Only Lovers Left Alive

De premier abord, il semble que ce film puisse ne pas intéresser tout le monde : il s’agit d’une histoire d’amour entre deux vampires (oui, ce genre on a déjà vu !).

Mais l’angle abordé permet un tout autre avis sur ce genre. La mise en scène des vampires est en fait un prétexte, pour parler de notre société de manière générale. Le réalisateur Jim Jarmusch nous place du côté des vampires, tel qu’est leur réalité, marquant ainsi un décalage avec les préoccupations des zombies – soit nous les humains.


Only lovers left alive n’est pas une simple copie de films préexistants mettant continuellement en avant des clichés sur les vampires. Les stéréotypes habituellement véhiculés ne sont ici pas « plaqués » sur le scénario d’une romance. Le réalisateur a su éviter les pièges. Les personnages sont ancrés dans leur monde mais surtout dans notre monde : au fur et à mesure du film, on redécouvre une vision de l’Histoire à travers les répliques des personnages. Les références sont nombreuses : elles enrichissent les dialogues entre les personnages, tout en apportant, de par leurs contextes, une touche humoristique au film.

Enfin, Only lovers left alive est un film profondément marqué par l’empreinte de son réalisateur. La première scène nous plonge déjà tendrement dans cet univers : on y découvre par une alternance de plans et sur fond musical les deux personnages, chacun dans un lieu différent (évitant là encore le piège du vampire dans un endroit exclusivement restreint et sombre et montrant l’universalité du propos du film).
Sous le regard de vampires, ce film vous apportera une nouvelle vision du monde dans lequel nous habitons. Outre un bon moment de culture, ce film est aussi un bon moment de drôlerie !

(sortie prévue le 5 décembre prochain)

Charlotte.

SEINE ST DENIS STYLE A CANNES – Villa Schweppes – 23/05/2013

La file d’attente est compact et les gens s’impatientent, ce soir c’est 1995, Cut Killer, Joey Starr et ces DJ’s à la Villa Schweppes! Pour rentrer, plusieurs missions vous sont proposées :

  • Faire la cannoise en suppliant les vigiles (10% de chance de rentrer)
  • Etre sur liste (50%)
  • Se faufiler dans un groupe de personnes qui rentrent (30%)
  • Connaître un Vip déjà dans la Villa (75%)
  • Inventer un nom en disant qu’on connaît Mr X. qui est en couple avec la cousine du patron (là, ça passe ou ça casse … 50%)

Véritable compétition entre ceux qui pourront passer, et les autres. Il faut tout tenter car c’est ici que ça se passe ? Mais pourquoi ?Il faut tout tenter car c’est ici que ça se passe …

La programmation ? Atout majeur de la Villa. Le chanteur M y a fait un concert, le groupe Moonkid, Kavinski, Acid Washed et même C2C …Et le matin ? Rendez-vous avec Marco Prince sur la plage de la villa.

Grosse publicité pour la marque Schweppes. Les organisateurs sont sévères sur les entrées, mais particulièrement professionnels avec leur clientèle. Heureusement, non ? Service à volonté sur toutes les boissons où les barmens prennent le temps de préparer un bon cocktail (le notre avait un goût tellement bon qu’on ne sait toujours pas s’il s’agissait de vodka ou de rhum, ou les deux ?)

Le lieu aussi donne son charme. De géants coussins noirs sont posés sur la terrasse pour s’écrouler d’ivresse. En journée, l’espace donne directement sur la plage privée. Dans la boîte, plusieurs bars sont à disposition. La scène, légèrement surélevée, permet une vraie proximité entre les artistes et le public.

Les célébrités aiment s’y rendre. On y croise le chic de la Croisette : les chroniqueurs du Grand Journal accompagnés de jolies plantes d’1m80, l’équipe du Studio Bagel ou encore Franck Provost (regardant amoureusement et aux premières loges Joey pendant toute la soirée )… Ca frime mais apparemment « Cannes c’est ça ! »

 

Joey Starr, sauvage sur scène a mis le feu. Critiqué et sûrement critiquable, le rappeur a retourné la Villa Schweppes en animant un show hip-hop. Nous, public agité étions trimballé de gauche à droite, de bas en haut … Son titre « Assassin de la police » (NTM) a été mixé à deux reprises. Cut Killer, comme a son habitude rend hommage à la ville de Paris en balançant « Ici c’est Paris ». Le temps de leur prestation, ils nous baladent dans leur univers. Bref, ils ont descendu toutes les paillettes de Cannes en s’imposant sur scène pendant plus de 3h. 1995 ? En passant les premiers, ils ont sûrement du être avaler par le jaguar et son équipe aussi brûlant que l’ambiance qu’ils ont mit ! Mais c’était une belle performance de deux générations de rappeurs ! La palme d’or des soirées privées hip-hop est attribuée à Joey Starr et son crew … Merci la Villa Schweppes pour cette soirée réussie !

Vous n’y étiez pas et vous voulez voir quelques vidéos ? Cliquer sur les liens suivants :

 

« J’ai toujours pas vu Pierre »

« J’ai toujours pas vu Pierre » voila la phrase que j’aurais le plus répété pendant le festival. En tant que fangirl invétéré et fière de l’être, j’ai passé mon temps à épier les diverses personnalités présentent sur la Croisette. Tout a commencé quand mercredi soir, j’ai regardé la web chronique « Le face à face » sur l’express.fr, où ils croissent par hasard Pierre. A ce moment là, mon cœur palpite, Pierre est à Cannes en même temps que moi. Mon objectif se fixe, il faut que je vois Pierre ! Il est venu sur la Croisette pour présenter son court-métrage, Pour le rôle, qu’il a réalisé dans le cadre des Talents Adami. Plus facile à dire qu’à faire.

Le problème est que ma journée était déjà toute tracée, et même si je suis une fangirl, je suis venu à Cannes pour voir des films et pas des stars. Donc je suis allée voir les films de la sélection, dont Nebaska. En sortant de cette projection, nous voyons un étrange attroupement, au début nous pensons que c’est la queue pour les toilettes, donc je reste. Quelques secondes plus tard, le service de sécurité, nous demande de libérer l’espace près du mur, nous nous exécutons en sortant nos appareils photos. « Ils arrivent ! », tout le monde est surexcité, nous allons LES voir. Et c’est ce qui arriva, le jury du 66éme festival de Cannes est passé au quasi complet devant nos yeux. Je peux vous dire que j’ai mis quelques heures à m’en remettre.
De plus, le dernier jour a été très prolifique, une photo avec John Hurt, un film des frères Coen en présence d’Alexander Payne et une ballade avec Mads Mikkelson dans les rues cannoises … D’accord, Mads Mikkelson, on l’a juste croisé dans la rue, mais laissez moi un peu rêver tout de même, parce la conclusion de toute cette histoire est que …
Je n’ai toujours pas vu Pierre !!!

Reprise des films en sélection parallèle à Paris

Séances de rattrapage pour nous, possibilité de voir les films en avant-première pour vous : les prochains jours à Paris, l’intégralité des films en sélection parallèle de cette édition cannoise seront rediffusés à la Cinémathèque, au Forum des Images et au Reflet Médicis.

– La sélection de la catégorie Un certain regard sera reprise au Reflet Médicis du 29 mai au 4 juin.
– La Quinzaine des réalisateurs au Forum des Images du 30 mai au 9 juin.
– Et la Semaine de la critique à la Cinémathèque du 6 au 10 juin.

Bonnes séances parisiennes… et à vos critiques ! Clap8 se fera un plaisir de discuter des films avec vous.

La Realité de Jodorowsky

Un passé coloré et magique, rempli de questions, répression et une famille particulière, ces sont les souvenirs que le réalisateur Alejandro Jodorowsky évoque dans son film La Danse de la réalité qui a fait partie de la sélection de films de la Quinzaine des Réalisateurs qui s’est déroulée en parallèle de la 66ème édition du Festival de Cannes.

Le vieux Jodorowsky introduit le film et il est présent pendant toute l’histoire. Nous sommes accompagnés par le protagoniste pour découvrir son enfance qui a été marquée par un père communiste qui détermine fortement sa manière de penser, qui coupe son imagination et qui veut que son fils soit un « vrai homme ». Le petit Alejandro doit réussir des défis imposés par lui -comme aller chez le dentiste et ne pas utiliser l’anesthésie-, pour le rendre heureux. La relation avec son père est un mélange entre admiration, peur et amour.

Mais la plus forte dans la famille doit être sa mère, qui chante tout ce qu’elle dit et qui pense son fils comme la réincarnation de son propre père. Elle maintient la famille unie au travers de la religion et la foi, ignorées par le père. Elle sera la protection du petit Alejandro et la force pour le père quand il aura des problèmes.

La vie dans ville de Tocopilla c’est un extrait de l’histoire et la réalité de Chili et ses habitants, et c’est la preuve de comme ils ont vécu la dictature, d’un point de vue économique ainsi que social. Dans un descente, par exemple, il y a un groupe de personnes qui marchent ensemble et tous sont habillés en noir. Ils représentent les pestes, la pauvreté et l’oubli du peuple Chilien dans cette période.

Pour cette raison, le film est aussi une excuse pour raconter la vie et l’ambiance politique d’un pays qui avait hâte d’un changement définitif. La Danse de la réalité contraste la vision imaginative d’un enfant avec la rudesse du reste du monde qui détermine la réalité.

Et Adèle fut primée

Joie, joie, joie de voir Abdellatif Kechiche, Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos monter sur la scène du Grand Théâtre Lumière. Après un début de palmarès peu enthousiasmant pour nous, c’est finalement l’évidence qui s’impose avec Adèle, la grande Vie d’Adèle, forte et romanesque. La qualité de l’interprétation de ses deux actrices, la densité du film et son propos, son récit implacable faisaient de ce film la palme d’or rêvée. Spielberg l’a fait !

Le Palmarès enfin dévoilé

Une palme d’or française cette année, cinq ans après Entre Les Murs de Laurent Cantet, mais aussi quatre réalisateurs asiatiques primés, deux films américains, un iranien et un mexicain. Le territoire cinéma prouve une nouvelle fois son absence de frontières et son aura dans le monde entier.

Meilleur court-métrage : Safe de Byoung-gon Moon

Caméra d’Or : Ilo Ilo d’Anthony Chen

Prix d’interprétation masculine : Bruce Dern dans Nebraska

Prix d’interprétation féminine : Bérénice Béjo dans Le Passé

Prix du scénario : A Touch of Sin de Jia Zhang Ke

Prix du Jury : Tel père, tel fils de Kore-Eda

Prix de la mise en scène : Heli d’Amat Escalante

Grand Prix : Inside Llewyn Davis des frères Coen

Palme d’Or : La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche

Nebraska

Véritable coup de cœur pour Nebraska !

 

Un vieil homme alcoolique se lève un matin avec pour unique but dans sa vie de récupérer un gain d’un million de dollars qu’il croit avoir obtenu. Crédule, il est en effet persuadé d’être devenu riche, suite à un courrier reçu par la poste le lui annonçant. Une arnaque habituelle, vieille comme le monde, mais à laquelle Woody décide de croire. Le vieillard est en effet bien décidé à rejoindre le Nebraska coûte que coûte pour empocher son million. Evidemment, on se doute qu’une telle somme attire les convoitises…

Le brave Woody, que l’on peut qualifier de courageux, fou voire désespéré, prend ses clics et ses clacs. Avec son fils David, il débute un voyage à l’allure d’un road trip à travers les Etats Unis. Woody est incompris par sa famille : son épouse tente de le dissuader par tous les moyens, entre insultes et humour, mais toujours avec amour.

Là, un long périple commence. Plusieurs étapes rythmeront leur aventure vers le Nebraska : séjour dans la famille, visite du quartier d‘enfance, escale à l’hôpital… Père et fils affrontent ensemble les joies et peines qui se dressent sur leur chemin, mais aussi les colères et déceptions du quotidien, devant nos yeux attendris de spectateurs.

Leurs épreuves sont banales, routinières, mais uniques pour tout un chacun : que l’on ait eu à faire face à de telles situations ou non, que l’on ait des parents âgés ou pas encore, qu’importe finalement, on a tous une famille. C’est pourquoi on se positionne facilement au film ou à quelques instants par ci ou par là. On peut s’émouvoir à en pleurer et en rire aux éclats la seconde suivante.

Les images sont belles, d’un noir et blanc sobre et délicat. L’enchaînement des scènes se fait toujours en douceur et pudeur. En plus d’être drôle, Nebraska est touchant et fédérateur ; un film à ne manquer sous aucun prétexte.

La beauté de la Grande Bellezza

La Grande Belleza aurait pû devenir  l’histoire d’un vieux questionnement « qui est ce que je suis ? »  et « qu’est-ce que j’ai  fait de ma vie ? » avec, comme toile de fond, le merveilleux décor de la ville de Rome. Mais le réalisateur Paolo Sorrentino réussit à faire réfléchir le spectateur sans pour autant le priver du plaisir de la bellezza.

Jep Gambardella (Toni Servillo) vient de fêter son 65éme anniversaire. Écrivain et journaliste Jep est « le roi des mondains ». Vivant la nuit, il passe sa vie dans de nombreuses fêtes : des meilleures terrasses de Rome aux soirées dans les plus beaux palais anciens de la ville éternelle. Mais il n’est pas tout seul, son cercle d’amis est composé d’aristocrates, d’intellectuels et d’artistes.

Le célèbre journaliste a écrit un roman à succès il y a longtemps mais il n’en a pas écrit d’autres depuis. Pourquoi ? Déçu par la société et par le devenir de la vie, Jep Gambardella nous fait part de son monologue intérieur à propos de l’amitié, du regret, de la joie, de la mort, de l’amour… enfin, de la bellezza.

La mélancolie, présente tout au long de ce bon film, fera verser quelques larmes silencieuses aux spectateurs les plus sensibles – mais il y a  aussi une large place pour le rire. Doté d’un scénario très travaillé, ce film aurait vraiment mérité le Prix du scénario.

Hélène, étudiante à Paris 8 et stagiaire au Festival de Cannes

Petite virée au sous-sol du Palais des Festivals où tout le staff cannois s’active pour que tout se passe bien juste au-dessus de leurs bureaux. Nous retrouvons Hélène, stagiaire au service des accréditations et installée à Cannes depuis le début du mois de mai. Auparavant, elle travaillait dans les bureaux parisiens du festival depuis déjà trois mois. Qu’en est-il de son expérience ?

Hélène nous confie que même si elle accrédite les plus grands, elle ne réalise pas l’ampleur du festival et l’effervescence de la Croisette car elle reste toute la journée enfermée dans les bureaux… Un job important mais qui reste dans l’ombre des paillettes et du show permanent de Cannes. Elle vit malgré tout cette aventure pleinement tout en profitant de rencontres avec des équipes de films venues récupérer leurs accréditations, et récupérant parfois quelques invitations pour les projections des films en compétition officielle.

Voici l’équipe qui travaille avec Hélène :

Une tripotée de stagiaires et de saisonniers qui vivent ensemble dans une grande maison aux abords de Cannes. Pas mal pour un stage, non ?
Dimanche, Hélène aura terminé sa mission et partira vers d’autres chemins. Même si, pour l’instant, elle ne pense pas du tout qu’il y ait une vie après Cannes ! Le Cannes blues, ça existe vous croyez ?

Vous pouvez retrouver toutes ses photos de Cannes sur son Tumblr.