L’auteure de la BD qui a inspiré La Vie d’Adèle s’exprime sur le film

A lire, un billet de Julie Maroh, auteure de la BD qui a inspiré La Vie d’Adèle, palme d’or 2013. Elle revient sur le procédé d’adaptation du film, sur son engagement dans son oeuvre en tant que lesbienne, et donne son avis sur les polémiques autour des scènes de sexe. Lire ici.

Sa bande-dessinée, Le Bleu est une couleur chaude, a été publiée en 2010 aux éditions Glénat.

           

Questions-Réponses avec l’équipe d’On The Job

Après le film, c’est avec plaisir que l’équipe participe au jeu des questions-réponses avec les spectateurs. Apparemment, nous ne sommes pas les seules à partager cet avis concernant la qualité d’On the Job. L’un des deux réalisateurs, Erik Matti, est – et c’est logique – le porte parole et répond avec bonne humeur à nos interrogations. Il est également accompagné des producteurs et des acteurs – dont deux nous ont coupés le souffle par leur charme. Au cours de cette séance d’une quinzaine de minutes, nous apprenons quelques surprenants éléments de réalisation. L’élément le plus étonnant concerne le temps de tournage. La norme philippine impose en effet 20h de travail sur 24h. C’est pourquoi, celui-ci ne dure que 33 jours. Seulement 33 certes, mais nous les supposons très intenses ! La scène de la course-poursuite l’a d’ailleurs particulièrement été. D’une durée de dix minutes, son tournage prend fin après huit jours, soit 160 heures de travail ! Les routes ont notamment été bloquées pour l’occasion. Matti nous révèle d’ailleurs avec humour la facilité à bloquer les rues lorsqu’une contribution financière est généreusement offerte aux autorités… Autre élément, le décor carcéral est entièrement créé de toutes pièces et s’explique par la position très politique du film qui est en défaveur du gouvernement. La prison étant un lieu public, l’Etat philippin ne pouvait aider un projet qui relate ses problèmes de corruption. A ce propos, il n’y a aucun moyen de deviner l’accueil que réserve le public philippin à On The Job pour ces raisons politiques.

En bref, un moment très enrichissant et amusant !

 

Mélodie

On the Job, film philippin de la Quinzaine

On the Job, mais qu’est-ce donc ? C’est un thriller philippin en compétition pour la Quinzaine des Réalisateurs, signé Erik Matti, qui raconte l’environnement politique et carcéral de son pays. Sur le papier, le film semble intéressant. Deux prisonniers, Tatang et Daniel sont engagés par une organisation secrète en tant que tueur à gages. Régulièrement, les deux sortent de la prison pour exécuter leur mission d’homicides ou profiter de leurs familles respectives. Si l’un est plus expérimenté dans le meurtre (Tatang), l’autre est en situation d’apprentissage (Daniel). « Une balle dans la poitrine pour toucher et une balle dans la tête pour être sur », telle est la devise du plus expérimenté.  Non seulement une liberté colossale leur est laissée grâce à ce travail mais il est en de même au sein de la prison qui ressemble davantage à une petite ville souterraine. Corruption et manipulation sont ainsi les mots clés d’On the Job. En parallèle, nous suivons l’histoire de Francis et Joachim, deux policiers en charge d’élucider les nombreux récents meurtres.

Vous le voyez donc, le scénario suscite notre curiosité et nous ne ressortons pas déçus de cette séance ! Un certain temps s’écoule certes au départ et l’entrée dans l’univers du film est périlleuse mais cette longueur est nécessaire pour comprendre la complexité des personnages. Outre ce point, aucun ennui n’est possible. Le film dure deux heures mais passe d’une telle rapidité. De nombreuses surprises, d’actions, de drames, une légère violence, un très bon casting, la recette marche et nous sommes conquis !

 

Mélodie

Inside Llewyn Davis de Ethan et Joel Coen

Gran Prix du Jury : Inside Llewyn Davis, voyage au coeur de l’univers musical folk de Greenwich Village

Si vous voulez passer un moment de détente entre amis en écoutant de la musique folk : allez-voir le nouveau film des Frères Coen « Inside Llewyn Davis » avec Oscar Isaac, Carey Mulligan et Justin Timberlake.
En recréant des rencontres entre différents musiciens de l’époque, les frères Coen nous transportent dans le milieu de la scène musicale folk anglaise des années 60.
Le film nous plonge une semaine dans la vie de Llewyn Davis, jeune chanteur de folk dans l’univers musical de Greenwich Village en 1961. Llewyn Davis lutte jour après jour face aux difficultés du métier de musicien pour gagner sa vie avec sa guitare qu’il emmène partout avec lui.
Dès les premières images du film, le spectateur est transporté par la voix de Llewyn Davis qui nous emmène découvrir son univers musical nous tenant en éveil durant tout le film. Les frères Coen manient encore une fois avec brio leurs acteurs dont le jeu s’harmonise parfaitement.
Oscar Isaac mène le film en interprétant avec une très grande justesse Llewyn. C’est un personnage attachant, mené par son rêve: celui de pouvoir vivre de sa musique à laquelle il dédie sa vie. Il se produit dans le même bar, plusieurs fois par semaine, où il retrouve sa bande d’amis. Le spectateur se sent proche de Llewyn qui se bat corps et âme pour sa passion.
Tous les ingrédients sont réunis pour arriver au final à un résultat plus que réussi. Les acteurs jouent juste, le scénario colle parfaitement à l’histoire, les lieux sont multiples, la musique, qui a une place primordiale dans l’histoire, nous plonge profondément dans la vie de Llewyn et son entourage.
Si ce film nous a autant plus c’est que les frères Coen ont su apporter les notes d’humour quand il le fallait, sans tomber dans la comédie, les situations en elles même sont drôles.
Inside Llewyn Davis se termine avec un petit clin d’œil à Bob Dylan qui fait lui aussi ses premiers pas dans le bar que fréquente Llewyn.
En une phrase, Inside Llewyn Davis est un film a aller voir ! Le spectateur, bercé par la voix d’Oscar Isaac qui interprète lui-même les chansons, ne s’ennuie pas un seul instant. Même si simple, l’histoire nous tient en haleine du début à la fin grâce à l’humour des personnages et des situations.
Et puis, pour finir en beauté : mention spéciale au chat du film Ulysse, sans qui ce film n’aurait pas lieu d’être.

La Grande Bellezza

Le cinéma italien?

Heu… je n’y connais rien. Et depuis hier soir je le regrette.

Si je devais ne parler que d’un film de ce festival de Cannes 2013 ce serait La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino.

Bien que ce soit le genre de film qu’on aime voir plusieurs fois pour en comprendre l’essence et en détailler les images, je vous livre ici un premier avis.

Paolo Sorrentino présente une Rome bourgeoise faite de fêtards, dont quelques intellos, fatigués, passifs ou ratés. Face à eux, le monde religieux, toujours actif dans la société italienne (et aussi dans les représentations occidentales du bien et du mal). Ici le duel est présent mais achevé, les deux mondes échangent et les religieux sont plutôt malmenés.

Si le film ne semble pas avoir de scénario précis, au sens hollywoodien du terme, c’est pour mieux représenter l’errance métaphysique du personnage principal. Un philosophe moderne qui maîtrise l’art de la répartie et qui, bien que mondain, sera à jamais un Homme seul.

Jep, personnage principal incarné par Toni Servillo, est un journaliste et un écrivain abattu par le temps qui passe, sa misanthropie et la tristesse contemporaine. Grand observateur de la société mondaine et doté du charme italien, il cache sa tristesse et son manque d’ambition, passé en même temps que la fougue de sa jeunesse, dans le cynisme et les soirées délurées.

Pour représenter à l’écran cette société mondaine, le réalisateur et toute son équipe ont joué la carte de l’innovation et du renouveau.Les images et les couleurs du film sont à couper le souffle, la caméra est un véritable serpent dont les mouvements sont accentués par le montage visite. Les musiques sont classiques puis subitement modernes, notamment dans les soirées magistralement chorégraphiées, les décors magiques et historiques, les personnages de second rôle mystiques et délurés comme chez Lynch mais en plus abîmés, eux aussi en mal de vivre. Tant mieux, puisque ce sont ces personnages qui constituent l’intrigue et dévoilent les sentiments de Jep et les messages de Paolo Sorrentino.

Cette représentation de la Rome bourgeoise (dont l’intérêt est la similitude avec les cultures bourgeoises d’autres capitales occidentales) par l’auteur et sa façon de la mettre en scène parait très jeune, donc novatrice et ambitieuse. Le tout garde pourtant un côté classique qui fait de La Grande Bellezza un grand film, un nouveau classique indispensable.

La Grande Bellezza est au cinéma depuis le 22 mai ! Voir les séances. –

Loïc Lassus

La Vie d’Adèle

Cet article n’est pas un article sur la palme d’or mais sur un véritable coup de cœur !

Avec La Vie d’Adèle, Abdel Kechiche confirme deux de ses talents : sa capacité à représenter la vraie vie et ses vrais gens ainsi que son flaire pour repérer des prodiges et les mettre en lumière. Après Sara Forestier dans L’Esquive, voici Adèle dans sa vie…
Adèle est une lycéenne qui a un coup de foudre pour Emma. Le pitch est simple mais ce que le réalisateur nous donne à voir, ou devrais-je dire à ressentir est beaucoup plus complexe. La caméra accompagne l’évolution d’Adèle de l’adolescence à la vie de femme avec pour angle ses rapports aux autres et aux corps.

L’ambition du film n’est pas de s’engager dans le débat politique sur l’homosexualité mais simplement de représenter la jeunesse d’aujourd’hui : une jeunesse plus libre dans ses choix et dans sa vie.

Interpellant de réalisme, au-delà des scènes de sexe très explicites, le film propose une multiplication de petits riens, de petits détails qui au final font tout ; toute la crédibilité de ce personnage et de son parcours de vie. Tel un documentaire, le réalisateur laisse s’épanouir les scènes et nous fait complètement entrer dans l’intimité de l’héroïne. Dans la mise en scène comme dans le jeu d’acteur, tout semble vrai, de l’orgasme aux larmes de désespoir.

Un film éprouvant, tant pour l’actrice présente dans chaque plan du film et qui passe par toutes les émotions : doute, bonheur, tristesse, remise en question… que pour le spectateur dont tous les sens sont en éveil. Difficile de ne pas s’identifier, au moins le temps d’une scène, a l’un des personnages : l’histoire d’Adèle est avant tout une histoire d’amour, lesbien ou non, cela a peu d’importance.

Un film qui ne laisse pas de place à la simulation ; préparez-vous à 3h de vrai jouissance !

Orazi Mélanie

Only Lovers Left Alive

De premier abord, il semble que ce film puisse ne pas intéresser tout le monde : il s’agit d’une histoire d’amour entre deux vampires (oui, ce genre on a déjà vu !).

Mais l’angle abordé permet un tout autre avis sur ce genre. La mise en scène des vampires est en fait un prétexte, pour parler de notre société de manière générale. Le réalisateur Jim Jarmusch nous place du côté des vampires, tel qu’est leur réalité, marquant ainsi un décalage avec les préoccupations des zombies – soit nous les humains.


Only lovers left alive n’est pas une simple copie de films préexistants mettant continuellement en avant des clichés sur les vampires. Les stéréotypes habituellement véhiculés ne sont ici pas « plaqués » sur le scénario d’une romance. Le réalisateur a su éviter les pièges. Les personnages sont ancrés dans leur monde mais surtout dans notre monde : au fur et à mesure du film, on redécouvre une vision de l’Histoire à travers les répliques des personnages. Les références sont nombreuses : elles enrichissent les dialogues entre les personnages, tout en apportant, de par leurs contextes, une touche humoristique au film.

Enfin, Only lovers left alive est un film profondément marqué par l’empreinte de son réalisateur. La première scène nous plonge déjà tendrement dans cet univers : on y découvre par une alternance de plans et sur fond musical les deux personnages, chacun dans un lieu différent (évitant là encore le piège du vampire dans un endroit exclusivement restreint et sombre et montrant l’universalité du propos du film).
Sous le regard de vampires, ce film vous apportera une nouvelle vision du monde dans lequel nous habitons. Outre un bon moment de culture, ce film est aussi un bon moment de drôlerie !

(sortie prévue le 5 décembre prochain)

Charlotte.

SEINE ST DENIS STYLE A CANNES – Villa Schweppes – 23/05/2013

La file d’attente est compact et les gens s’impatientent, ce soir c’est 1995, Cut Killer, Joey Starr et ces DJ’s à la Villa Schweppes! Pour rentrer, plusieurs missions vous sont proposées :

  • Faire la cannoise en suppliant les vigiles (10% de chance de rentrer)
  • Etre sur liste (50%)
  • Se faufiler dans un groupe de personnes qui rentrent (30%)
  • Connaître un Vip déjà dans la Villa (75%)
  • Inventer un nom en disant qu’on connaît Mr X. qui est en couple avec la cousine du patron (là, ça passe ou ça casse … 50%)

Véritable compétition entre ceux qui pourront passer, et les autres. Il faut tout tenter car c’est ici que ça se passe ? Mais pourquoi ?Il faut tout tenter car c’est ici que ça se passe …

La programmation ? Atout majeur de la Villa. Le chanteur M y a fait un concert, le groupe Moonkid, Kavinski, Acid Washed et même C2C …Et le matin ? Rendez-vous avec Marco Prince sur la plage de la villa.

Grosse publicité pour la marque Schweppes. Les organisateurs sont sévères sur les entrées, mais particulièrement professionnels avec leur clientèle. Heureusement, non ? Service à volonté sur toutes les boissons où les barmens prennent le temps de préparer un bon cocktail (le notre avait un goût tellement bon qu’on ne sait toujours pas s’il s’agissait de vodka ou de rhum, ou les deux ?)

Le lieu aussi donne son charme. De géants coussins noirs sont posés sur la terrasse pour s’écrouler d’ivresse. En journée, l’espace donne directement sur la plage privée. Dans la boîte, plusieurs bars sont à disposition. La scène, légèrement surélevée, permet une vraie proximité entre les artistes et le public.

Les célébrités aiment s’y rendre. On y croise le chic de la Croisette : les chroniqueurs du Grand Journal accompagnés de jolies plantes d’1m80, l’équipe du Studio Bagel ou encore Franck Provost (regardant amoureusement et aux premières loges Joey pendant toute la soirée )… Ca frime mais apparemment « Cannes c’est ça ! »

 

Joey Starr, sauvage sur scène a mis le feu. Critiqué et sûrement critiquable, le rappeur a retourné la Villa Schweppes en animant un show hip-hop. Nous, public agité étions trimballé de gauche à droite, de bas en haut … Son titre « Assassin de la police » (NTM) a été mixé à deux reprises. Cut Killer, comme a son habitude rend hommage à la ville de Paris en balançant « Ici c’est Paris ». Le temps de leur prestation, ils nous baladent dans leur univers. Bref, ils ont descendu toutes les paillettes de Cannes en s’imposant sur scène pendant plus de 3h. 1995 ? En passant les premiers, ils ont sûrement du être avaler par le jaguar et son équipe aussi brûlant que l’ambiance qu’ils ont mit ! Mais c’était une belle performance de deux générations de rappeurs ! La palme d’or des soirées privées hip-hop est attribuée à Joey Starr et son crew … Merci la Villa Schweppes pour cette soirée réussie !

Vous n’y étiez pas et vous voulez voir quelques vidéos ? Cliquer sur les liens suivants :

 

« J’ai toujours pas vu Pierre »

« J’ai toujours pas vu Pierre » voila la phrase que j’aurais le plus répété pendant le festival. En tant que fangirl invétéré et fière de l’être, j’ai passé mon temps à épier les diverses personnalités présentent sur la Croisette. Tout a commencé quand mercredi soir, j’ai regardé la web chronique « Le face à face » sur l’express.fr, où ils croissent par hasard Pierre. A ce moment là, mon cœur palpite, Pierre est à Cannes en même temps que moi. Mon objectif se fixe, il faut que je vois Pierre ! Il est venu sur la Croisette pour présenter son court-métrage, Pour le rôle, qu’il a réalisé dans le cadre des Talents Adami. Plus facile à dire qu’à faire.

Le problème est que ma journée était déjà toute tracée, et même si je suis une fangirl, je suis venu à Cannes pour voir des films et pas des stars. Donc je suis allée voir les films de la sélection, dont Nebaska. En sortant de cette projection, nous voyons un étrange attroupement, au début nous pensons que c’est la queue pour les toilettes, donc je reste. Quelques secondes plus tard, le service de sécurité, nous demande de libérer l’espace près du mur, nous nous exécutons en sortant nos appareils photos. « Ils arrivent ! », tout le monde est surexcité, nous allons LES voir. Et c’est ce qui arriva, le jury du 66éme festival de Cannes est passé au quasi complet devant nos yeux. Je peux vous dire que j’ai mis quelques heures à m’en remettre.
De plus, le dernier jour a été très prolifique, une photo avec John Hurt, un film des frères Coen en présence d’Alexander Payne et une ballade avec Mads Mikkelson dans les rues cannoises … D’accord, Mads Mikkelson, on l’a juste croisé dans la rue, mais laissez moi un peu rêver tout de même, parce la conclusion de toute cette histoire est que …
Je n’ai toujours pas vu Pierre !!!

Reprise des films en sélection parallèle à Paris

Séances de rattrapage pour nous, possibilité de voir les films en avant-première pour vous : les prochains jours à Paris, l’intégralité des films en sélection parallèle de cette édition cannoise seront rediffusés à la Cinémathèque, au Forum des Images et au Reflet Médicis.

– La sélection de la catégorie Un certain regard sera reprise au Reflet Médicis du 29 mai au 4 juin.
– La Quinzaine des réalisateurs au Forum des Images du 30 mai au 9 juin.
– Et la Semaine de la critique à la Cinémathèque du 6 au 10 juin.

Bonnes séances parisiennes… et à vos critiques ! Clap8 se fera un plaisir de discuter des films avec vous.