Cet article n’est pas un article sur la palme d’or mais sur un véritable coup de cœur !
Avec La Vie d’Adèle, Abdel Kechiche confirme deux de ses talents : sa capacité à représenter la vraie vie et ses vrais gens ainsi que son flaire pour repérer des prodiges et les mettre en lumière. Après Sara Forestier dans L’Esquive, voici Adèle dans sa vie…
Adèle est une lycéenne qui a un coup de foudre pour Emma. Le pitch est simple mais ce que le réalisateur nous donne à voir, ou devrais-je dire à ressentir est beaucoup plus complexe. La caméra accompagne l’évolution d’Adèle de l’adolescence à la vie de femme avec pour angle ses rapports aux autres et aux corps.
L’ambition du film n’est pas de s’engager dans le débat politique sur l’homosexualité mais simplement de représenter la jeunesse d’aujourd’hui : une jeunesse plus libre dans ses choix et dans sa vie.
Interpellant de réalisme, au-delà des scènes de sexe très explicites, le film propose une multiplication de petits riens, de petits détails qui au final font tout ; toute la crédibilité de ce personnage et de son parcours de vie. Tel un documentaire, le réalisateur laisse s’épanouir les scènes et nous fait complètement entrer dans l’intimité de l’héroïne. Dans la mise en scène comme dans le jeu d’acteur, tout semble vrai, de l’orgasme aux larmes de désespoir.
Un film éprouvant, tant pour l’actrice présente dans chaque plan du film et qui passe par toutes les émotions : doute, bonheur, tristesse, remise en question… que pour le spectateur dont tous les sens sont en éveil. Difficile de ne pas s’identifier, au moins le temps d’une scène, a l’un des personnages : l’histoire d’Adèle est avant tout une histoire d’amour, lesbien ou non, cela a peu d’importance.
Un film qui ne laisse pas de place à la simulation ; préparez-vous à 3h de vrai jouissance !
Orazi Mélanie