« Les misérables », choc nécessaire

« Les misérables », choc nécessaire

Cela fait déjà plus de 4 heures que je suis sorti de la projection de « Les Misérables » et impossible de m’enlever certaines scènes marquantes du film. Ce que je vais écrire est sûrement une lettre d’amour sans objectivité adressée au long-métrage de Ladj Ly mais pas grave, je me lance.

Les Misérables, fait clairement partie des films qui nous font passer par toutes les émotions. Durant la première moitié, on rit beaucoup à découvrir ce quartier aux habitants parfois atypiques (ou présentés comme atypique par les policiers). Ladj Ly a opté pour une introduction de film assez légère dans la tonalité, avec aussi la présence d’humoristes comme Fodjé Sissoko. Cette première partie nous prépare à une fin de film terrible et choquante. À ce moment-là, « Les Misérables » devient un drame, un thriller, avec des passages d’horreur et de film de guerre. Cette partie laissera surement sans voix beaucoup de spectateurs et fairont pleurer les plus émotifs. Certaines scènes, comme celle de l’arrestation, m’ont dressé les poils. Le choix de filmer quasiment comme un documentaire ces trois policiers offre une plus-value au long-métrage. On est embarqués dans cette équipe et on va patrouiller pendant deux jours avec eux. Cette sensation de réel est le but recherché et le choix des acteurs offre encore plus au film cette sensation. Pas d’acteurs reconnus et beaucoup de jeunes de quartiers semblent avoir été choisis pour incarner « Les microbes ». Même si le jeu des enfants n’est pas toujours juste, on oublie ce défaut très vite. Un défaut de début de film devient finalement une force.

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It must be heaven : une magnifique œuvre sur l’humanité!

It must be heaven : une magnifique œuvre sur l’humanité !

Plongé au cœur de la Palestine verdoyante, mystique et sereine, d’un Paris aux deux visages, carré et festif mais beau ou aux Etats-Unis : pays fou, loufoque et effrayant ! Suivre, simplement M. Élia Suleiman dans un de son voyage de scénariste dans ces 3 points de la planète sublimés par le regard de ce réalisateur et acteur !

It must be heaven est une satire de notre société tranchante et pourtant, douce, à l’image du personnage principal de cette épopée et des situations qu’il traverse !
Les anecdotes à dormir debout de ces voisins (père et fils), un poulet trop amer pour une sœur et ses frères colériques, une ode à la beauté des femmes dans toutes leurs diversités, une battel avec un moineau pour le clavier d’un ordinateur, un rendez-vous manqué avec un collègue et une productrice américaine, un contrôle douanier particulier et une porteuse d’eau : le décor est posé et nous tient tout le long du film dans des tableaux sublimes, drôles et tendres aux couleurs superbes.
Élia Suleiman vise, tire et touche sa cible : et c’est toujours juste ! La finesse de l’histoire et des images
Il dédie ce film à la Palestine : l’hommage est rendu et il est grandiose ! C’est comme un léger souffle sur les braises de l’espoir du combat quotidien des Palestiennens et Palestiniens pour leur terre, pour leur état, pour leur histoire !

Ce film méritait la palme d’or !

Et si l’expérience gastronomique rejoignait celle du septième art ?

Et si l’expérience gastronomique rejoignait celle du septième art ?

Avant ou après une séance de cinéma, les festivaliers se retrouvent souvent autour d’un bon dîner. Et si l’expérience gastronomique rejoignait celle du septième art ? C’est la question que nous avons posé aux restaurateurs du plus ancien quartier Cannois, le Suquet – sommet en provençal – qui offre une vue imprenable sur Cannes.

« Pour un film romantique ? Je suggérerais juste une coupe de champagne, une assiette de saumon fumé avec en plat principal des noix de Saint-Jacques flambées au cognac et pour le dessert un flan à la noix de coco qui rappelle les îles. »
Eric, la fontaine du Suquet

 


« Avant un documentaire sur la vie marine, je conseillerais la marmite du pêcheur avec sa petite rouille, du poisson frais issu de la pêche du jour et en dessert la mousse au chocolat faite maison, légère, pour finir et un verre de rouge pour accompagner. Un menu idéal pour entrer en immersion dans les profondeurs marines. »
Kevin, le bistrot du Suquet

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La Vie invisible d’Euridice Gusmão : lauréat d’un Certain Regard.

La Vie invisible d’Euridice Gusmão : lauréat d’un Certain Regard.

 Jeudi 24 mai, le Jury de la catégorie un certain regard Nadine Labaki a décerné son plus haut prix au film de Karim Aïnouz : La Vie invisible d’Euridice Gusmão.

Lauréat du prix d’un Certain Regard, ce film brésilien a su susciter, chez le Jury et chez le public cannois, un bouleversement complet.  Au programme : de l’émotion, de l’indignation, une certaine frustration, et plus que tout, une relation fraternelle particulièrement touchante. Adaptation cinématographique du livre de Martha Batalha, cette œuvre retrace l’histoire de deux-jeunes sœurs ayant grandi à Rio de Janeiro. Très proches et fusionnelles bien que différentes, elles se complètent tout à fait de par leurs caractères ; l’une rêve de devenir pianiste professionnelle, et l’autre de rencontrer le grand amour. Ce détail marquera la séparation pour toujours entre les deux jeunes filles : l’une d’entre elle part quelques mois en Europe, et lorsqu’elle revient, sa sœur ne vit plus au domicile familial. Suite à un mensonge de la part de leur père, les deux sœurs ne se reverront jamais, bien que vivant dans la même ville — elles viennent même à être au même endroit au même moment des années plus tard, ce qui cause une très grande frustration chez les spectateurs.

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Matthias & Maxime : un retour aux sources.

Matthias & Maxime : un retour aux sources.

Après un film français et un canadien, le jeune réalisateur tout juste trentenaire revient à Cannes avec un film québécois ; donnant ainsi un goût de nostalgie de ses premières œuvres.  

Sans grande surprise pour le public, Matthias et Maxime, projeté pour la première fois ce mercredi 22 mai, est conforme aux dires de Dolan préalablement, à savoir « un mélange de Tom à la Ferme et de Mommy ». Les habitués et connaisseurs auront sans doute reconnu les marques du québécois, que ce soit au niveau de la relation conflictuelle que le personnage principal, interprété par Xavier Dolan, entretient avec sa mère, dans la représentation de protagonistes LGBT ou encore dans l’assemblement des plans, l’utilisation des musiques et des éclairages… Certains réalisateurs ont une touche plus marquée que d’autres, qui font qu’on reconnait leurs films aisément, c’est le cas pour Wes Anderson, Terrence Malick… et Xavier Dolan. Cette fois-ci n’y manque pas non plus !

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L’Europe et le cinéma : présentation du programme Europe Créative !

L’Europe et le cinéma : présentation du programme Europe Créative !

A l’approche des élections européennes, pour cette année 2019, on peut se poser la question : mais que fait l’Europe pour le cinéma? Rencontre avec Aurélie Reveilleux d’Europe Créative France qui nous présente le programme Média Europe Créative.

Au festival de Cannes, sur le vieux port dans un des nombreux villages du festival se trouve le pavillon de l’Europe : un bel endroit pour savoir ce que fait l’Europe pour le cinéma et la culture en général !

Quand vous entrez dans le pavillon de l’Europe de la croisette, vous arrivez dans une ambiance chaleureuse, entre les espaces de conférences, de networking et les espaces plus conviviaux avec, en plus, terrasses donnant sur la plage !

Ici, se croisent des acteurs du cinéma venus de toute l’Europe qui parlent chacun leur langue : un échantillon de la culture Européenne dans une ville du sud de la France. L’Europe est donc partout, elle est aussi dans le cinéma.

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« Mektoub my bad ! » : critique du film d’Abdellatif Kéchiche

« Mektoub my bad ! » : critique du film d’Abdellatif Kéchiche

« Mektoub my bad ! » : c’est sans doute ce qu’a dû dire Abdellatif Kéchiche à l’issue de la projection officielle de son film Mektoub My Love : intermezzo, jeudi 23 mai à 22h au grand théâtre lumière de la croisette. Il a d’ailleurs pris la fuite après quelques mots d’excuse au public à la fin de cette projection officielle « le film est sans doute un peu long » ! 
Sans aucun doute oui ! 
Explications …

Mektoub My Love : intermezzo est un film qui nous présente une dizaine de jeunes entre 18 et 27 ans lors d’une soirée en boite de nuit. Il est le 2ème volet d’une trilogie, le premier étant Mektoub My Love : canto uno.

Environ 3h30 de film avec seulement 3 lieux différents (4 si vous comptez les toilettes de la boite de nuit comme un lieu à part). C’est justement dans ce club que 90% de l’intrigue se déroulera.

Globalement, des filles en short/brassière qui twerk dans la dite boite de nuit et… quelques intrigues de séduction classique dans une bande de jeunes sont propices à la situation exposée ! 

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Le phénomène Parasite !

Le phénomène Parasite !

Le 8 Avril 2019, une bande-annonce énigmatique mais pas moins attirante est postée sur Youtube. Il semblerait que ce soient les premières images du nouveau long-métrage du coréen Bong Joon-Ho. Jouissant d’une certaine renommé dans le monde du cinéma et étant en compétition officielle à Cannes, le film devient pour beaucoup la plus grosse attente de ce festival (même devant le Once upon a time in Hollywood de Quentin Tarantino).

La bande-annonce

L’ayant vu pour la première fois avec ma sœur, je me rappelle son « J’ai rien compris » juste après la fin de la bande-annonce. C’est là qu’est le premier tour de force de ce film, sa communication. Rien, on ne comprend rien durant un peu plus d’une minute. La seule chose compréhensible ici, c’est le fait que l’enfant de la famille donne un cours d’anglais. Ensuite, c’est un cumul d’images qui n’ont rien à voir les unes avec les autres. Ce système de bande-annonce (qui ne se fait plus maintenant) nous force à utiliser notre imagination et nous créer nos propres scénarios. Dans un monde où les bandes-annonces font désormais plus de 3 minutes et où toute l’histoire du film y est racontée (parfois des images de la scène finale), Parasite opte pour l’originalité par le biais du minimalisme.

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L’aventure cannoise commence !

L’aventure cannoise commence !

Après cinq longues heures de train pendant lesquels nous n’avons pas pu contenir notre excitation, nous sommes enfin arrivés à Cannes. L’équipe au complet (ou presque), était prête à poser ses valises pour cinq jours de folies ! A peine installés, cette expérience inoubliable commençait déjà.
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Ça caquette à Cannes ?

Ça caquette à Cannes ?

Ça caquette à Cannes est une série de plusieurs VLOGS qui vous emmènera dans le plumage du festival de Cannes.

Montée des marches, projections, mais aussi chutes et cocasseries, suivez les étudiants de l’Université Paris 8 au cœur de l’aventure Clap 8.

Ça caquette à Cannes – Présentation

 

Ça caquette à Cannes – Jours 1 et 2

Rencontre avec Oumar Sall, le producteur de Atlantique, premier apéro sur le sable cannois, réveils à 6h pour les séances de 8h30, montées des marches, paninis et flashs d’appareils, les étudiants profitent à 1000% de cette incroyable aventure.

Ça caquette à Cannes – Jours 3 et 4

Suivez l’équipe de Clap8 au coeur du festival. Ce sont les derniers instants de l’aventure cannoise pour les caquetteuses, l’heure de ranger son beau plumage et de profiter des derniers moments. Montée des marches, conférence de presse avec l’équipe du film Sybil de Justine Triet, sexy paninis, hommage à Sylvester Stallone, des files d’attente, du soleil, des compeed, un récap ensemble de l’aventure cannoises et pas mal de fatigue.

 

Suivez l’équipe de Clap8 au cœur du festival :