette. Nous vous proposons pour lui rendre hommage de revenir sur son parcours.

 

Kim Ji-Seok est né le 21 avril à Busan, en Corée du Sud. Il est titulaire d’un master en théâtre et en cinéma. Membre du Korean Film Council et fondateur du Festival international du film de Busan, dédié au cinéma coréen, Kim Ji-Seok en est l’un des premiers défenseurs. Depuis 1996, une fois par an, l’évènement se donne comme objectif de faire la promotion de nouveaux talents. Ce festival est aujourd’hui considéré comme le plus gros d’Asie, et comme l’un des marchés les plus importants au monde. Sa dimension internationale n’est pas qu’un mot : à la dernière édition, pas moins de 79 nationalités étaient représentées.

Il a d’ailleurs révélé au monde le réalisateur Bong Joon-Ho dont le film Okja est dans la sélection officielle du Festival de Cannes.

Engagé, il avait fait en tant que programmateur des choix audacieux, dont celui de diffuser en 2014 un documentaire sur le naufrage du ferry Sewol qui avait fait 304 morts, dont de nombreux lycéens, et ce malgré les pressions de la présidente Park Jung-Hye.

Pour anecdote, la vie de Kim Ji-Seok était complètement liée à Busan : il y est né, y a grandi, y a fondé son festival, s’est marié cette même année. Son fils lui a confié vouloir, lui aussi, travailler pour le BIFF plus tard. Dans une interview accordée à Variety en 2015, il affirmait « Vous pouvez voir les bouleversements de l’histoire du BIFF en regardant ma vie ».

En décédant à Cannes, Kim Ji-Seok y a laissé une trace : pas seulement l’autel orné de fleurs blanches installé par le Conseil du Film Coréen, mais celle d’un amoureux du cinéma, au-delà des frontières.

 

Ecrit par Majoe Loial

Résultats concours de synopsis

LA PALME D’OR (1er prix) :

La Palme d’Or revient à Kenza Vannoni, qui par son histoire farfelue, son style hâché, a attisé notre curiosité et nous a donné envie d’en savoir plus sur l’énigmatique Jean-Sol !

« Toussaint. Halloween. Jean-Sol, 65 ans, s’écroule sur une plage et s’endort. Des enfants déguisés viennent jouer autour de lui et se racontent leurs rêves. Lorsqu’il se réveille, il est recouvert de coquillages. Assis plus tard à un arrêt de bus, il est emmené de force par un groupe de jeunes types. Mutique, aucun d’eux n’obtient un mot ou un geste de lui. Ne sachant pas où le déposer ils se retrouvent contraints de l’emmener avec eux. Au cours d’un jeu de rôle lancé par l’un d’eux, Jean-Sol raconte son histoire. Les poids lourds, la station essence, cette fille folle-dingue, qui devint sa femme, cette tempête dans laquelle elle l’embarqua, ses énigmes, sa disparition. »

LE GRAND PRIX DU JURY (2ème prix) :

Le Grand prix du jury est décerné à … (ouverture de l’enveloppe) Syrine Azizi pour son synopsis L’enragée ! Cette histoire à trois voix nous a parlé !

« Syrielle, succombe à une leucémie, après de longs mois de combat, laissant derrière elle une famille accablée par le chagrin.

Stella, l’aînée des quatre enfants, tout juste majeure, à fait une grande promesse à sa mère sur son lit de mort, une promesse qui pourrait bouleverser l’équilibre de la famille, la diviser…

Marc Dauphinoix, avocat pénaliste au barreau de Paris, n’a jamais éprouvé une véritable jouissance à exercer son métier. Il voit un beau jour, la porte de son cabinet poussée avec détermination par une jeune fille, décidée à demander la garde de ses frères face à son père… »

LE PRIX DU JURY (3ème prix) :

Et le grand gagnant du Prix du jury est … (crépitement des flashs) le synopsis de Tonino Boyce pour la fantaisie de son scénario !

« En rentrant chez lui Vincent se retrouve nez à nez avec Joe, un cambrioleur, trop occupé à déposséder son hôte, celui-ci se fait maîtriser. Vincent est collectionneur, il a accumulé beaucoup de beaux objets dont il ne compte se séparer à aucun prix et encore moins sans contrepartie. Il lui propose alors un pacte étrange: il ne le dénonce pas, à condition que Joe se porte garant de l’inviolabilité de l’appartement en le protégeant des professionnels de son espèce. »

L’équipe Clap8

Création visuelle : Laura Poirier

Les fantômes de l’été 2017

Retour personnel sur Les fantômes d’Ismaël, film d’ouverture sorti en salle le 17/05/2017 

Par Elise Yaravel, le 19/05/2017 à Paris

Ce matin, vendredi 19 mai à Paris, c’est tout gris et ce ciel de parapluies me fait miroiter le rouge d’un certain tapis… Il faut dire que les festivités sont lancées depuis 2 jours et qu’il me tarde d’y mettre les pieds. En attendant, direction une salle d’un des Cinémas Indépendants Parisiens où je pars à la rencontre des Fantômes d’Ismaël d’Arnaud Desplechin, film hors compétition, présenté en ouverture de cette 70e édition du Festival de Cannes.

En chemin vers ma croisette de substitution, je me dis ne pas avoir tellement d’a priori car je n’ai pas cherché à lire ou entendre de commentaires sur ce film. Je me dis aussi que je connais mal le réalisateur et qu’il est hors de question de faire croire le contraire au travers de cet article. Comme cela m’empêchera de comparer la réalisation en question à ses consœurs aînées, je vais devoir  contenter de ce que je vois, entends et ressens pour vous en dire quelques mots.

En entrant dans la salle, je connais donc le nom du réalisateur, celui des acteurs et j’ai cette ligne en guise de synopsis : À la veille du tournage de son nouveau film, la vie d’un cinéaste est chamboulée par la réapparition d’un amour disparu… La seule réflexion que je suis capable de mener à ce moment est que le film d’ouverture n’est pas une prise de risque au vu du casting (Mathieu Amalric, Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg, Louis Garrel, Hippolyte Girardot)… Enfin, je me dis que le challenge n’est pas bienvenu pour ouvrir un festival de toute façon. Quoi qu’il en soit, ces têtes d’affiche-là, au moins, ont le mérite de représenter le talent de la France pour le 7Art de manière plus évidente que les talons ayant couru la Présidentielle 2017 !

[…]

Je constate que le public sort de salle sourire aux lèvres mais encore me faut-il savoir pourquoi je sors moi aussi Mona Lisa de ces deux heures-là et la réponse vient assez rapidement : on prend un malin plaisir à se faire berner. On comprend que le scénario s’éclate, que les histoires se croisent, que les identités se démultiplient et, bien que conscients, on se laisse volontiers mener en bateau. On est presque acteur au demeurant que le film devient thriller car on tente de dénicher les indices et on redouble d’attention quant aux couleurs, cadrages, points de vue, comportements, ambiances sonores, vocabulaire, cadre spatio-temporel. Comme Ismaël, ça nous empêche de dormir et ça nous échappe autant que ses histoires l’habitent.

La virtuosité du scénario et des acteurs nous traîne de vies en villes, de réel en rêve et de cauchemars en survie. On tient là une narration suffisamment romanesque et hors de la société pour mettre au placard la lourdeur électorale des derniers mois. Ca y est Cannes, l’eau nous vient à la bouche. On te prend à bras le corps et on te serre très fort parce que cette année on t’aime peut-être plus fort que les autres années encore. Prends-nous la main, balade-nous des strass du palmarès à la sueur du Philippe Chatrier et jette-nous enfin dans l’ivresse de l’été jusqu’au retour des fantômes, comme toujours, ou de la réalité.

Cannes 2017 : ça commence !

Au lendemain du lancement officiel de la 70ème édition du Festival de Cannes, je vous propose un petit retour sur la Cérémonie d’Ouverture. Ce moment très attendu, présenté par la maîtresse de cérémonie Monica Bellucci et mis en sène par Alex Lutz, est pourtant resté assez formel…


Comme à son habitude, la Cérémonie d’Ouverture commence avec quelques minutes de retard. En préambule, on découvre un film réalisé par Alex Lutz le mettant en scène accompagné de Monica Bellucci. Il reprend une interview sur le modèle de Cannes en 1946. Hommage à la longévité du festival mais aussi beau clin d’œil à la question du genre puisque l’acteur joue le journaliste mais aussi l’actrice quand Monica Bellucci, grimée en réalisateur, crève l’écran.

Après un diaporama de plusieurs images de films cultes, Louane et Benjamin Biolay entonnent une chanson de Claude Nougaro sur l’univers du cinéma. Le duo ne me convainc pas sincèrement et je me demande toujours pourquoi il y a ces intermèdes musicaux (sachant que celui qui va suivre sera bien plus étonnant…!)

Enfin, Monica Bellucci arrive sur scène sous les applaudissements du public. Son discours, sage mais efficace, ne manque pas de mettre en lumière les différents enjeux de notre société actuelle. En commençant par un bel hommage aux femmes, l’actrice italienne explique que “alors que la beauté n’est pas liée à la jeunesse mais à l’âme, on peut dire que le Festival de Cannes est comme une femme dont l’âge qui avance ne peut que faire grandir sa force créatrice” tout en soulignant que 12 femmes sont en compétition cette année et que cela l’enchante. Autant dire que que je partage son enthousiasme. Elle enchaîne en insistant sur les dimensions multiples et complexes que véhicule le cinéma qui n’a “ni sexe, ni drapeau, ni frontière ». Bref, la maîtresse de cérémonie parvient à décrire le festival et ses enjeux avec une belle simplicité.

La vidéo regroupant différents films de Pedro Almodovar, président du 70ème Jury du Festival de Cannes, me rappelle combien cet homme est talentueux, mais aussi combien il aime les femmes. Il arrive ensuite, accompagné par une standing ovation. A sa suite, les huit membres du jury rejoignent leurs sièges. Des extraits des 19 films en Compétition Officielle ont été compilés pour nous donner un avant-goût de ce que l’on va voir : effet réussi, je me demande déjà comment je vais faire mon choix quand je serai sur place…

Avant d’annoncer l’ouverture officielle du festival, nous avons droit à un autre intermède musical qui défie les lois de l’entendement. Monica Bellucci se lance dans un tango avec Alex Lutz et finit par l’embrasser fougueusement! La signification de tout ça? Je cherche encore de mon côté…

Pour clôturer la cérémonie, Monica Bellucci invite l’actrice franco-américaine Lily-Rose Depp et le réalisateur iranien Asghar Farhadi a annoncer l’ouverture du festival. Le réalisateur, symbole d’un cinéma d’auteur engagé, rend un hommage touchant à Cannes qui est pour lui “le lieu par excellence de la rencontre respectueuse des cultures à travers le langage du cinéma”. La jeune actrice quant à elle, que l’on sent assez impressionnée, cite l’écrivain et réfugié Salim Jabran “le soleil traverse les frontières sans que les soldats ne puissent lui tirer dessus” avant de déclarer ouvert le 70ème Festival de Cannes..

En résumé, pas de grandes surprises mais quelques jolies prises de position. Espérons tout de même que le Festival nous réserve un peu plus de rebondissements ! Cannes 2017 commence tout juste !

 

Ecrit par Pauline Vallet

Découvrez qui se tiendra aux côtés de Pedro Almodovar pour la 70eme édition du Festival de Cannes.

Pour cette 70eme année consécutive, qui débutera le 17 mai prochain, les organisateurs du Festival du cinéma ont nommé un jury d’exception.

Après la révélation de la maitresse de cérémonie, qui n’est d’autre que la sublime Monica Bellucci, nous découvrons que le président du jury s’avère être l’incarnation du cinéma espagnol, le réalisateur, scénariste et producteur Pedro Almodovar. Accompagné d’un jury de 8 personnalités du cinéma, ils auront la lourde tâche de départager les participants afin de décerner la Palme d’or.

Un choix éclectique : 4 femmes et 4 hommes.

Ce jury est composé du légendaire acteur hollywoodien Will Smith, de l’Italien Paolo Sorrentino, de l’actrice Agnès Jaoui, de la réalisatrice Maren Ade, de l’actrice Jessica Chastin, du réalisateur sud-coréen Park Chan Wook, du compositeur Gabriel Yared ainsi que de l’actrice chinoise Fan Bingbing.

 

Will Smith, qu’on ne présente plus dans le milieu du cinéma, lauréat de deux Grammy Awards et nommé deux fois aux Oscars, a été sélectionné pour élire les œuvres du 7e art.

 

« Cannes m’a ouvert les portes du cinéma », c’est ce qu’affirmait la talentueuse actrice JessicaChastin. Connue pour ses rôles dans les films The Tree if Life, Zero Dark Thirty ou encore Interstellar, l’actrice américaine multiplie les affiches de films.

 

Récompensé par l’Oscar du meilleur film étranger en 2014 pour la Grande Belleza, et par le prix du jury pour II Divo, Paolo Sorrentino est un habitué du tapis rouge.

 

La productrice et réalisatrice Allemande, Maren Ade s’est faite remarquée l’année dernière, en 2016, pour son film Tony Erdmann. Elle est également à la tête de la société de production Komplizen film.

 

Compositeur français réputé pour sa liste de musique de film à n’en plus finir, Gabriel Yared a réalisé plus de 120 musiques. Il a œuvré aux côtés de Jean- Luc Godard pour Sauve qui peut la vie ainsi que de Michel Ocelot pour Azur et Asmar. Il a également remporté le prix de la meilleure musique de film.

 

Célèbre pour son rôle dans un X-Men : Days of Future Passeded et pour ses multiples apparitions dans des films chinois, l’actrice chinoise Fan Bingbing fera sa première entrée au Festival de Cannes lors de l’édition 2017.

 

Park Chan-wook : le réalisateur sud-coréen a foulé le Festival de Cannes à plusieurs occasions et a reçu le Grand Prix pour son film Old Boy. Il a également mis en compétition ses films, Thirst, Ceci est mon sang et Mademoiselle.

 

L’actrice, scénariste et réalisatrice française Agnès Jaoui est actuellement à l’affiche du film Aurore. Lauréate de plusieurs César, elle est une figure du cinéma féministe.

Ecrit par Kenza Hamnoune

Cannes 2017 : Des femmes à l’honneur certes, mais l’honneur sera-t-il donné aux femmes ?

« Des femmes ! Des femmes ! Des femmes ! ».

Mémorable discours de Houda Benyamina, réalisatrice de Divines, primée de la Caméra d’Or lors de l’édition 2016 du Festival de Cannes. Cette revendication, hurlée dans le micro, trophée brandi, aurait-elle été entendue ?

Depuis la création du Festival, il est impossible de passer à côté de la faible représentation féminine en Compétition Officielle : on dénombre 70 réalisatrices contre 1599 réalisateurs sélectionnés autrement dit 4,2%. Les plus entêtés expliqueront qu’il y a moins de réalisatrices que de réalisateurs, ce qui explique tout simplement cet infime pourcentage. Certes, mais les femmes représentent tout de même 25% de ce métier dans le monde !

Concernant les réalisatrices primées, les chiffres parlent également d’eux-mêmes : uniquement 12 femmes ont été récompensées depuis 1949… Parmi elles, une seule a reçu ce prix tant convoité qu’est la Palme d’Or : la réalisatrice Jane Campion en 1993 pour son film La leçon de piano… Mais une ombre vient ternir cette réussite : la réalisatrice a dû partager son prix, reçu ex aequo avec le réalisateur chinois Chen Kaige pour Adieu ma concubine.

C’est dit. Mais pas d’inquiétude, on ne va pas vous assommer de chiffres.

Objectivement, la Compétition Officielle reste un monopole pour les réalisateurs confirmés (de surcroît souvent blancs et âgés d’au moins une cinquantaine d’années, mais restons concentrés sur notre sujet…). Cependant, au fil des années, les réalisatrices parviennent à se faire une place notamment dans les compétitions parallèles. On peut citer La Semaine de la Critique, véritable “tête chercheuse” du festival qui donne la part belle aux jeunes réalisateurs et réalisatrices, mais aussi la Quinzaine des Réalisateurs qui se dote rapidement de la devise « les films naissent libres et égaux entre eux : il faut les aider à le rester[1] ». Enfin il faut rappeler que la liberté d’action de cette sélection participe à une meilleure représentation des femmes.

Pour cette 70ème édition, il faut souligner les 12 réalisatrices sélectionnées sur les 49 films retenus, toutes compétitions confondues, mais insistons tout de même sur le fait que seulement trois d’entres elles sont en compétition pour remporter la mythique Palme d’Or, sur les 18 longs métrages sélectionnés. Pierre Lescure (Président du Festival) et Thierry Frémaux (Délégué général) n’ont pas manqué, lors de la conférence de presse, de mettre l’accent sur cette progression : « C’était 9 l’an dernier, 6 il y a 2 ans ».

Mouais… il n’y a pas de quoi être très fier et si le nombre de femmes représentées n’augmente que de 3 personnalités par an, on a encore du boulot pour atteindre cette parité tant attendue … Mais restons optimistes ! En attendant le début du festival, voici un petit focus des trois réalisatrices qui présentent leur film en Compétition Officielle :

Sofia Coppola avec Les Proies

Après Virgin Suicide sorti en 2000, Sofia Coppola nous propose de replonger dans l’univers de l’adolescence sur fond d’une Amérique puritaine. L’intrigue se déroule, en 1984, au sein d’un pensionnat de jeunes filles, en pleine guerre de Sécession. L’affiche nous propose un trio séduisant: Nicole Kidman, Kirsten Dunst et Colin Farrell pour le sixième long métrage de la réalisatrice. Sélectionnée en 1999 à la Quinzaine des Réalisateurs pour Virgin Suicides, c’est cette année la deuxième fois que la réalisatrice concourt en Compétition Officielle après la sélection de Marie-Antoinette en 2006.

 

Naomi Kawase avec Hikari

 Vers la lumière (en français) est un drame romantique qui met en scène la rencontre entre une audio descriptrice de film et un célèbre photographe dont la vue se détériore irrémédiablement. L’occasion de retrouver l’actrice Masatoshi Nagase, que la réalisatrice avait dirigée dans « Les délices de Tokyo ». Naomi Kawase est une des rares réalisatrices habituées de la Croisette : la cinéaste japonaise entame sa 5ème course pour décrocher la Palme d’Or ! Elle est également une des rares à avoir été primée plusieurs fois : elle a reçu la Caméra d’Or en 1997 pour Suzaku et le Grand Prix en 2007 pour son film La Forêt de Mogari.

 

Lynne Ramsay avec You Were Never Really Here

 Avec Joaquin Phoenix, la britannique nous propose un long métrage adapté d’un roman de Jonathan Ames. Un vétéran de guerre tente de sauver une jeune fille prise au piège d’un réseau de prostitution… Symbole d’un cinéma anglais ambitieux, Lynne Ramsay connaît bien la Croisette. Son premier film Ratcatcher était à Un Certain Regard en 1999, elle obtient les prix C.I.C.A.E et le Prix de la Jeunesse pour Morvern Callar lors de la Quinzaine des Réalisateurs en 2002 et cette année, elle est pour la deuxième fois en Compétition Officielle, après We Need to Talk about Kevin présenté en 2011.

Nous avons, comme vous pouvez vous en douter, hâte de découvrir ces films et nous ne manquerons pas de vous faire partager nos impressions, déceptions ou coups de cœur tout au long de cette quinzaine Cannoise !

 

Ecrit par Pauline Dutheil et Pauline Vallet

[1] Citation de Pierre Kast, cité par Pierre-Henri Deleau (préface de Jeanne Moreau), « Les Réalisateurs de la Quinzaine (20ème anniversaire) » 1989 : 14 dans « Le Festival de Cannes sur la scène internationale », Loredana Latil 2005 : 245

Concours de synopsis

Jeunes folâtres étudiants de Paris 8 !

Vous entretenez des rapports tendres, fougueux avec le cinéma ? Votre imagination musclée, infatigable vous a fait le dieu des narrations, des anecdotes et des épopées. Vous maniez votre plume mieux que personne pour nous dévoiler les profondeurs fertiles de votre cerveau échauffé ?

Le blog Clap 8 vous donne pour la première fois la possibilité de mettre à nu vos talents de scénaristes, d’être exposé sur un blog très visité chaque année

Qu’est-ce que Clap 8 ? Un blog tenu par des étudiants de Paris 8 qui partent en voyage d’étude au festival de Cannes du 24 au 29 mai.

La teneur du concours : 

Nous vous proposons un concours de synopsis substantiellement libertin. Le thème est ouvert, les rédactions à plusieurs acceptées. Le synopsis ne doit pas dépasser la mensuration des 700 caractères. Vous avez un mois, jusqu’au 16 mai, pour nous l’envoyer à l’adresse Clap8.2017@gmail.com.

Le déroulement du concours :

Les trois synopsis qui nous auront le plus séduits partiront à Cannes avec nous et seront présentés à des réalisateurs, journalistes, acteurs, visiteurs du festival afin de recueillir leurs avis, positifs comme négatifs. Ces rencontres seront bien évidemment filmées et publiées et les synopsis gagnants accessibles sur le blog Clap 8.

Notre ambition : 

Vous rendre vous aussi acteurs du festival.

En attendant de savourer vos créations, l’équipe de Clap 8 vous souhaite une soirée sans panne … d’inspiration. Les résultats du concours vous seront communiqués le 20 mai sur notre site.

Ecrit par Marie Tomaszewski accompagné du visuel de Laura Poirier